C’est l’un des événements les plus violents et les plus importants de l’histoire de notre planète. Il y a environ 4,5 milliards d’années, un objet de la taille de Mars, que les scientifiques ont baptisé Théia, a percuté la Terre. De cette collision cataclysmique est née la Lune. Mais une question a longtemps tourmenté les astronomes : d’où venait Théia ? Une nouvelle étude, publiée dans la prestigieuse revue Science, vient enfin de lever le voile sur ce mystère cosmique.
Le grand puzzle des ’empreintes chimiques’

Le principal problème pour les scientifiques était ce qu’on appelle ‘l’empreinte isotopique’. Pour faire simple, c’est comme une signature chimique propre à chaque corps céleste. Or, les analyses des roches lunaires ont montré que la Terre et la Lune sont de véritables jumelles chimiques, avec des signatures presque identiques pour de nombreux éléments. C’est très étrange, car la plupart des simulations montrent que la Lune est principalement constituée de débris de Théia. Cela a longtemps empêché de déterminer la région d’origine de Théia, comme l’expliquent les chercheurs de l’étude.
La clé de l’énigme se trouvait dans les météorites

Pour résoudre ce puzzle, l’équipe de recherche, qui comprend le géoscientifique Timo Hopp de l’Institut Max Planck, a mené de nouvelles analyses de haute précision sur les isotopes du fer dans des échantillons lunaires, des roches terrestres et des météorites. Ils ont découvert que la signature chimique commune à la Terre et à la Lune correspondait parfaitement à celle des météorites non carbonées. Or, les scientifiques pensent que ces météorites proviennent du système solaire interne. C’était la première preuve solide que la Terre et Théia étaient nées dans le même voisinage cosmique.
Une naissance plus près du Soleil que la Terre

Mais les chercheurs sont allés encore plus loin. Ils ont utilisé ce qu’on appelle des ‘calculs de bilan de masse’. En se basant sur la composition chimique actuelle de la Terre, ils ont pu remonter le temps et déduire la signature isotopique originelle de la proto-Terre et de Théia avant la collision. Leurs conclusions sont fascinantes. Non seulement Théia et la plupart des ‘briques’ qui ont formé la Terre provenaient du système solaire interne, mais leurs calculs suggèrent même que ‘Théia pourrait s’être formée plus près du Soleil que la Terre’. L’impacteur venait donc de notre ‘centre-ville’ solaire avant de dériver vers la Terre.
Cette découverte s’inscrit dans un courant de recherches passionnantes sur nos origines. L’article mentionne d’ailleurs que des recherches connexes, plus tôt cette année, ont mis au jour des preuves de l’existence de la proto-Terre, cette version de notre planète qui existait avant la collision cataclysmique. Les scientifiques pensaient auparavant que l’impact et le temps avaient effacé toute trace de cette Terre ancienne. Ces découvertes nous aident à reconstituer le puzzle de l’environnement et des matériaux qui ont donné naissance à notre monde.
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