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Les dunes martiennes cachent un secret : de l’eau souterraine y a coulé bien plus longtemps que prévu
Crédit: lanature.ca (image IA)

La grande surprise du cratère Gale

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C’est une découverte fascinante, n’est-ce pas ? On pensait, en gros, que Mars avait eu ses grandes rivières et ses lacs, puis qu’elle était devenue rapidement cette planète rouge, sèche, que l’on connaît aujourd’hui. Eh bien, il semble que ce scénario soit un peu trop simple. De nouvelles preuves, dénichées au fond du célèbre cratère Gale, où notre fidèle rover Curiosity roule depuis des années, suggèrent que l’eau a tenu bon, cachée sous terre, bien plus longtemps que ce que les scientifiques imaginaient.

Une équipe de chercheurs basée à Abou Dhabi a trouvé des indices minéraux qui prouvent que de petites quantités d’eau souterraine ont continué à circuler dans d’anciennes dunes de sable. Elles se sont déplacées lentement, discrètement, laissant derrière elles des traces que Curiosity a pu détecter. Ces indices nous obligent, en fait, à revoir l’histoire de la planète Rouge. C’est vraiment passionnant de voir comment un petit caillou peut bouleverser toute une chronologie !

Les messages chiffrés dans le grès

credit : lanature.ca (image IA)
L’étude, menée par Dimitra Atri, la responsable du groupe de recherche sur Mars à la New York University Abu Dhabi (NYUAD), repose sur l’observation de ce que l’on appelle la lithification. Ce terme un peu savant décrit simplement la transformation de sédiments meubles – du sable, par exemple – en roche solide, comme du grès.

Curiosity a photographié ces anciennes dunes qui ont durci pour devenir du grès. Ce qui est étonnant, c’est que les chercheurs ont remarqué des signaux qui indiquent clairement que des fluides sont montés d’en bas, se sont infiltrés dans ces couches construites par le vent, puis y ont déposé des minéraux. On parle ici de gypse et d’autres types de sels qui ne se forment que lorsque de l’eau circule à travers les pores et les fractures de la roche.

Pour confirmer leur intuition, les chercheurs ont comparé les images martiennes avec des dunes cimentées naturellement aux Émirats Arabes Unis. L’analogie était frappante, montrant que les processus terrestres peuvent aussi bien se dérouler sur Mars.

Mars n’est pas passée d’un état ‘mouillé’ à ‘sec’ d’un seul coup

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Ces dépôts minéraux ont été trouvés au sein de la Formation Stimson, juste à la limite du plateau Greenheugh Pediment. C’est une zone qui enregistre, semble-t-il, les derniers moments où le cratère Gale a été vraiment mouillé. Mais la grande leçon, c’est la durée de ce phénomène.

« Nos découvertes montrent que Mars n’est pas simplement passée de l’état humide à l’état sec », a expliqué Atri. C’est très important, car cela suggère un changement progressif. Même après la disparition des lacs et des grandes rivières, de petites quantités d’eau ont continué de se déplacer sous terre. Cela a créé des environnements protégés, des petites bulles où la vie microscopique aurait pu survivre, ou du moins, où ses traces pourraient être préservées.

Pour nous, cela signifie que nous avons maintenant une nouvelle piste pour la recherche de la vie ancienne. Fini le scénario simple et binaire !

Le rôle protecteur du gypse

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Mais pourquoi accorder autant d’importance au gypse ? C’est une question de préservation, tout simplement. Sur Terre, on sait que lorsque le sable devient de la roche, les minéraux agissent comme une colle, un ciment. Sur Mars, il est clair que ce sont des ciments à base de sulfate de calcium qui ont transformé le sable meuble en couches solides.

Le gypse, c’est un peu notre coffre-fort géologique. Des études menées en laboratoire, y compris dans des déserts qui ressemblent beaucoup à Mars, montrent que le gypse est capable d’emprisonner des molécules organiques à l’intérieur de ses cristaux. Et si ces molécules sont piégées, elles sont protégées du rayonnement dur et constant qui frappe la surface martienne.

