Quand le cheveu nous lâche

Perdre quelques dizaines de cheveux par jour est un processus parfaitement naturel, inscrit dans le cycle de vie de notre chevelure. C’est lorsque cette chute s’accélère brutalement ou devient chronique, laissant le cuir chevelu se dégarnir progressivement, que l’on entre dans le domaine médical de l’alopécie.
Bien que ce trouble touche majoritairement les hommes et soit souvent associé à la calvitie, les femmes sont loin d’être épargnées. Cette affection, parfois vécue comme un drame esthétique, cache en réalité des mécanismes biologiques complexes dont la compréhension est essentielle pour envisager un traitement.
Alopécie : plus de 100 cheveux par jour

Pour comprendre l’alopécie, il faut d’abord se rappeler que le cheveu est une matière vivante soumise à un cycle strict. Ce cycle, qui dure en moyenne de deux à cinq ans, se décompose en trois phases : l’anagène (croissance), la catagène (régression) et la télogène (repos et chute). En théorie, chaque follicule pileux peut assurer entre vingt et vingt-cinq cycles, promettant une longue vie à notre chevelure.
Le problème survient lorsque la phase de croissance est brutalement écourtée. Le cheveu pousse moins longtemps et tombe plus fréquemment. C’est quand la perte quotidienne dépasse durablement la centaine de cheveux que l’on parle d’alopécie, entraînant un dégarnissement visible. La calvitie, elle, n’est que la conséquence ultime de cette alopécie, qui peut être définitive (follicules détruits) ou temporaire.
Le poids de l’hérédité et des hormones

L’alopécie la plus répandue est, de loin, l’alopécie androgénétique, souvent héréditaire et quasi définitive. Elle est directement liée à l’influence des hormones, principalement la dihydrotestostérone (DHT), un puissant dérivé de la testostérone. Cette hormone conduit, par un mécanisme encore étudié, à l’atrophie des follicules pileux qui ne produisent alors plus que des cheveux microscopiques.
C’est la fameuse calvitie masculine qui débute généralement au niveau des tempes et sur le sommet du crâne, parfois dès la fin de l’adolescence. On sait par ailleurs que la prédisposition génétique joue ici un rôle crucial. Des recherches ont notamment identifié un gène spécifique situé sur le chromosome X, ce qui explique pourquoi l’héritage maternel est si souvent évoqué dans les familles concernées par la calvitie.
Facteurs externes et urgences aiguës

Si la génétique dessine une ligne de faille, de nombreux facteurs externes peuvent provoquer une alopécie aiguë, c’est-à-dire soudaine et généralement temporaire. Il y a bien sûr les effets secondaires de traitements lourds, comme la chimiothérapie, mais aussi des événements de santé plus communs : un pic de stress intense, une forte fièvre, ou même de sérieux changements hormonaux.
Par ailleurs, une carence alimentaire, notamment en fer, zinc ou cuivre, peut dérégler le cycle. Il existe aussi des formes plus ciblées : l’alopécie localisée, due à une blessure ou une infection parasitaire (comme la teigne), et l’alopécie areata, une maladie auto-immune qui se manifeste par des plaques de pelade, pouvant aller jusqu’à la perte totale des poils corporels (alopécie universelle).
Quand les femmes sont touchées : la calvitie diffuse

Même si l’image de la calvitie reste majoritairement masculine (70 % des hommes sont touchés), les femmes sont loin d’être épargnées, avec environ 40 % d’entre elles concernées après 70 ans. Chez la femme, la cause est souvent hormonale et liée aux grandes étapes de la vie.
La ménopause, par exemple, entraîne une chute des œstrogènes protecteurs qui fragilise le cheveu. Dans ce cas, l’alopécie est généralement définitive, mais la chute se présente de manière diffuse, donnant une impression de raréfaction globale plutôt que de plaques distinctes. L’alopécie post-partum, en revanche, est temporaire et représente souvent un simple « retour à la normale » après l’effet stimulant des hormones de grossesse sur la densité capillaire.
Traitements et mesures préventives

Face à l’alopécie, les solutions varient selon le caractère temporaire ou définitif de la cause. Lorsque la chute est transitoire, comme après un choc ou un traitement, les cheveux repoussent souvent d’eux-mêmes une fois le facteur déclencheur écarté. Pour les formes définitives comme l’alopécie androgénétique, une prise en charge précoce avec des traitements médicamenteux est conseillée.
Si la médication échoue, la microgreffe de cheveux reste l’option chirurgicale la plus efficace, à condition que la calvitie soit stabilisée. Au-delà des interventions, la prévention passe par des mesures d’hygiène de vie : éviter les coiffures trop serrées, les produits agressifs, et surtout, veiller à une alimentation variée et à une bonne gestion du stress. En cas de carences avérées, des compléments alimentaires peuvent être envisagés avec un professionnel de santé.
L’importance de consulter

Qu’elle soit due à l’hérédité, aux fluctuations hormonales ou aux chocs externes, l’alopécie mérite une attention médicale. Si la perte de cheveux vous semble anormale ou persistante, il est impératif de consulter un spécialiste. Il ne faut pas oublier que derrière ce qui peut paraître n’être qu’un problème purement esthétique, peut parfois se cacher un déséquilibre de santé plus profond nécessitant une prise en charge rapide.
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