Le kodkod : découvrez le plus petit félin des Amériques, un chasseur aussi discret que fascinant

Avez-vous déjà entendu parler du kodkod ? Non ? Ce n’est pas très étonnant. Connu aussi sous le nom de guiña, le Leopardus guigna est tout simplement le plus petit félin du continent américain. On le trouve principalement au Chili, où il mène une vie discrète, presque secrète.

C’est un animal timide, qui préfère de loin l’obscurité de la nuit pour partir à la chasse, bien à l’abri sous le couvert dense de la végétation. Un véritable petit fantôme des bois, difficile à apercevoir, mais dont l’existence est fascinante.

Imaginez un chat à peine plus grand qu’un chaton. Voilà, vous avez une bonne idée du kodkod. Avec un poids plume de 2 à 3 kilogrammes, les mâles étant juste un peu plus costauds que les femelles, il fait partie des plus petits félins du monde. En fait, seuls deux autres le devancent en taille : le chat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi) et le chat rubigineux (Prionailurus rubiginosus), qui vit en Asie.

Son apparence est assez caractéristique. Il a des pattes étonnamment courtes, un pelage gris-brun avec un ventre blanc, et une queue assez courte ornée d’anneaux noirs qui se termine par une pointe noire. C’est un peu un mini-léopard de poche.

Parfois, la nature nous réserve des surprises. Il arrive de croiser des kodkods entièrement noirs. On appelle ça le mélanisme. Ces individus sont identiques à leurs congénères tachetés, à l’exception de leur fourrure d’un noir de jais. C’est assez spectaculaire, je trouve.

D’ailleurs, on en apprend encore sur ces petits animaux. Ce n’est qu’en 2020 qu’une étude a permis d’enregistrer pour la toute première fois les sons qu’ils produisent. On commence à peine à déchiffrer leur langage, c’est fou non ?

Le kodkod n’est pas un grand voyageur. En plus d’être le plus petit félin des Amériques, il est aussi celui qui a le plus petit territoire. On le trouve quasiment uniquement au Chili et dans une petite partie de l’Argentine, où il doit d’ailleurs cohabiter avec le chat de Geoffroy.

Il a même élu domicile sur l’île de Chiloé, au large des côtes chiliennes. Ce qu’il aime par-dessus tout, ce sont les forêts denses et touffues. C’est là qu’il se sent en sécurité, à l’abri des regards.

Ne vous fiez pas à sa petite taille, le kodkod est un chasseur redoutable et très agile. La nuit, il se transforme en prédateur efficace. Son régime alimentaire est assez varié : il se nourrit principalement de petits mammifères, surtout des rongeurs, mais il ne dédaigne pas les oiseaux et les reptiles s’il en a l’occasion.

Et comme beaucoup d’animaux sauvages, il est aussi opportuniste. S’il trouve une carcasse, il n’hésitera pas à jouer les charognards. Il faut bien survivre !

Alors, faut-il s’inquiéter pour le kodkod ? Officiellement, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) le classe en « Préoccupation mineure ». On estime sa population entre 26 000 et 100 000 individus adultes. Ça peut paraître beaucoup, mais les menaces sont bien réelles.

La plus grande menace, c’est la perte et la fragmentation de son habitat. Les forêts disparaissent, et avec elles, son refuge. Il est aussi parfois tué par des éleveurs pour protéger leurs poulaillers, ou finit victime des accidents de la route et des attaques de chiens domestiques. Les incendies de forêt sont un autre défi immense, car il a désespérément besoin de cette végétation dense pour chasser et se cacher.

La bonne nouvelle, si on peut dire, c’est qu’il semble pouvoir s’adapter aux espaces modifiés par l’homme… à condition qu’il y reste suffisamment de végétation. C’est un petit espoir pour ce fascinant petit félin.