Ces dunes, ce ne sont donc pas juste des curiosités géologiques. Ce sont potentiellement des « chambres fortes » qui auraient pu conserver des signaux organiques très fragiles pendant de très longues périodes. C’est quand même une idée formidable, non ?

La plomberie souterraine du cratère Gale

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Ce travail suggère également que l’eau se déplaçait le long d’une limite particulière appelée discordance. C’est une surface de contact entre deux couches de roches d’âges très différents. Je suppose que cette limite agit un peu comme une canalisation, concentrant l’écoulement de l’eau et créant une zone stable et étroite où les microbes, peut-être, auraient pu persister. C’est de la plomberie naturelle, en quelque sorte.

Le cratère Gale avait déjà révélé des molécules organiques complexes dans ses mudstones (roches de fond de lac). Mais ces nouvelles découvertes étendent l’histoire aux dunes formées par le vent, mais ensuite altérées par l’eau. Cela ouvre la chasse : si les dunes se sont transformées en pierre grâce à cette eau tardive, alors tous les champs de dunes durcis sur Mars méritent une attention spéciale. Enfin… non, attends, peut-être pas tous, mais ceux avec ces fractures et ce type de minéraux, c’est sûr !

Ces fluides qui montaient d’en bas auraient transporté des ions dissous et de la chaleur des couches plus profondes. Un aquifère peu profond – une unité rocheuse qui stocke l’eau – aurait pu recharger ces zones périodiquement, même si l’atmosphère s’amincissait considérablement. C’est une image de Mars beaucoup plus dynamique et complexe qu’on ne le pensait.

Ce que cela signifie pour l’avenir des missions

credit : lanature.ca (image IA)
Ce qui nous intéresse maintenant, c’est la profondeur. La prochaine étape logique, c’est d’aller sonder sous la surface. La bonne nouvelle, c’est que le dommage causé par les radiations diminue très rapidement après quelques dizaines de centimètres. Forer de quelques centimètres à un mètre pourrait nous permettre d’atteindre ces ciments minéraux et ces veines qui n’ont jamais vu l’air libre ni subi l’oxydation.

Curiosity a foré des dizaines de trous, certes, mais il ne peut pas aller chercher les couches vraiment profondes où le matériel le plus protégé se trouve. Grâce à cette nouvelle cartographie des cibles prometteuses (comme le grès stratifié avec des veines minérales), les planificateurs peuvent mieux choisir les futurs sites d’échantillonnage.

Si l’on ramène des échantillons sur Terre, des carottes de roche mêlant des structures de grès et du gypse ou d’autres sulfates auront un bonus de préservation certain. Pendant ce temps, les dunes des Émirats Arabes Unis continuent de servir de terrain d’essai vital, nous aidant à affiner nos protocoles pour éviter la contamination lorsque nous manipulerons ces signaux organiques délicats. Il faut être très, très prudent.

Une histoire de persistance sur la planète rouge

credit : lanature.ca (image IA)
En définitive, l’image de Mars que la science nous livre aujourd’hui n’est pas celle d’un interrupteur binaire – « tout ou rien » – passant brutalement d’un océan à un désert. C’est une histoire de fondu lent, une longue et graduelle décoloration, avec des poches persistantes. Ces poches souterraines, bien protégées et avec juste assez d’eau et de chimie, ont peut-être permis à de petits écosystèmes blindés de s’accrocher à la vie.

Ce n’est pas la fin de l’histoire, loin de là. Cette étude, publiée dans le Journal of Geophysical Research: Planets, nous donne simplement une meilleure feuille de route pour savoir où chercher ensuite. Et croyez-moi, ces anciennes dunes de sable sont désormais en tête de liste des endroits où nous espérons trouver les traces d’une vie microscopique martienne passée.

Selon la source : earth.com

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