La bactérie Turicibacter : l’alliée inattendue de notre ventre pour lutter contre l’obésité
Auteur: Mathieu Gagnon
Ce n’est pas de la magie, c’est de la biologie, et l’idée est que ce petit habitant de notre microbiote influencerait directement la manière dont nous gérons, ou plutôt dont nous stockons, les graisses. Intéressant, n’est-ce pas ?
Le problème mondial du poids et la piste oubliée
Depuis longtemps, les scientifiques savaient que notre microbiote intestinal – toute cette armée de micro-organismes qui vivent en nous – jouait un rôle dans la santé générale, y compris dans le traitement des graisses. Mais, identifier le microbe exact, celui qui est vraiment bénéfique et comprendre comment il nous aide, c’est une autre paire de manches. On tâtonnait, jusqu’à présent.
Turicibacter, le microbe qui combat les graisses
Pour s’assurer du rôle exact de ce microbe, l’équipe de recherche a dû isoler la bactérie spécifique des autres, vous imaginez le travail de patience ? Ils l’ont ensuite testée sur plusieurs groupes de souris. Certaines n’avaient pas de bactéries intestinales du tout – ce qui permet d’étudier l’effet pur – et d’autres étaient des souris de laboratoire classiques.
Des souris sous régime gras : des résultats impressionnants
Les résultats étaient pour le moins spectaculaires. Les scientifiques ont mesuré plusieurs indicateurs clés : la graisse corporelle, le taux de sucre et les lipides dans le sang. Et bien devinez quoi ? Le Turicibacter a réussi à réduire drastiquement l’obésité et à améliorer la santé métabolique, et ce, même chez les souris qui avalaient une quantité considérable de matières grasses. On pourrait presque se demander si cette bactérie ne leur donnait pas un super-pouvoir !
Le mécanisme secret : quand les graisses bactériennes combattent les mauvaises graisses
Ils ont purifié ces graisses bactériennes et les ont données aux souris, seules, sans la bactérie elle-même. Et là, surprise ! Ces lipides seuls étaient suffisants pour prévenir l’obésité. En fait, ces graisses « amies » aidaient à stopper la production par le corps des céramides. Les céramides, ce sont ces types de graisses qui s’accumulent chez l’individu lorsque l’on mange beaucoup trop gras, et qui sont liés aux problèmes métaboliques.
En gros, c’est une histoire de bonnes graisses qui empêchent la fabrication des mauvaises graisses. C’est quand même une découverte capitale !
Un espoir thérapeutique : des probiotiques pour la ligne ?
Il y a d’ailleurs de bonnes raisons d’y croire. Les chercheurs ont également noté que chez les humains, un faible taux de Turicibacter est lié à l’obésité. Ce lien, même s’il ne prouve pas encore la cause à effet chez l’homme, ouvre une voie royale vers de nouvelles solutions. On pense très fort aux suppléments probiotiques – ces compléments alimentaires pleins de bonnes bactéries – qui pourraient être prescrits un jour pour traiter les troubles métaboliques. Imaginez : une petite gélule de Turicibacter pour remettre les pendules à l’heure !
Vers une nouvelle ère de la gestion du poids
Finies, peut-être, les approches uniquement basées sur la privation. Nous pourrions bientôt nous appuyer sur notre propre microbiote pour nous aider. Même s’il faut des études complémentaires chez l’homme, le potentiel est énorme. C’est l’identification d’un réseau bactérien-hôte novateur qui pourrait bien rendre notre avenir, collectivement, un peu moins lourd.
Selon la source : medicalxpress.com