- Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2026 – Prescrire (01/12/25)
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Liste noire 2026 des médicaments: pourquoi prescrire met en garde contre 108 molécules jugées dangereuses
Auteur: Adam David
L’alerte annuelle de Prescrire

Chaque année, la revue médicale indépendante Prescrire établit un bilan qui agit comme un véritable garde-fou pour la santé publique. Cette nouvelle édition ne fait pas exception, pointant du doigt 108 médicaments dont le rapport bénéfices-risques est jugé défavorable. C’est un signal d’alarme pour les patients et les prescripteurs, rappelant que 89 de ces références sont toujours commercialisées sur le marché français.
Leur verdict est clair : ces molécules sont considérées comme « plus dangereuses qu’utiles ». L’objectif de ce travail, qui couvre les analyses réalisées entre 2010 et 2025, est d’orienter les choix de soins vers plus de sécurité et de qualité, évitant ainsi des dommages disproportionnés.
Une méthode rigoureuse pour une liste en constante évolution

Il est crucial de comprendre que ce classement n’est pas subjectif. La revue Prescrire fonde son analyse sur une méthodologie que l’on sait fiable et rigoureuse, totalement indépendante des pressions de l’industrie pharmaceutique. Elle repose sur une recherche documentaire méthodique, une hiérarchisation stricte des données selon leur niveau de preuve d’efficacité, et une évaluation détaillée des effets indésirables connus ou même incertains.
Cette liste est par ailleurs dynamique. Par rapport au bilan de l’année passée, quatre médicaments ont été nouvellement intégrés, dont l’andexanet alfa, la chondroïtine, le fézolinétant et le géfapixant. Inversement, deux substances, l’acide obéticholique et le piracétam, ont été retirées, démontrant que la surveillance est continue.
L’impératif de trouver de meilleures alternatives

L’existence de cette liste noire ne vise pas à stigmatiser les patients qui prennent actuellement ces traitements, mais plutôt à alerter sur le fait qu’il existe presque toujours de meilleures options. Pour chacun des 108 médicaments concernés, Prescrire affirme que des options thérapeutiques affichent une balance bénéfices-risques plus favorable.
Dans certains cas, la revue va même plus loin en soulignant que l’option la plus prudente reste l’abstention, c’est-à-dire ne pas recourir du tout à un traitement médicamenteux lorsque le risque l’emporte sur l’avantage thérapeutique espéré. Cela montre l’importance de la discussion entre le patient et le soignant.
Des inquiétudes en cardiologie et cancérologie

Plusieurs domaines de la médecine sont particulièrement concernés par ces mises en garde. En oncologie, greffes et hématologie, où les traitements sont souvent lourds et agressifs, l’évaluation du rapport bénéfice-risque est particulièrement délicate, et plusieurs molécules sont pointées du doigt.
De même, le domaine de la cardiologie est sous haute surveillance. Les médicaments prescrits pour les troubles cardiaques sont souvent pris de manière chronique. Si un risque d’effet indésirable grave est avéré, même avec une faible probabilité, cela peut engendrer des conséquences majeures pour la qualité de vie et la survie à long terme des patients. Il est essentiel que les praticiens reconsidèrent ces prescriptions.
Les pièges de la douleur et de l’inflammation

La gestion de la douleur et des affections rhumatologiques est également un terrain miné. De nombreux patients souffrent de maladies chroniques et cherchent un soulagement rapide, ce qui peut mener à l’usage de molécules dont les effets indésirables dépassent les bénéfices antalgiques. Nous pensons notamment aux risques gastro-intestinaux ou rénaux associés à certains traitements courants.
Par ailleurs, la dermatologie, l’allergologie, ou encore la diabétologie figurent aussi dans cette liste, illustrant que le risque est diffus et ne se cantonne pas aux pathologies les plus graves. Le principe reste le même : l’existence d’alternatives moins risquées doit faire pencher la balance.
Les traitements pour le psychisme et les dépendances

Un autre pan important de la liste concerne les médicaments utilisés en psychiatrie et ceux destinés au traitement de la dépendance. Dans ce secteur, l’évaluation de l’équilibre est particulièrement subtile, notamment pour les traitements à long terme où les effets sur le système nerveux central peuvent être cumulatifs ou entraîner des phénomènes de tolérance et de dépendance.
Les molécules destinées au sevrage tabagique, par exemple, sont régulièrement scrutées. Si la motivation est louable, les risques potentiels (psychiatriques, cardiaques) associés à certaines d’entre elles peuvent ne pas justifier leur utilisation face à d’autres méthodes d’accompagnement jugées plus sûres.
une incitation à la prudence et au dialogue

En publiant cette liste de 108 produits jugés à haut risque, Prescrire ne cherche pas à créer la panique, mais bien à fournir un outil essentiel pour la bonne pratique clinique. C’est une invitation ferme lancée aux médecins et pharmaciens à réévaluer leurs ordonnances à l’aune des données les plus récentes sur la sécurité des traitements.
Pour le citoyen, cette information est un levier : si l’un de ces médicaments figure sur votre ordonnance, il est non seulement légitime, mais encouragé, d’ouvrir un dialogue avec votre professionnel de santé pour explorer ensemble des options thérapeutiques potentiellement plus sûres et mieux adaptées à votre profil.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.