Shakespeare avait presque vu juste

Vous vous souvenez de Shakespeare ? Dans sa pièce « Comme il vous plaira », il parlait des sept âges de l’homme, du bébé qui vagit à la vieillesse qui retombe en enfance. C’était bien sûr plus de la poésie que de la science… mais il n’était pas si loin de la vérité, le bon vieux Bill. Aujourd’hui, des neuroscientifiques nous révèlent que notre cerveau, lui, traverse cinq grandes époques au cours de notre vie.
En analysant les scanners cérébraux de près de 4 000 personnes, des nouveau-nés jusqu’aux nonagénaires, une équipe a identifié quatre moments charnières, des « tournants » majeurs qui redéfinissent complètement le câblage de notre cerveau. Ces moments délimitent donc cinq périodes bien distinctes de notre vie cérébrale.
L’enfance et l’adolescence : les fondations se construisent

Tout commence bien sûr dès notre plus jeune âge. Pendant l’enfance, notre cerveau est une véritable usine. Il crée des millions de connexions, les synapses, entre les neurones. Puis, il fait le tri pour ne garder que les plus importantes, les plus efficaces. C’est aussi à ce moment-là que le volume de la matière grise et blanche augmente et que les plis de notre cortex se forment.
Le premier grand tournant identifié par les chercheurs se situe autour de 9 ans. C’est le début de l’époque « adolescence ». La matière blanche continue de se développer, la communication à l’intérieur du cerveau devient plus fine, plus rapide. Nos capacités cognitives augmentent, mais c’est aussi une période de vulnérabilité où le risque de développer des troubles de santé mentale est plus élevé. Et bien sûr, le raz-de-marée d’hormones de la puberté vient mettre son grain de sel dans tout ça.
L’apogée à 32 ans : la fin de l’adolescence cérébrale

Et cette période d’adolescence cérébrale, quand se termine-t-elle vraiment ? La puberté, on sait quand ça commence, mais la fin de l’adolescence… c’est plus flou. Eh bien, d’après cette étude, le cerveau atteint son « plus fort tournant topologique » vers l’âge de 32 ans. C’est un peu surprenant, n’est-ce pas ?
Le Dr Alexa Mousley, qui a dirigé l’étude, explique que si on se base uniquement sur l’architecture de notre cerveau, les grands changements de type adolescent se terminent au début de la trentaine. C’est à ce moment-là que la structure de notre cerveau se stabilise vraiment.
L’âge adulte et le début du vieillissement : la longue phase de stabilité

Entre 32 et 66 ans, nous entrons dans la plus longue des cinq phases : l’âge adulte. Durant cette période, notre intelligence et notre personnalité sont, disons, bien installées. Le cerveau est plus ou moins stable. Mais un nouveau tournant se produit vers 66 ans.
À cet âge, il n’y a pas de changements structurels énormes et brutaux, mais les réseaux cérébraux semblent se réorganiser. D’après les chercheurs, c’est probablement lié au vieillissement naturel. La connectivité diminue doucement, car la matière blanche commence à se dégrader un peu. C’est aussi une période où des soucis de santé, comme l’hypertension, peuvent commencer à laisser des traces sur notre cerveau.
Le dernier chapitre après 83 ans : quand le cerveau travaille en solo

Finalement, le dernier âge du cerveau débute autour de 83 ans. À ce stade, la connectivité globale de notre cerveau commence à décliner de manière plus marquée. Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Que les différentes régions de notre cerveau ont tendance à fonctionner de manière plus isolée, un peu comme si elles travaillaient en silos plutôt qu’en parfaite collaboration. C’est une phase de déclin naturel des grandes autoroutes de l’information cérébrale.
Pourquoi c’est si important de connaître ces âges ?

Bon, tout ça, ce n’est pas juste pour la culture générale. Comprendre que le développement de notre cerveau n’est pas une ligne droite mais une succession de grandes étapes est crucial. Cela nous aide à mieux comprendre comment et à quel moment il peut être vulnérable.
Le professeur Duncan Astle, un autre auteur de l’étude, le dit très bien : « De nombreuses maladies neurodéveloppementales, mentales et neurologiques sont liées à la façon dont le cerveau est câblé ». Savoir qu’il y a des tournants à 9, 32, 66 et 83 ans nous donne des pistes pour mieux identifier les risques et peut-être, un jour, mieux intervenir.
Finalement, beaucoup d’entre nous ont l’impression que notre vie est faite de différentes phases. Il s’avère que notre cerveau, lui aussi, vit ces grandes époques. Shakespeare avait peut-être tort sur le nombre, mais sur le fond, il avait tout compris.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.