Le mythe du “plus on dort, mieux c’est”

On nous l’a toujours dit : le sommeil, c’est sacré. C’est la base d’une bonne santé. Mais voilà qu’une étude vient semer le trouble dans nos certitudes. Et si, finalement, trop dormir pouvait être aussi mauvais que de ne pas assez fermer l’œil ? C’est la question que soulève une publication parue dans la revue scientifique Neurology, qui associe les longues nuits à un risque plus élevé d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Une nouvelle qui a de quoi surprendre, et qui mérite qu’on s’y attarde un peu.
Une étude qui interpelle : les chiffres
Les chercheurs n’ont pas fait les choses à moitié. Ils ont suivi près de 9 600 personnes, âgées de 42 à 81 ans, pendant une décennie. Aucune d’entre elles n’avait d’antécédents d’AVC. Le but ? Observer leurs habitudes de sommeil et voir si un lien pouvait être établi avec la survenue d’un AVC. Les résultats sont assez parlants. Ceux qu’on appelle les “gros dormeurs”, c’est-à-dire ceux qui passent plus de 8 heures au lit, présentaient un risque d’AVC supérieur de 46 % par rapport à ceux qui dormaient entre 6 et 8 heures. Un chiffre qui fait réfléchir, c’est certain.
Attention aux conclusions hâtives
Alors, faut-il mettre un réveil strident pour éviter de dépasser les 8 heures de sommeil ? Pas si vite. Le Dr Sylvie Royant-Parola, une spécialiste du sommeil, nous invite à la prudence. Pour elle, ce genre d’étude a ses limites. D’abord, tout est basé sur les déclarations des participants. Or, qui nous dit que certains ne dorment pas beaucoup parce qu’ils souffrent, sans le savoir, d’apnée du sommeil ou d’hypersomnie ? Ces maladies, elles, ont un impact bien réel sur la santé cardiovasculaire.
« Ensuite, jusqu’à 8 heures et demie, même 9 heures, on ne va pas parler de gros dormeur. C’est très relatif », tempère-t-elle. La notion de “long sommeil” est donc à prendre avec des pincettes.
Le véritable signal d’alarme : le changement d’habitude

Là où l’étude devient vraiment inquiétante, c’est lorsqu’elle s’intéresse à l’évolution des habitudes. Le résultat le plus frappant concerne les personnes qui, au cours des dix ans de suivi, sont passées de “petits dormeurs” à “gros dormeurs”. Pour eux, le risque d’AVC a été multiplié par quatre. C’est énorme. Ce changement brutal pourrait en fait être le signe que quelque chose ne tourne pas rond. Comme si le corps, pour lutter contre une maladie qui s’installe discrètement, réclamait soudainement beaucoup plus de repos.
« Quelqu’un qui se met à dormir beaucoup est probablement quelqu’un qui a une pathologie qui se surajoute », analyse le Dr Royant-Parola. Le long sommeil ne serait donc pas la cause, mais plutôt une conséquence.
Dormir beaucoup : le symptôme d’un problème caché ?

Cette idée que l’excès de sommeil pourrait être un symptôme est loin d’être nouvelle. D’autres recherches ont déjà lié les nuits trop longues ou trop courtes à des risques de mortalité précoce, d’hypertension, ou encore d’obésité. Si on commence à bien comprendre pourquoi le manque de sommeil est néfaste – ça stresse l’organisme, tout simplement –, le lien avec un sommeil trop long reste plus mystérieux.
Les chercheurs de l’étude supposent qu’une maladie non encore déclarée pourrait être en jeu. C’est une hypothèse, rien de plus pour l’instant, mais une piste sérieuse. En somme, votre corps vous envoie peut-être un message.
L’important, c’est de bien dormir

Au final, que retenir de tout ça ? Le message principal, martèle le Dr Royant-Parola, n’est pas de compter obsessionnellement ses heures de sommeil. « Le but n’est pas de dormir longtemps et beaucoup, c’est de dormir bien ». Chaque personne a des besoins différents, et c’est tout à fait normal.
Cependant, si vous remarquez que vos habitudes changent, si vous avez soudainement besoin de beaucoup plus de sommeil qu’avant pour vous sentir reposé, alors il ne faut pas l’ignorer. C’est peut-être un indicateur d’une altération de votre santé. Plutôt que de paniquer, considérez cela comme un signal vous invitant à être plus attentif à votre corps et, pourquoi pas, à en parler à votre médecin. La clé, comme souvent, est dans l’équilibre et l’écoute de soi.
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