Pourquoi les roux cicatrisent moins bien ? Une découverte surprenante et un nouvel espoir de traitement
Auteur: Mathieu Gagnon
Un problème de cicatrisation qui nous concerne tous
On a tous connu, de près ou de loin, quelqu’un qui souffre de plaies qui ne guérissent pas. Vous savez, ces blessures chroniques comme les ulcères du diabétique ou les escarres… C’est un vrai casse-tête pour le corps médical, et une épreuve pour les personnes, surtout nos aînés.
Le problème, c’est l’inflammation. Normalement, c’est une bonne chose, ça aide à guérir. Mais quand elle s’installe et dure trop longtemps, elle bloque tout le reste. C’est un peu comme un invité qui ne veut plus partir de la fête. Et bien, figurez-vous que des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont peut-être trouvé pourquoi ça arrive plus souvent chez certaines personnes. Et la réponse se cacherait… dans la couleur de leurs cheveux. Étonnant, non ?
Le gène des roux en cause

L’équipe de chercheurs a mis le doigt sur un gène bien précis : le MC1R. Son nom est un peu barbare, je vous l’accorde. D’habitude, ce gène s’occupe de la pigmentation de notre peau et de nos cheveux, et il nous protège aussi des rayons UV. Mais il semblerait qu’il ait un deuxième boulot, beaucoup moins connu : aider à la cicatrisation.
Pour faire simple, notre corps a des mécanismes pour calmer l’inflammation et réparer les tissus. Les scientifiques ont découvert que quand le gène MC1R ne fonctionne pas correctement, tout ce système de réparation est déréglé. Et ce dysfonctionnement, ils l’ont retrouvé systématiquement dans les plaies chroniques humaines. C’est une piste vraiment sérieuse.
Alors, c’est juste une question de couleur de cheveux ?

C’est là que ça devient fascinant. L’activité de ce fameux gène MC1R est directement liée à la couleur de nos cheveux.
Les personnes aux cheveux bruns ou noirs ont généralement des versions de ce gène qui fonctionnent à plein régime. Tout va bien pour eux. En revanche, chez les personnes rousses, ce gène est soit complètement éteint, soit très peu actif. Les blonds, eux, se situent un peu entre les deux, avec une activité variable. C’est donc bien plus qu’une simple anecdote : il y a un vrai lien génétique entre le fait d’être roux et la manière dont le corps gère l’inflammation et la guérison. Qui l’eût cru ?
L’expérience sur les souris le confirme

Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris âgées, certaines à fourrure rousse, d’autres à fourrure noire. Les résultats sont sans appel. Après sept jours, 95% des souris rousses avaient encore une croûte sur leur plaie, contre seulement 68,8% des souris à poil foncé.
Les souris rousses montraient aussi un retard dans la reconstruction de leur peau et une accumulation de ce que les scientifiques appellent des « pièges extracellulaires à neutrophiles » (NETs). Ce sont des sortes de filets que nos cellules immunitaires lancent pour attraper les microbes, mais en trop grande quantité, ils peuvent gêner la guérison. Comme le disent les auteurs de l’étude, « le manque de MC1R fonctionnel a profondément altéré la guérison ». C’est clair, net et précis.
Un traitement prometteur… mais pas pour tout le monde

La bonne nouvelle, c’est qu’on ne s’est pas arrêté au constat. L’équipe a testé un traitement potentiel : une crème à appliquer directement sur la plaie. Cette crème contient une substance qui vient « réveiller » ou activer le récepteur MC1R.
Et les résultats sont vraiment encourageants ! Chez les souris traitées, la guérison a été restaurée, il y avait moins de suintement, les vaisseaux sanguins se reformaient mieux et ces fameux « filets » NETs diminuaient. Le traitement a même réduit les cicatrices, ce qui était une belle surprise. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une réduction de la surface de la plaie de 33% en 14 jours, et même 68% en 21 jours par rapport à un simple nettoyage.
Attention, il y a un bémol. Ce traitement ne peut fonctionner que si le gène MC1R est au moins partiellement actif. S’il est complètement éteint, la crème n’aura rien à « activer ». C’est pour ça que l’expérience n’a été menée que sur des souris à fourrure foncée. C’est une solution, oui, mais peut-être pas pour tout le monde.
Et maintenant, pour les humains ?

Alors, que retenir de tout ça ? On a une avancée majeure dans la compréhension des plaies chroniques, avec un lien génétique surprenant. C’est déjà énorme.
Bien sûr, il faut rester prudent. Les expériences sur les souris, même si elles sont conçues pour imiter au mieux ce qui se passe chez nous, ne répliquent jamais parfaitement la complexité du corps humain. Il y a encore du chemin à parcourir. Mais la prochaine étape est déjà en vue : des essais cliniques sur les humains. L’équipe est optimiste, car des traitements similaires qui ciblent le MC1R ont déjà été utilisés pour d’autres maladies et se sont montrés sûrs. C’est donc un véritable espoir qui se dessine pour de nombreuses personnes qui luttent au quotidien contre ces blessures qui ne veulent pas se fermer.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.