Quand l’urine de serpent révèle un mécanisme secret contre la goutte et les calculs rénaux
Auteur: Adam David
Ce que le serpent gère, l’humain le subit

En analysant l’urine de plus d’une vingtaine d’espèces de serpents, des biologistes viennent de mettre en lumière une astuce évolutive stupéfiante : l’acide urique est conditionné en minuscules sphères microscopiques. Ce mécanisme ingénieux, conçu pour économiser l’eau dans des environnements arides, pourrait finalement inspirer de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter, et peut-être même prévenir, ces affections humaines si douloureuses.
Une question d’azote et d’aridité

Mais pour les oiseaux et les reptiles, l’équation est différente. Ils doivent gérer l’eau précieusement. Ils ont donc développé un système où les composés azotés sont excrétés sous forme d’acide urique solide, concentré et peu soluble, que l’on nomme « urates ». Ce choix confère un avantage décisif dans les milieux secs et représente un atout pour les espèces ovipares, car l’acide urique présente moins de risque d’altérer le développement des embryons dans l’œuf.
La douloureuse anomalie humaine
Le problème vient d’une histoire très ancienne. La plupart des mammifères possèdent une enzyme, l’uricase, qui oxyde l’acide urique en composés solubles, facilement éliminables par l’urine. Or, chez l’humain et les autres primates supérieurs, cette enzyme a été désactivée par une mutation génétique survenue il y a environ 12 à 14 millions d’années. C’est pourquoi le décryptage des urates de reptiles est devenu un Graal pour la médecine.
Décrypter l’ingéniosité des reptiles

Malgré l’intérêt, de nombreuses zones d’ombre persistaient sur la structure exacte de ces urates et la manière dont ils se formaient. C’est pour répondre à ces questions que l’équipe de Swift a entrepris une analyse poussée des excréments d’une vingtaine d’espèces, allant des pythons primitifs aux couleuvres plus récentes, afin de déterminer le conditionnement exact de ces composés solides.
La révélation des microsphères
Les observations microscopiques, couplées à des analyses aux rayons X, ont permis une découverte cruciale : les urates sont systématiquement composés de minuscules microsphères. Ces sphères, dont le diamètre varie de 1 à 10 micromètres, sont elles-mêmes des agrégats de nanocristaux d’acide urique et d’eau. « Ainsi, tous les reptiles que nous avons étudiés jusqu’à présent produisent des microsphères de nanocristaux d’acide urique monohydraté », confirment les chercheurs dans leur étude publiée dans le Journal of the American Chemical Society.
Un rôle physiologique inattendu pour l’acide urique
Cette fonction, jusqu’alors peu étudiée, a des implications profondes. Si l’acide urique n’est pas qu’un déchet, mais un acteur dans la neutralisation des toxines, alors il pourrait jouer un rôle similaire, quoique déséquilibré, chez l’humain. La question n’est plus seulement de l’éliminer, mais peut-être de réactiver ou de réguler sa fonction initiale.
Vers de nouvelles pistes thérapeutiques

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