La découverte fascinante d’une « boue bleue » mortelle au fond des mers, remplie de signes de vie tenace
Auteur: Mathieu Gagnon
Une nouvelle étude vient d’ailleurs ajouter une preuve vraiment étonnante à l’arsenal de ces créatures résilientes. Des scientifiques, en analysant des échantillons profonds prélevés près de la fosse des Mariannes, ont déniché une substance visqueuse et étrangement bleue. Cette boue, terriblement dangereuse pour la plupart des êtres vivants, grouillait malgré tout d’indices montrant une vie microbienne active.
Des créatures qui défient la physique et la logique
Cette dernière découverte s’inscrit dans cette lignée de résilience. Les scientifiques ont analysé des carottes de sédiments, mesurant environ 1,6 mètre de long, extraites d’un environnement parmi les plus intenses de la planète : les volcans de boue sous-marins. Ces volcans se trouvent au-dessus des zones de subduction, là où une plaque tectonique glisse sous une autre.
Qu'est-ce que cette boue bleue mortelle ?
Le vrai problème, ce n’est pas la couleur, mais bien l’environnement chimique. Cette boue bleue est terriblement alcaline, avec un pH qui monte à 12 ! Pour vous donner une idée, c’est un niveau très proche de l’eau de Javel. De plus, elle manque cruellement de nutriments. C’est un endroit où la vie, en théorie, ne devrait absolument pas exister.
Les graisses, des preuves de vie plus solides que l'adn
« Nous avons pu détecter des graisses, » a expliqué Palash Kumawat, l’auteur principal de l’étude. « Grâce à ces biomarqueurs, nous avons obtenu des informations cruciales sur les stratégies de survie de microbes qui métabolisent le méthane et le sulfate dans cet environnement extrême. » En gros, ils mangent le gaz et les minéraux pour vivre dans ce désert chimique.
Un habitat sub-marin qui perdure
Ces organismes font partie d’une immense communauté d’habitants sous-marins qui, selon certaines estimations, pourrait représenter jusqu’à 15 % de la biomasse vivante de la Terre. Imaginez : une quantité colossale de vie que nous ne voyons pas, cachée sous le plancher océanique. M. Kumawat a souligné que cette distinction – savoir si la vie est actuelle ou fossilisée – est essentielle lorsqu’on travaille dans des zones avec si peu de nutriments. En fait, ils ne font que commencer à comprendre l’étendue de cette vie cachée.
Un coup de pouce pour les théories sur l'origine de la vie
« Ce qui est fascinant, c’est que la vie soit possible dans ces conditions extrêmes, comme un pH élevé et une faible concentration en carbone organique, » a déclaré Florence Schubotz, auteure principale de l’étude. Elle ajoute que c’est « simplement excitant d’obtenir des informations sur un tel habitat microbien, car nous soupçonnons que la vie primordiale pourrait avoir pris naissance précisément dans de tels sites. » C’est une fenêtre sur notre passé le plus lointain, finalement.
Le secret de la persistance
Ces organismes, qui se cachent dans les profondeurs obscures, confirment l’hypothèse cruciale selon laquelle la vie a pu naître dans des environnements chimiquement rudes, comme les volcans de boue sous-marins. Il reste tant à découvrir sous le plancher océanique, et cette petite boue bleue nous rappelle que même les endroits les plus inhospitaliers de notre monde cachent peut-être les clés de notre propre existence.
Selon la source : popularmechanics.com