Quand les araignées se vengent : ces histoires étonnantes où elles dévorent des chauves-souris
Auteur: Mathieu Gagnon
On pense souvent connaître la nature et ses règles. Les chauves-souris mangent des insectes, y compris des araignées, c’est un fait bien connu. D’ailleurs, environ 70 % des espèces de chauves-souris sont insectivores, certaines pouvant en avaler des centaines en une seule heure. C’est leur rôle dans l’écosystème. Mais parfois, la nature aime bien inverser les rôles. Et si je vous disais que les araignées, de temps en temps, décident de prendre leur revanche ?
Oui, vous avez bien lu. Il arrive que la proie devienne le prédateur. C’est un peu déroutant, je vous l’accorde, mais c’est pourtant bien réel.
L'étude qui a tout révélé : 50 cas documentés
Pendant longtemps, on pensait que si une araignée mangeait une chauve-souris, c’est que cette dernière était déjà morte. Un simple acte de nécrophagie, comme on dit. Mais une étude de 2013, intitulée sobrement « La prédation des chauves-souris par les araignées », a complètement changé la donne.
Les chercheurs ont compilé les rapports et ont trouvé au moins 50 cas où des araignées ont bel et bien capturé et mangé des chauves-souris vivantes. Et ce n’est pas un phénomène localisé, non non. Cela a été observé sur tous les continents, à l’exception, bien sûr, de l’Antarctique. Un vrai retournement de situation, à l’échelle mondiale.
Qui sont ces araignées chasseuses de chauves-souris ?
Alors, de quelles araignées parle-t-on exactement ? Il ne s’agit pas de votre petite araignée de jardin. Les coupables appartiennent à plusieurs familles assez impressionnantes : les Néphilidés (les tisseuses de soie dorée), les Aranéidés (d’autres araignées à toile), les Sparassidés (les araignées-chasseuses) et même les Théraphosidés, que l’on connaît mieux sous le nom de mygales.
L’étude a montré que dans 73 % des cas, les responsables étaient des araignées qui tissent des toiles orbiculaires. Les autres cas se répartissent entre des araignées-chasseuses et d’autres tisseuses non identifiées. Il y a même eu une tentative d’attaque observée par une araignée-pêcheuse !
Les toiles surpuissantes des néphiles, de véritables pièges
Les championnes dans la catégorie « chasse aux chauves-souris » sont sans conteste les araignées du genre Nephila, les fameuses tisseuses de soie dorée. Ce n’est pas si surprenant quand on connaît la solidité de leurs toiles. Une experte, Genevieve Kerr, expliquait que leur soie est d’une robustesse incroyable.
Le fil extérieur de la toile, qu’on appelle la « soie de dragline », combine force et extensibilité, ce qui le rend plus résistant que n’importe quel matériau créé par l’homme. Dans certains endroits, plusieurs femelles peuvent même construire leurs toiles les unes à côté des autres, créant une surface de plusieurs mètres carrés. Un véritable filet de pêche pour pauvres chauves-souris imprudentes.
Prédation active ou simple opportunisme ?
Il faut tout de même nuancer. Les scientifiques se demandent si c’est toujours une prédation volontaire. Parfois, une chauve-souris se prend dans une toile et y meurt, sans que l’araignée ne la consomme. D’autres fois, le cadavre est tellement desséché qu’il est impossible de savoir ce qui s’est passé.
Il y a même cette histoire amusante d’une grosse araignée-pêcheuse qui tentait de tuer un bébé chauve-souris sous un pont dans l’Indiana. Mais la tentative a échoué… parce que l’araignée a été effrayée par les photographes qui la prenaient en photo ! Comme quoi, même les prédateurs peuvent être timides. Plus récemment, au Royaume-Uni, une fausse veuve noire a été surprise en train de dévorer un petit bébé chauve-souris. La nature est vraiment pleine de surprises.
Pas si surprenant, finalement ?
Même si l’image d’une araignée dévorant un mammifère peut sembler choquante, les chercheurs nous rappellent que ce n’est peut-être pas si étrange. Après tout, on sait que certaines grandes araignées ne se contentent pas d’insectes. Les araignées-pêcheuses, par exemple, sont connues pour capturer et manger des poissons et des grenouilles.
Finalement, cette histoire est un bon rappel que dans le grand livre de la nature, les chapitres sont bien plus complexes et inattendus qu’on ne l’imagine. Et que, parfois, les plus petits peuvent avoir raison des plus grands. C’est une belle leçon d’humilité, je trouve.
Selon la source : iflscience.com
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