Une arrivée bien plus précoce qu’on ne l’imaginait
On pensait l’histoire gravée dans le marbre. Que nos lointains ancêtres avaient posé le pied en Australie il y a environ 50 000 ans. Mais voilà qu’une nouvelle étude vient bousculer toutes nos certitudes. Des données génétiques nous révèlent que l’ancien supercontinent de Sahul, qui regroupait l’Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée, était déjà peuplé il y a 60 000 ans. C’est assez incroyable, non ?
Cela signifierait qu’ils ont réussi cet exploit à peine dix mille ans après avoir quitté l’Afrique. Un voyage d’une ampleur monumentale, bien plus rapide que ce que l’on s’imaginait jusqu’ici.
Un vieux débat relancé : la chronologie courte contre la longue

Jusqu’à très récemment, la plupart des experts s’accordaient sur une arrivée aux alentours de 50 000 ans. C’est ce qu’on appelle la ‘chronologie courte’. Le problème, c’est que des découvertes archéologiques plus anciennes semaient le doute. Comment expliquer ces vestiges ? L’hypothèse était qu’un premier groupe était arrivé, puis avait tout simplement… disparu. Anéanti, sans laisser la moindre trace génétique.
Franchement, ça semblait un peu tiré par les cheveux. Comme le souligne le professeur Martin Richards de l’Université de Huddersfield, ‘il faudrait supposer que tous ces sites archéologiques datant de 50 000 à 60 000 ans ont été laissés par des gens qui ont été balayés par une autre vague de migrants’. Pour des explorateurs aussi doués, capables de traverser le monde, l’idée d’une disparition aussi totale paraissait peu probable.
Ce que l’ADN nous raconte

Pour trancher ce débat, Martin Richards et son équipe se sont plongés dans la génétique. Ils ont analysé pas moins de 2 456 génomes mitochondriaux, provenant des populations indigènes d’Australie, de Nouvelle-Guinée et d’Océanie. C’est un travail de fourmi absolument colossal.
Cet ADN, transmis uniquement par la mère, est une véritable machine à remonter le temps. Il permet de reconstruire l’arbre généalogique de l’humanité sur des millénaires. Grâce à cette analyse, les chercheurs ont pu retracer les liens de parenté de ces populations jusqu’en Asie du Sud-Est, et remonter la piste jusqu’à leur origine commune, en Afrique.
Une migration déclenchée par une catastrophe naturelle ?

Leurs résultats sont formels et soutiennent la ‘chronologie longue’. D’après leur arbre généalogique génétique, les ancêtres de ces communautés aborigènes auraient quitté l’Afrique il y a environ 75 000 ans. Un départ qui coïncide étrangement avec un événement cataclysmique : l’éruption du super-volcan Toba à Sumatra, il y a 74 000 ans. Cette éruption a provoqué une sorte d’ ‘hiver nucléaire’ qui a dû rendre la vie extrêmement difficile.
On peut imaginer que cette catastrophe a poussé des groupes humains à partir, à chercher de nouvelles terres plus clémentes. Une question de survie, tout simplement. Leur long voyage les aurait finalement menés jusqu’à Sahul, il y a 60 000 ans.
Deux routes distinctes pour peupler un continent
L’étude ne s’arrête pas là. Elle révèle aussi comment ils sont arrivés. En analysant la répartition des différents groupes génétiques (ce que les scientifiques appellent les ‘haplogroupes’), les chercheurs ont pu identifier deux grandes routes de migration depuis la Sonde (une ancienne masse terrestre qui englobait une grande partie de l’Asie du Sud-Est).
Une première vague serait partie d’Asie continentale pour longer la côte et arriver par le sud de l’Australie. Une seconde, elle, serait passée par les Philippines avant d’atteindre la Nouvelle-Guinée. Et il faut mesurer l’exploit que cela représente : ces voyages ont nécessité de traverser des bras de mer de plus de 100 kilomètres. Cela prouve que ces peuples maîtrisaient déjà remarquablement bien l’art de la navigation.
Quand la science rejoint les traditions

Finalement, cette étude vient redessiner une page importante de notre histoire. Elle offre une explication qui colle bien mieux avec les preuves archéologiques que nous possédions déjà. C’est une avancée considérable.
Mais le plus beau, peut-être, c’est la manière dont les chercheurs concluent leur publication. Ils tiennent à préciser que leur récit scientifique, tout en apportant des faits nouveaux, se doit de respecter la perspective de nombreux peuples autochtones, qui se résume souvent par cette phrase simple et puissante : ‘Nous avons toujours été ici’. Parfois, la science ne fait que confirmer, avec ses propres outils, une vérité que les traditions portent en elles depuis la nuit des temps.
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