L’astronaute Mark Kelly dans le viseur du Pentagone après une vidéo controversée

Voilà une histoire qui a de quoi surprendre. Un ancien astronaute de la NASA, aujourd’hui sénateur, se retrouve au cœur d’une enquête du Pentagone. La raison ? Une vidéo qui n’a pas du tout plu à l’ancien président Donald Trump. Entre accusations de trahison et menaces de cour martiale, l’affaire prend des proportions assez incroyables.

On se demande bien où tout ça va nous mener. C’est un véritable bras de fer qui s’engage entre un héros de l’espace et les plus hautes sphères du pouvoir.

Alors, que s’est-il passé exactement ? Tout a commencé avec une vidéo d’à peine 90 secondes. Dans ce clip, on voit Mark Kelly, accompagné de cinq autres sénateurs démocrates, s’adresser directement aux membres de l’armée américaine. Leur message était simple : ils ont le droit, et même le devoir, de refuser de suivre des ordres illégaux.

Ils expliquaient que « cette administration monte nos militaires et nos professionnels du renseignement contre les citoyens américains ». Une allusion, probablement, au déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes du pays. Un message fort, qui n’est pas passé inaperçu.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer la fureur de Donald Trump. Sur son réseau social, Truth Social, il n’y est pas allé de main morte, écrivant tout en majuscules : « UN COMPORTEMENT SÉDITIEUX, PUNI DE MORT ! ». Rien que ça.

Il a ajouté : « LES TRAÎTRES QUI ONT DIT AUX MILITAIRES DE DÉSOBÉIR À MES ORDRES DEVRAIENT ÊTRE EN PRISON MAINTENANT, PAS EN TRAIN DE SE PAVANER SUR LES FAUSSES CHAÎNES D’INFO ». On peut dire que le message est clair. Cette sortie violente a visiblement fait bouger les choses.

Et il semble bien que les mots de l’ancien président aient eu un effet très concret. Peu de temps après, le Département de la Défense (DOD) a publié un communiqué confirmant qu’une enquête était en cours. L’objectif ? Déterminer si le sénateur Mark Kelly a enfreint la loi militaire.

Le Pentagone a précisé qu’une « enquête approfondie de ces allégations a été lancée pour déterminer les suites à donner ». Et les conséquences pourraient être sérieuses, allant de mesures administratives à un possible rappel en service actif pour une procédure en cour martiale. Ce n’est vraiment pas une petite affaire.

Face à ces menaces, Mark Kelly n’a pas tremblé. Loin de là. Ancien capitaine de la marine, pilote de chasse et astronaute, il en a vu d’autres. Sur X (anciennement Twitter), sa réponse a été cinglante : « Si cela vise à m’intimider et à intimider d’autres membres du Congrès pour nous empêcher de faire notre travail, ça ne marchera pas. »

Il a rappelé son parcours exceptionnel : 15 ans à la NASA, plus de 50 jours dans l’espace, le commandement de la dernière navette spatiale, et même sa participation à une étude scientifique unique avec son frère jumeau Scott. « J’ai trop donné à ce pays pour me laisser réduire au silence par des brutes qui se soucient plus de leur propre pouvoir que de la protection de la Constitution« , a-t-il conclu. Un message d’une rare fermeté.

Au final, cette histoire soulève des questions fondamentales. Où se situe la frontière entre le devoir de réserve d’un ancien militaire et la liberté d’expression d’un élu ? Un sénateur peut-il être poursuivi par l’armée pour des propos tenus dans le cadre de son mandat ? C’est un vrai sac de nœuds juridique et politique.

Ce qui est certain, c’est que Mark Kelly, avec son passé impeccable au service du pays, se retrouve dans une position délicate mais semble prêt à défendre ses convictions jusqu’au bout. L’affaire est loin d’être terminée, et on va suivre ça de très près. C’est un choc frontal entre deux visions de l’Amérique, et le dénouement est encore bien incertain.