Une découverte surprenante : nos orques de la côte Ouest ne sont pas toutes les mêmes
Auteur: Mathieu Gagnon
Un secret bien gardé dans nos eaux

On pensait bien les connaître, ces fameuses orques qui longent la côte Ouest, de la Colombie-Britannique jusqu’en Californie. Des créatures fascinantes, puissantes. Et pourtant. Une nouvelle étude vient de révéler quelque chose d’assez incroyable : ces épaulards, que les scientifiques appellent les ‘transients’, ne forment pas un seul et même groupe. Non, il semblerait qu’il y ait en réalité deux familles bien distinctes, qui mènent des vies presque parallèles.
C’est une découverte qui bouscule un peu tout ce qu’on croyait savoir sur ces géants des mers. Un peu comme si on découvrait une nouvelle branche dans notre propre arbre généalogique.
Une intuition qui a fait son chemin
Cette idée, elle ne date pas d’hier. Figurez-vous que ça faisait près de 15 ans que ça trottait dans la tête de Josh McInnes, le chercheur principal de cette étude. Quinze ans à observer, à se poser des questions. Il sentait bien qu’il y avait quelque chose qui clochait dans la vision qu’on avait de ces animaux.
Grâce à 16 années d’observations et l’analyse de plus de 2 200 rencontres documentées, son intuition est aujourd’hui confirmée. « Nos découvertes montrent que les transients de la côte Ouest sont deux groupes distincts, séparés par une ligne est-ouest », explique-t-il. Il ajoute qu’ils ne mangent pas la même chose, ne chassent pas aux mêmes endroits et, surtout, ne se mélangent quasiment jamais.
Les orques ‘des villes’ et les orques ‘des champs’

Pour nous aider à comprendre, le co-auteur de l’étude, le Dr Andrew Trites, utilise une image assez parlante. Il y aurait d’un côté les orques de la ‘côte intérieure’, un peu comme des citadines. Elles sont expertes pour naviguer dans les baies et les chenaux près du littoral, un vrai dédale de rues aquatiques. De l’autre, on trouve les orques de la ‘côte extérieure’, qu’on pourrait comparer à des campagnardes, des aventurières qui préfèrent les grands espaces des canyons sous-marins et les eaux profondes du large.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont créé une sorte de ‘carte d’amitié’ des orques. En analysant des milliers de photos prises entre 2005 et 2021, ils ont pu identifier chaque individu et voir qui passait du temps avec qui. Une vraie enquête de voisinage, mais à l’échelle de l’océan !
Un menu et des habitudes de chasse bien différents

Qui dit habitat différent dit forcément mode de vie différent. Le groupe de l’intérieur, qui compte environ 350 individus, reste généralement à moins de 6 kilomètres de la côte. Leur menu se compose de proies plus petites, comme les phoques communs et les marsouins. Elles chassent en petits comités, environ cinq orques ensemble.
Le groupe du large, lui, est plus petit avec ses 210 membres, mais voit plus grand. On les trouve souvent jusqu’à 120 kilomètres des côtes. Leurs proies sont bien plus impressionnantes : lions de mer de Californie, éléphants de mer, et même des baleineaux gris. Pour chasser ce genre de gibier, elles se déplacent en groupes plus grands, d’une petite dizaine d’individus en moyenne.
Des rencontres rares et parfois un peu étranges

Le plus étonnant, c’est que ces deux communautés se côtoient très, très peu. Moins de 1 % des rencontres observées montraient un mélange des deux groupes. C’est dire à quel point elles s’évitent. McInnes raconte même avoir assisté à une scène bizarre : un groupe de mâles du large qui se comportaient agressivement, se frappant avec leurs ailerons dorsaux et chargeant des femelles du groupe intérieur.
Pourquoi une telle séparation ? Peut-être à cause de leurs habitudes, ou alors des changements que l’homme a provoqués dans leur environnement… La question reste ouverte. Et il est même possible qu’il existe d’autres groupes, encore plus loin au large, que nous n’avons pas encore découverts.
Pourquoi c’est si important pour leur avenir

Au fond, cette découverte n’est pas qu’une simple curiosité scientifique. Elle a des conséquences très concrètes pour la protection de ces animaux. Comme le souligne le Dr Trites, on ne peut pas appliquer la même recette pour tout le monde. « Ces deux communautés d’orques vivent dans des mondes très différents », dit-il.
Protéger ces deux groupes demande donc des approches sur mesure. Chaque population a ses propres besoins et fait face à des menaces spécifiques. Il est donc essentiel de bien comprendre qui elles sont pour mieux les aider à survivre. Bref, cette étude nous rappelle que la nature est toujours plus complexe et nuancée qu’on ne l’imagine, et qu’il faut rester humble et à l’écoute.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.