Un nouveau sondage vient jeter un pavé dans la mare de l’administration Trump. L’approbation de sa gestion du gouvernement a chuté de manière spectaculaire, et le plus surprenant, c’est que le mécontentement gronde au sein même de son propre camp, le parti républicain. Cette enquête, menée par l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, a été réalisée juste avant les dernières tentatives du Congrès pour mettre fin au plus long ‘shutdown’ (paralysie du gouvernement) de l’histoire des États-Unis, et ses résultats soulignent les risques politiques d’une crise qui s’éternise.
Les chiffres qui ne mentent pas : une chute de 10 points
Les résultats du sondage, mené du 6 au 10 novembre auprès de 1 143 adultes, sont sans appel. Seuls 33 % des Américains approuvent la manière dont le président républicain gère le gouvernement. C’est une baisse significative par rapport au mois de mars, où ce chiffre était de 43 %. Cette chute de 10 points montre une érosion claire de la confiance dans la capacité du président à faire fonctionner l’appareil d’État, alors que des centaines de milliers de fonctionnaires ne sont pas payés et que l’aide alimentaire est menacée.
La fissure dans le camp républicain
Le plus alarmant pour la Maison-Blanche est que cette baisse est largement due à une désaffection de sa propre base. L’approbation de la gestion du gouvernement par Trump a chuté de 81 % à 68 % chez les Républicains. La baisse est encore plus marquée chez les indépendants, passant de 38 % à 25 %. Cette grogne inhabituelle au sein de son propre parti est un signal fort que la stratégie de blâmer uniquement les Démocrates pour le blocage ne fonctionne pas comme espéré.
Un enfant capricieux à la Maison-Blanche : la parole d'une électrice républicaine
Cette frustration est incarnée par des électeurs comme Beverly Lucas, 78 ans, une Républicaine de Floride. « Je suis profondément troublée par ce « shutdown » qui dure depuis plus de 40 jours », a-t-elle déclaré, comparant le second mandat de Trump à « avoir un enfant capricieux à la Maison-Blanche, avec un pouvoir sans limite ». Elle a été particulièrement choquée par la fête sur le thème de Gatsby organisée dans le club de Trump à Mar-a-Lago pendant la crise : « Quand les gens ont faim, il fait la fête. J’ai trouvé ça insensible ».
Paradoxe : sa cote de popularité générale reste stable
Étonnamment, malgré cette chute spectaculaire sur sa gestion du gouvernement, la cote de popularité générale de Donald Trump reste stable. Le sondage montre que 36 % des Américains approuvent sa gestion globale de la présidence, un chiffre quasiment inchangé par rapport aux 37 % d’octobre. Son approbation sur des sujets clés comme l’immigration ou l’économie n’a que très peu bougé. Cela suggère que si les électeurs le jugent sévèrement en tant que ‘manager’, une partie de sa base lui reste fidèle sur le fond.
Le soutien indéfectible de sa base
De nombreux partisans, en effet, continuent de le soutenir sans faille. Susan McDuffie, 74 ans, une Républicaine du Nevada, a déclaré avoir une « grande confiance en Trump » et blâme les Démocrates pour le blocage. « Je ne comprends tout simplement pas comment les Démocrates peuvent se soucier si peu des gens », a-t-elle dit, rejetant l’idée qu’ils utilisaient le ‘shutdown’ pour forcer des négociations sur les coûts de la santé. « Je n’ai aucune patience pour les Démocrates et leurs excuses boiteuses ».
Un blâme partagé : "tout le monde est têtu"
Pour une partie de la population, la faute est partagée. Nora Bailey, 33 ans, une modérée de l’Arkansas, résume bien ce sentiment : « Je crois vraiment que c’est tout le monde. Tout le monde est têtu ». Elle a personnellement subi les conséquences du blocage, ayant eu des retards pour obtenir un tire-lait via un programme gouvernemental alors que son fils était en soins intensifs, et s’inquiète pour ses parents handicapés qui dépendent de l’aide alimentaire.
Conclusion : une crise qui laisse des traces
Selon la source : ap.org