Moustiques et cauchemars tropicaux: Quand les vacances à cuba tournent au virus de la dengue
Auteur: Adam David
L’île de Cuba, destination chérie des voyageurs québécois, est actuellement le théâtre d’une résurgence inquiétante des maladies tropicales. Les moustiques, vecteurs de la dengue, du Zika et du chikungunya, sévissent à nouveau avec une force inédite depuis la pandémie de COVID-19. Les autorités sanitaires appellent désormais à une vigilance accrue pour éviter que ces virus ne traversent l’Atlantique dans les bagages des vacanciers.
Le souvenir amer d’une piqûre indolore
Julie Mallette, résidente de Gatineau, peut en témoigner. Infectée par la dengue lors d’un séjour en septembre dernier, elle a vécu un retour au pays particulièrement éprouvant. « J’ai eu des courbatures tellement intenses et douloureuses que j’ai eu de la difficulté à descendre les escaliers », raconte-t-elle. Malgré l’utilisation de chasse-moustiques, elle explique avoir été piquée en plein jour par ces « très petits maringouins » que l’on ne sent même pas.
Quatre jours après son retour, les symptômes se sont manifestés, s’aggravant rapidement. Des tests sanguins à l’hôpital de Buckingham ont ensuite confirmé la présence du virus. Si elle se porte bien aujourd’hui, les problèmes articulaires et les douleurs ont perduré pendant une dizaine de jours, lui laissant le souvenir amer qu’une seule piqûre suffit à transformer un voyage idyllique en une expérience de santé compliquée.
La défaillance sanitaire sur fond de crise économique
Ce retour en force n’est pas un hasard. L’infectiologue Benoit Barbeau, de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), rappelle que Cuba avait réussi par le passé à maîtriser la dengue grâce à des campagnes intensives de pesticides. Or, ces efforts semblent aujourd’hui entravés. « On assiste cette année à un retour en force de cette maladie infectieuse et de deux autres, le Zika et le chikungunya », commente l’expert.
Selon une analyse de l’agence de presse Reuters, l’aggravation de la situation sanitaire est directement liée à la crise économique profonde qui frappe l’île. Le manque de ressources entrave la capacité du gouvernement à désinfecter les sols, à nettoyer les bords de route et, surtout, à réparer les canalisations, créant des lieux propices à la prolifération des moustiques Aedes aegypti.
Le tiers de la population locale infectée
L’ampleur de l’épidémie est d’ailleurs spectaculaire. Reuters rapportait en novembre que près du tiers de la population cubaine aurait été infectée par l’une ou l’autre de ces maladies cet automne, mobilisant fortement la Santé publique nationale. Face à ce bilan alarmant, le Canada a relevé son niveau d’alerte le 18 novembre.
Les recommandations officielles sont claires : les voyageurs doivent désormais prendre des « précautions sanitaires renforcées ». Cela signifie l’utilisation systématique de répulsifs, le port de vêtements longs et, dans les zones rurales, l’impératif de dormir sous une moustiquaire. C’est un changement d’habitude majeur pour les adeptes des resorts tout-inclus.
Le dilemme des habitués de Varadero
Chez les voyageurs, le sentiment est partagé. Les 34 000 abonnés du populaire groupe Facebook « J’aime Varadero » ne sont pas surpris par cette crise, mais estiment que la situation reste gérable en prenant des mesures. D’autres se montrent beaucoup plus critiques.
André Delisle, membre du groupe, n’y va pas par quatre chemins. Il dénonce l’inaction des autorités et mentionne avoir eu des échos tragiques : « Des amis que j’aide me disaient que des proches sont décédés de la dengue dans la région de Boca de Camarioca. Pour moi, Cuba, c’est fini », tranche-t-il. Pourtant, l’expérience de Julie Mallette est plus nuancée : malgré son infection, elle compte bien y retourner, mais « en faisant plus attention », dit-elle, reconnaissant que le risque fait désormais partie de l’équation du voyage.
Repos et vigilance, seules armes disponibles
Le problème principal demeure l’absence de traitement spécifique pour la dengue, le Zika ou le chikungunya. Les patients infectés, comme Mme Mallette, doivent se contenter des méthodes habituelles pour apaiser les maladies virales : repos, hydratation et prise d’analgésiques pour soulager les maux. Le risque est particulièrement élevé avec le Zika pour les femmes enceintes, car l’infection peut provoquer des malformations congénitales graves comme la microcéphalie.
Pour l’heure, seule une vigilance constante contre les moustiques – le fameux Aedes – peut garantir un séjour sans encombre. L’île reste une destination magnifique, mais elle exige désormais de ses visiteurs un niveau de prudence digne des zones tropicales les plus à risque.
Selon la source : tvanouvelles.ca
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