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En australie, des huîtres recyclées sauvent l’océan d’un « feu de brousse sous-marin »
Crédit: credit: lanature.ca (image IA)

Un plat de résistance pour l’océan

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Face à la détresse écologique provoquée par des marées d’algues toxiques de plus en plus fréquentes, l’Australie du Sud déploie une stratégie de restauration marine aussi inattendue que collective. Loin des solutions high-tech habituelles, le pays appelle ses citoyens à un geste simple : manger des huîtres pour ensuite recycler leurs coquilles. Derrière ce paradoxe culinaire se cache un vaste programme écologique qui vise à ressusciter des écosystèmes essentiels disparus depuis deux siècles.

Le drame des récifs oubliés

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Il est difficile d’imaginer l’ampleur de ce qui a été perdu. Avant la colonisation européenne, la côte sud-australienne était bordée par près de 1 500 kilomètres de récifs d’huîtres natifs. Ces structures naturelles, véritables piliers de la biodiversité marine, ont été anéanties en quelques décennies seulement, victimes de la pêche intensive et du dragage.

Aujourd’hui, ces écosystèmes sont considérés comme « brisés, oubliés et fonctionnellement éteints », selon les termes du chercheur Dominic McAfee, rapportés par *The Guardian*. Pourtant, le rôle de ces mollusques est déterminant : un seul individu est capable de filtrer jusqu’à 100 litres d’eau par jour, garantissant une qualité essentielle pour tout le milieu marin.

Combattre le « feu de brousse sous-marin »

L’urgence d’agir a été exacerbée par une récente catastrophe : l’explosion dévastatrice d’algues toxiques. Ce phénomène, que les habitants décrivent comme un véritable « feu de brousse sous-marin », a entraîné une mortalité massive de poissons et de mammifères. La détresse collective face à cette « perte massive de vie marine » est réelle, comme l’a reconnu Lucy Hood, ministre de l’Environnement d’Australie-Méridionale.

Dans ce contexte, la restauration de ces habitats originels apparaît comme la solution naturelle la plus évidente, une position d’ailleurs soutenue par le Sénat australien qui a recommandé de financer des actions de restauration marine à long terme. L’équipe de Dominic McAfee travaille ainsi à rétablir des récifs capables d’abriter de nouveau poissons, crustacés, et herbiers marins.

La coquille, fondation du nouveau monde

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Pour y parvenir, les scientifiques ont misé sur une idée simple mais extrêmement efficace : le recyclage des coquilles consommées. Les citoyens sont donc encouragés à déguster les huîtres d’Australie-Méridionale, puis à recycler leurs restes. Une fois nettoyées et stérilisées, ces coquilles fournissent le « substrat biodégradable et naturel » que les huîtres utilisaient historiquement pour construire leurs habitats, a précisé le scientifique.

Ces coquilles recyclées sont insérées dans des cages biodégradables. Déposées sur le fond marin, elles deviennent le point de fixation des jeunes huîtres. En se développant, celles-ci sécrètent une substance qui soude l’ensemble, permettant au récif de se reconstruire naturellement et de se stabiliser au fil des ans.

Quand le son guide les larves

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L’approche ne se limite pas à la maçonnerie sous-marine. Pour s’assurer que les larves d’huîtres, capables de dériver par millions, trouvent leur chemin vers ces nouvelles structures, les chercheurs déploient des techniques innovantes, dont l’une est particulièrement surprenante : l’acoustique marine.

L’équipe a en effet démontré que diffuser le crépitement caractéristique des crevettes-pistolets, enregistré dans des récifs en bonne santé, « augmente de manière spectaculaire le nombre d’huîtres par mètre ». Ce « paysage sonore » agit comme un phare invisible. Les larves sont irrésistiblement attirées par ces bruits, qui signalent la présence d’un habitat riche, regorgeant de cachettes et de microfaune.

Le chagrin écologique converti en action

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Cette mobilisation scientifique s’accompagne d’un engagement citoyen croissant. Face à la catastrophe des algues, les habitants ont ressenti un « profond sentiment de chagrin », mais comme l’a noté la ministre Lucy Hood, « les communautés voulaient savoir comment aider ». Ce deuil est désormais canalisé en action concrète.

Un portail de bénévolat a été lancé pour encourager la collecte d’huîtres, mais aussi de moules et de coquilles Saint-Jacques, séchées puis réutilisées pour les récifs. Parallèlement, l’association OzFish mobilise des volontaires pour récolter des graines de zostère, ces plantes marines essentielles, qui sont ensuite cousues dans des sacs de jute avant d’être replantées, dans l’espoir de restaurer les prairies sous-marines.

Un optimisme prudent

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Ces efforts conjoints, mélangeant la science de pointe (comme l’acoustique) et une participation citoyenne essentielle, commencent déjà à porter leurs fruits. Alors que des analyses récentes montrent une diminution de la concentration des algues, la ministre Lucy Hood a exprimé un optimisme mesuré.

Si le chemin vers la restauration complète des 1 500 kilomètres d’écosystèmes perdus est long, l’Australie du Sud a trouvé une manière tangible, et surprenante, de panser ses blessures océaniques : en faisant de la table le point de départ de la guérison marine.

Selon la source : geo.fr

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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