Les baleines parlent-elles ? Une découverte incroyable sur leur langage secret
Auteur: Mathieu Gagnon
Plus que de simples clics dans l’océan

On a longtemps pensé que les sons des baleines étaient juste… des sons. Mais si c’était bien plus que ça ? Des chercheurs qui écoutaient des cachalots près de l’île de la Dominique, dans les Caraïbes, ont fait une découverte qui pourrait tout changer. Après avoir analysé plus de mille enregistrements, ils ont réalisé que ces géants marins produisaient des sons qui ressemblent étrangement à nos voyelles. Oui, vous avez bien lu. Leurs clics, ces petites séquences sonores qu’on appelle « codas », semblent bien plus sophistiqués qu’on ne l’imaginait. C’est un peu comme si on venait de trouver la première lettre d’un alphabet totalement inconnu.
Les ‘codas’ : la conversation des cachalots

Imaginez un groupe d’amis qui discutent. C’est un peu ce qui se passe avec les cachalots. Ils utilisent des motifs de clics, les fameux codas, pour communiquer entre eux. Ce ne sont pas des sons pour chasser, non, ce sont des signaux sociaux. Chaque coda est très bref, à peine une fraction de seconde, mais ils peuvent le répéter encore et encore. Ce qui est fascinant, c’est que les études précédentes avaient déjà montré que les groupes de cachalots ont leurs propres dialectes, comme des accents régionaux qui signalent leur appartenance à un clan. Mais jusqu’à présent, les scientifiques se concentraient surtout sur le nombre de clics et leur rythme, en laissant un peu de côté la qualité du son lui-même. Grosse erreur, apparemment.
Quand les clics se transforment en voyelles

La nouvelle étude, dirigée par le linguiste Gasper Beguš, a décidé de regarder de plus près. En analysant les « empreintes spectrales » des sons, c’est-à-dire la répartition de l’énergie sur différentes fréquences, ils ont eu une idée. Ils ont compressé les silences entre les clics et accéléré l’audio. Et là, surprise ! De nouvelles structures sont apparues, des choses invisibles auparavant. Ils ont découvert que de nombreux codas avaient des bandes de fréquences stables, très similaires à ce qui nous permet de distinguer nos voyelles, comme le « a » et le « i ». Certains sons glissaient même d’une fréquence à l’autre, un peu comme nos diphtongues (pensez au son « oi » en français). Cela suggère que les cachalots intègrent plusieurs types d’informations dans un seul petit éclat de son. C’est bien plus complexe qu’un simple code morse.
Comment être sûr que ce n’est pas une erreur ?

Bien sûr, il fallait vérifier que ces motifs de voyelles n’étaient pas juste un hasard ou un défaut du matériel d’enregistrement. C’est le b.a.-ba de la science, après tout. L’équipe a donc tout revérifié. Ils ont comparé des clics faits à différentes profondeurs, avec les baleines dans différentes positions… et les motifs restaient là, clairs et nets. Les codas passaient distinctement d’un son de type « a » à un son de type « i ». Plus révélateur encore : au sein d’un même coda, tous les clics appartenaient généralement au même type de voyelle. S’il s’agissait d’un accident, on aurait vu un joyeux mélange. Mais non, c’était bien organisé, bien rangé. En plus, on sait que les os de l’oreille des cachalots leur permettent d’entendre les fréquences exactes où se trouvent ces « voyelles ». Ils peuvent donc, très probablement, entendre ces différences.
Un petit coup de pouce de l’intelligence artificielle

Ce qui est amusant dans cette histoire, c’est qu’un programme informatique a mis les chercheurs sur la voie. Avant de se lancer dans l’analyse acoustique complète, Gasper Beguš a utilisé un réseau neuronal, une sorte d’intelligence artificielle, pour imiter les sons des baleines. En apprenant à reproduire les codas, le modèle a commencé à organiser les informations de manière intéressante, en mettant en évidence des détails dans la tonalité et le rythme. Ces indices venus de l’IA ont encouragé l’équipe humaine à chercher plus en détail dans les enregistrements réels. C’est un bel exemple de collaboration : l’ordinateur a signalé quelque chose d’intéressant, et les scientifiques ont confirmé que c’était bien réel et structuré.
Le début d’une nouvelle ère de compréhension

Alors, qu’est-ce que tout cela signifie ? Eh bien, on ne peut toujours pas traduire ce que disent les cachalots. Mais cette découverte est monumentale. « C’était frappant de voir à quel point le système était structuré », a déclaré Beguš. Cela montre que ces animaux organisent peut-être l’information d’une manière incroyablement réfléchie. Si les baleines ont quelque chose qui s’approche d’un langage, alors les problèmes comme le bruit des océans ou la chasse prennent une toute autre dimension. On ne parle plus seulement de les blesser physiquement, mais de perturber leur capacité à communiquer. Les prochaines étapes ? Comparer ces « voyelles » avec celles d’autres clans de baleines dans le monde et observer comment les petits apprennent à maîtriser ces clics si complexes. Le voyage pour déchiffrer leur code ne fait que commencer.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.