Un espoir immense contre Alzheimer : une molécule « extrêmement simple » inverse les symptômes chez le rat
Auteur: Mathieu Gagnon
Ce qu’il a réussi à faire sur des études animales est tout simplement bluffant. L’objectif est désormais clair : trouver des partenaires pharmaceutiques pour pouvoir avancer vers la phase tant attendue des essais cliniques sur l’homme. La promesse est d’autant plus grande que cette molécule est décrite comme étant extrêmement simple à produire.
Le rôle inattendu du cuivre dans les plaques amyloïdes
Des études internationales, menées depuis une dizaine d’années, ont commencé à pointer du doigt l’influence des ions de cuivre. Il semblerait que, suite à des changements génétiques ou des problèmes enzymatiques, le cuivre s’accumule dans le cerveau, favorisant l’agrégation de ces plaques. C’est un peu comme si le cuivre était la colle qui faisait tenir ces formations toxiques !
Ainsi, la régulation de l’équilibre du cuivre (l’homéostasie, comme disent les scientifiques) est devenue un axe de traitement majeur, explique Giselle Cerchiaro, professeure à l’UFABC et coordinatrice de l’étude. Vraiment, qui aurait pensé que ce métal était si central?
Comment la molécule démantèle les agrégats
Ces nouveaux composés fonctionnent comme des chélateurs de cuivre. Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? En gros, la molécule s’accroche à l’excès de cuivre présent dans les plaques de bêta-amyloïde. En capturant ce cuivre, elle aide à démanteler les plaques, ce qui pourrait réduire les symptômes de la maladie.
Dix molécules ont été produites pour le projet, mais seulement trois ont été retenues pour être testées sur des rats modèles de la maladie. Un des candidats a montré des résultats particulièrement encourageants, prouvant à la fois son efficacité et sa sécurité d’emploi.
Des résultats spectaculaires sur la mémoire et l'orientation spatiale
Mais ce n’est pas tout ! Au-delà des marqueurs internes, les comportements des animaux se sont améliorés. Les rats ont montré une meilleure mémoire et une réduction significative de leurs problèmes d’orientation spatiale et d’apprentissage. Le composé a également réussi à réduire la neuroinflammation et le stress oxydatif, tout en rétablissant l’équilibre du cuivre dans l’hippocampe, cette région du cerveau cruciale pour la mémoire.
Ces travaux remarquables étaient notamment le sujet de la thèse de doctorat de Mariana L. M. Camargo et de la thèse de master de Giovana Bertazzo. Un bel effort d’équipe !
Une molécule sûre et économique : un double avantage
Et là où ça devient vraiment encourageant pour l’avenir, c’est sur le plan économique. L’Alzheimer touche environ 50 millions de personnes dans le monde, et les traitements actuels sont limités et souvent très chers, comme les anticorps monoclonaux. La professeure Cerchiaro insiste : « C’est une molécule extrêmement simple, sûre et efficace. » Et, chose rare, elle serait beaucoup moins coûteuse que les médicaments disponibles aujourd’hui.
En route vers les essais cliniques humains
En définitive, ce composé brésilien représente un phare dans la nuit pour la recherche contre Alzheimer. Non seulement il a inversé des signes comportementaux et biochimiques chez les rongeurs, mais il offre l’avantage énorme d’être simple à produire et potentiellement peu coûteux. Si cette promesse se confirme lors des essais cliniques à venir, cela pourrait transformer la vie de millions de personnes. C’est l’espoir d’une thérapie non pas complexe, mais élégamment efficace.
Selon la source : scitechdaily.com