Des rayons cosmiques pourraient-ils alimenter la vie extraterrestre ? La science ouvre une nouvelle piste fascinante
Auteur: Mathieu Gagnon
Et si la vie se cachait là où on ne l’attend vraiment pas ?

On a souvent l’impression que la vie ne peut exister que sur une planète comme la nôtre, notre fameuse « bille bleue ». Après tout, la Terre a tout pour plaire : une orbite stable, le bon mélange de gaz dans l’air, et surtout, un champ magnétique qui nous protège des radiations solaires. Sans ça, on serait tous grillés. Mais voilà qu’une nouvelle recherche vient bousculer nos certitudes. Et si des conditions que nous jugeons infernales étaient en fait parfaites pour d’autres formes de vie ? Cela voudrait dire que la recherche d’extraterrestres vient de prendre une toute autre dimension. On pourrait même déjà avoir des pistes sous les yeux.
Le carburant inattendu venu des étoiles

Une étude, parue en juillet dernier dans l’International Journal of Astrobiology, suggère une idée assez folle. Des particules de haute énergie, qu’on appelle les rayons cosmiques galactiques, pourraient carrément servir de source d’énergie pour la vie sur d’autres mondes. Comment ça marche ? En gros, ces rayons bombardent la surface des planètes ou des lunes. Ce bombardement déclenche des réactions chimiques, un processus que les scientifiques appellent la radiolyse. Pour faire simple, les molécules se cassent et libèrent des sous-produits qui pourraient servir de… nourriture. Oui, de la nourriture pour des organismes vivants.
Mars, Europe et Encelade : trois mondes sous la loupe
Les chercheurs se sont concentrés sur trois candidats dans notre propre système solaire : la planète Mars, et deux lunes, Europe (qui tourne autour de Jupiter) et Encelade (autour de Saturne). Pour voir si leur théorie tenait la route, ils ont simulé comment les rayons cosmiques briseraient les molécules d’eau à différentes profondeurs sur chacun de ces mondes. Ils se sont particulièrement intéressés à la production d’électrons, car les électrons sont essentiels à la production d’énergie pour tout ce qui vit.
Pour leur modèle, ils se sont inspirés de ce que l’on connaît déjà sur Terre : les extrêmophiles. Ce sont des organismes qui adorent les conditions extrêmes. Par exemple, une bactérie bien de chez nous, Candidatus Desulforudis audaxviator, tire son énergie en « mangeant » la décomposition radioactive de l’uranium. Rien que ça ! Comme ces petites bêtes se cachent sous terre pour éviter le plus gros des radiations, les chercheurs ont fait la même chose dans leurs simulations, en regardant sous la surface.
Les résultats : Encelade, la lune de Saturne, en tête de liste

Les résultats de cette étude sont franchement prometteurs. C’est Encelade qui semble offrir les meilleures conditions. L’équipe estime que cette lune pourrait abriter jusqu’à 42 900 cellules par centimètre cube à seulement 60 centimètres de profondeur. Mars n’est pas en reste, avec 11 600 cellules possibles à un peu plus d’un demi-mètre sous la surface. Europe, quant à elle, pourrait en soutenir 4 200 à un mètre de profondeur.
Attention, on ne parle pas ici de petits hommes verts ou d’une jungle luxuriante. Il s’agirait plutôt de formes de vie très primitives, comme des microbes. Il y aurait juste assez d’énergie pour maintenir en vie des organismes de base. Mais bon, il faut bien commencer quelque part, n’est-ce pas ?
Une découverte qui élargit considérablement nos horizons

Ce qui est vraiment passionnant avec cette idée, c’est qu’elle ouvre des portes incroyables. Comme le dit Dimitra Atri, co-auteur de l’étude, cela « élargit notre recherche, le potentiel où la vie peut exister ». Des mondes que l’on pensait totalement inhabitables, parce qu’ils sont trop loin de leur étoile ou n’en ont pas du tout, pourraient finalement être de bons candidats.
Et ce n’est pas tout. Une autre étude, publiée en octobre dans la revue Nature Astronomy, a trouvé des composés organiques dans des échantillons de glace provenant de la surface gelée d’Encelade. Ces fragments de glace ont été éjectés par la lune en 2008 et collectés par la sonde Cassini. L’analyse montre qu’Encelade émet plus de substances à base de carbone qu’on ne le pensait. Cela ne veut pas dire qu’il y a de la vie, mais que les ingrédients de base sont bien là.
Alors, sommes-nous vraiment seuls dans l’univers ?

Pour être honnête, de nombreux astrobiologistes penchent plutôt pour une autre source d’énergie sur Encelade : les cheminées hydrothermales au fond de son océan. Mais la théorie des radiations reste une possibilité fascinante. Au fond, peu importe la source d’énergie. Le simple fait de trouver des cellules, même microbiennes, ailleurs dans notre système solaire serait une révolution. Cela prouverait que la vie n’est pas un accident unique, une bizarrerie terrestre, mais qu’elle est probablement répandue dans tout l’univers. Et cette pensée, avouons-le, a de quoi donner le vertige.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.