Un volcan dangereux pour alimenter notre avenir ? Le pari fou de la géothermie en Oregon
Auteur: Mathieu Gagnon
L’énergie qui dort sous nos pieds

La Terre, notre planète, est une formidable boule d’énergie. Juste sous nos pieds, ça bouillonne de chaleur. Pourtant, on a l’impression que les États-Unis n’ont pas vraiment su en profiter jusqu’à présent. Pensez-y : l’énergie géothermique, cette chaleur naturelle, ne représente que 0,4 % de toute l’électricité produite dans le pays. C’est très peu. On trouve des centrales uniquement dans sept États de l’Ouest. Mais quand on regarde ce que font d’autres pays, comme l’Islande où plus d’un quart de leur électricité vient de là, on se dit qu’il y a vraiment quelque chose à faire.
C’est justement ce que pense une jeune entreprise, Mazama Energy. Elle a un projet un peu fou : utiliser un grand volcan pour produire de l’électricité. Et pas n’importe lequel.
Newberry, un géant endormi mais puissant

Le volcan en question s’appelle Newberry. Il se situe au sud de la ville de Bend, en Oregon. On n’en entend pas souvent parler, contrairement au Mont St. Helens ou au Mont Rainier. Pourtant, c’est le plus grand volcan de toute la chaîne des Cascades. Les experts le considèrent même comme une menace « très élevée », au même titre que les célèbres volcans d’Hawaï. Ça fait un peu peur, c’est vrai.
Mais voilà, qui dit danger dit aussi… opportunité. C’est dans ce genre d’endroit que la chaleur de la Terre est la plus proche de la surface. Et ça, pour la géothermie, c’est une mine d’or.
La technique des ‘roches surchauffées’, comment ça marche ?

Alors, comment comptent-ils s’y prendre ? Mazama Energy veut utiliser une méthode assez nouvelle, celle des « roches surchauffées ». D’habitude, pour la géothermie, il faut trouver un endroit où il y a à la fois des roches très chaudes et de l’eau. Un coup de chance, en somme. L’eau se transforme en vapeur et fait tourner des turbines, comme dans une cocotte-minute géante.
Avec la nouvelle technique, on n’a plus besoin d’attendre ce coup de chance. On prend des roches très, très chaudes (plus de 374 degrés Celsius, c’est bouillant !) et on y injecte de l’eau. Avec la chaleur et l’énorme pression, l’eau devient ce qu’on appelle « supercritique ». C’est un état un peu bizarre, entre le liquide et le gaz. Le patron de Mazama, Sriram Vasantharajan, a une image assez parlante : « L’eau qui descend est Clark Kent. Quand elle remonte après avoir été chauffée, c’est Superman. » Autrement dit, cette eau transformée peut transporter cinq à dix fois plus d’énergie. C’est énorme !
Un potentiel immense pour les États-Unis
Ce projet n’est pas un cas isolé. Au Texas, des chercheurs ont aussi découvert qu’en injectant de l’eau dans des roches chaudes près de la ville de Presidio, on pourrait produire beaucoup d’électricité. C’est prometteur. Selon un modèle, il y aurait du potentiel pour cette technologie sur près de 20 % du territoire américain. Vous imaginez ? Cela représente une surface immense, de quoi changer la donne pour l’énergie du pays.
On passerait d’une énergie anecdotique à une source d’énergie majeure, disponible presque partout.
Mais… quels sont les risques ?

Évidemment, aller titiller un volcan n’est pas sans risque. Le plus grand, ce sont les tremblements de terre. On sait que la fracturation pour le gaz de schiste peut provoquer des secousses. En 2018, en Corée du Sud, une centrale géothermique a même été liée au deuxième plus fort séisme de l’histoire moderne du pays. C’est une chose à prendre très au sérieux.
Heureusement, les experts disent que ces risques peuvent être gérés avec une bonne surveillance et des techniques de pointe. Pour ce qui est de la pollution, le système est plutôt propre : l’eau circule en circuit fermé, bien en dessous des nappes phréatiques, donc pas de contamination à craindre.
L’ambition de Mazama Energy : un projet titanesque

Malgré les défis techniques – il faut du matériel capable de résister à des conditions extrêmes –, Mazama Energy est optimiste. L’entreprise espère produire 15 mégawatts d’électricité dès l’année prochaine. À terme, ils visent 200 mégawatts, de quoi alimenter une petite ville.
Mais ce n’est rien à côté du potentiel théorique du site. Le patron de l’entreprise parle de cinq gigawatts ! Pour vous donner une idée, ce serait l’équivalent des deux tiers de toute l’énergie consommée en moyenne par l’État de l’Oregon. Un chiffre qui donne le vertige.
Une révolution énergétique en marche ?

Pour l’instant, tout cela reste un projet ambitieux. Mais les États-Unis ont un objectif clair : que l’énergie géothermique représente 16 % de leur électricité d’ici 2050. C’est un bond de géant par rapport aux 0,4 % actuels. Pour y arriver, il faudra bien plus que les méthodes traditionnelles. Cette technique des roches surchauffées pourrait bien être la clé, le coup de pouce nécessaire pour enfin exploiter sérieusement la formidable chaleur de notre planète.
Alors, est-ce que Superman sortira vraiment des profondeurs du volcan Newberry ? L’avenir nous le dira, mais l’idée est sacrément excitante, vous ne trouvez pas ?
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.