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Dépistage cardiaque : la moitié des personnes à risque ne seraient pas détectées, selon une étude
Crédit: lanature.ca (image IA)

Quand les outils de prévention nous laissent tomber

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On nous dit souvent de faire des bilans réguliers, de surveiller notre tension, notre cholestérol… En gros, de faire confiance aux outils de dépistage pour prévenir les pépins, comme une crise cardiaque. Mais si ces outils passaient à côté de l’essentiel ? C’est la question un peu angoissante que soulève une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’hôpital Mount Sinai. Leurs résultats, publiés dans JACC: Advances, sont assez frappants : les méthodes de dépistage actuelles pourraient bien ignorer près de la moitié des personnes réellement menacées par une crise cardiaque.

Ça fait réfléchir, non ? On pense être en sécurité, suivre les recommandations, et pourtant, le risque est peut-être là, silencieux, invisible pour les calculateurs.

Comment évalue-t-on le risque aujourd’hui ?

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Pour comprendre le problème, il faut d’abord savoir comment ça marche. Lors d’une visite chez le médecin, si vous avez entre 40 et 75 ans et pas de maladie cardiaque connue, on calcule souvent votre score de risque ASCVD. C’est un outil qui estime votre probabilité d’avoir un accident cardiovasculaire dans les 10 ans. Il prend en compte votre âge, sexe, tension, cholestérol, si vous fumez ou si vous êtes diabétique.

Récemment, un nouvel outil, PREVENT, a même été ajouté pour, soi-disant, affiner l’évaluation. Les médecins se basent sur ces scores pour décider s’il faut vous mettre sous statines (ces médicaments qui baissent le cholestérol) ou vous envoyer faire des examens plus poussés. Si votre score est bas et que vous n’avez pas de symptômes comme des douleurs à la poitrine, on vous rassure et on vous renvoie chez vous. Le hic, c’est que ce système a une faille. Une grosse faille.

La douche froide : des résultats qui interpellent

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Les chercheurs ont fait une sorte de retour vers le futur. Ils ont pris les dossiers de patients ayant eu leur toute première crise cardiaque et ont calculé le score qu’on leur aurait attribué… seulement deux jours avant leur accident. Le résultat est sans appel. Avec l’outil classique (ASCVD), près de 45 % de ces patients auraient été classés comme à risque ‘faible’ ou ‘limite’. Autrement dit, on ne leur aurait probablement rien prescrit. Pire encore, avec le nouvel outil PREVENT, ce chiffre grimpe à 61 % !

Imaginez la situation : vous consultez votre médecin le lundi, tout semble sous contrôle. Le mercredi, vous faites une crise cardiaque. C’est exactement ce que cette étude met en lumière. Le Dr Amir Ahmadi, qui a dirigé l’étude, le dit lui-même : « Si nous avions vu ces patients deux jours avant leur crise cardiaque, près de la moitié n’auraient pas été recommandés pour des tests supplémentaires ou un traitement préventif ».

Une étude sur des cas bien réels

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Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques n’ont pas fait de la théorie. Ils ont analysé rétrospectivement les données de 474 patients de moins de 66 ans, sans antécédents cardiaques connus, qui ont été traités pour une première crise cardiaque dans deux hôpitaux de New York entre 2020 et 2025. Ils ont tout épluché : âge, antécédents, taux de cholestérol, tension, et surtout, le moment où les premiers symptômes sont apparus.

C’est en appliquant les fameux calculateurs de risque à ces patients, comme si on les évaluait juste avant leur drame, que le pot aux roses a été découvert. Une méthode simple mais terriblement efficace pour révéler les angles morts de notre système de prévention.

Les symptômes : un signal d’alarme bien trop tardif

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L’autre enseignement majeur de cette étude, c’est que se fier aux symptômes est une très mauvaise idée pour la prévention. Pourquoi ? Parce que pour la plupart des gens, ils arrivent trop tard. L’étude montre que 60 % des patients n’ont développé des symptômes (douleur thoracique, essoufflement) que moins de 48 heures avant leur crise cardiaque.

Cela confirme une chose que les cardiologues suspectaient : attendre d’avoir mal pour s’inquiéter, c’est souvent attendre que la maladie soit déjà bien installée, au point de provoquer un accident. La prévention, la vraie, devrait se faire bien avant, quand tout est encore silencieux.

Conclusion : Et si on changeait de stratégie ?

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Alors, que faire ? Faut-il jeter ces calculateurs à la poubelle ? Pas forcément, ils restent utiles pour évaluer le risque à l’échelle d’une population. Mais pour vous, individuellement, c’est une autre histoire. Cette étude est un signal fort : un bon score de risque et l’absence de symptômes ne sont pas une garantie de sécurité.

Les auteurs suggèrent une petite révolution : au lieu de se concentrer sur le risque calculé ou les symptômes, il faudrait peut-être se tourner vers l’imagerie cardiovasculaire pour détecter directement la « plaque silencieuse » — ces dépôts de graisse dans les artères qui peuvent se rompre à tout moment. En somme, passer d’un modèle de détection de la maladie symptomatique à une véritable détection de la maladie elle-même, avant qu’elle ne fasse des dégâts. Une approche qui pourrait, littéralement, sauver des vies.

Selon la source : medicalxpress.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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