Une découverte surprenante sur Alzheimer

On a toujours associé la maladie d’Alzheimer au cerveau, et c’est bien normal. Mais une nouvelle étude vient semer le doute, ou plutôt, elle ouvre une nouvelle piste de réflexion. Et si nos reins avaient aussi leur mot à dire ? Des chercheurs ont découvert un lien assez inattendu entre la santé de nos reins et les marqueurs de cette maladie redoutée. Ça ne veut pas dire que des reins fatigués donnent Alzheimer, attention. C’est plus subtil que ça. L’idée, c’est que pour les personnes déjà fragiles, une mauvaise fonction rénale pourrait bien accélérer l’apparition des symptômes. Une piste sérieuse, publiée dans la prestigieuse revue Neurology.
Des marqueurs élevés dans le sang, mais pas plus de démence ?
Voilà le cœur du sujet. L’étude a montré que les personnes dont les reins fonctionnent moins bien ont tendance à avoir des concentrations plus élevées de ce qu’on appelle les « biomarqueurs » d’Alzheimer dans leur sang. Ce sont des petites protéines, comme la protéine tau ou les protéines bêta-amyloïdes, qui sont des signaux d’alerte de la maladie.
Pourtant, et c’est là que ça devient intéressant, ces personnes n’ont pas plus de risques de développer une démence que les autres. C’est un peu comme si le corps envoyait des signaux de fumée, mais que l’incendie ne se déclarait pas forcément. Les chercheurs insistent bien : il s’agit d’une relation, d’un lien, pas d’une cause directe. Ne tirons pas de conclusions trop hâtives.
Le rôle essentiel de nos reins : une station d’épuration

Pour bien comprendre, il faut se rappeler à quoi servent nos reins. Ce sont un peu les éboueurs de notre corps. Leur travail principal est de filtrer notre sang pour en retirer les déchets et les toxines. Ensuite, tout ça part dans l’urine. C’est un travail colossal et vital.
Alors, on peut imaginer que si cette station d’épuration interne tourne au ralenti, certains déchets, y compris ces fameuses protéines liées à Alzheimer, pourraient s’accumuler dans le sang. C’est une hypothèse logique qui expliquerait pourquoi on retrouve des niveaux plus élevés chez les personnes avec une fonction rénale réduite.
L’étude en détail : ce que les chiffres nous disent

Les scientifiques n’ont pas fait les choses à moitié. Ils ont suivi 2 279 adultes, âgés en moyenne de 72 ans, et tous sans démence au début de l’étude. Pendant huit ans, on a surveillé leur santé, leurs capacités cognitives et, bien sûr, leur fonction rénale grâce à des prises de sang.
Le Dr Francesca Gasparini, de l’Institut Karolinska en Suède, explique que même si le risque global de démence n’augmente pas, une fonction rénale altérée pourrait accélérer l’apparition de la maladie chez ceux qui ont déjà des niveaux élevés de biomarqueurs. C’est une nuance très importante. Cela pourrait aider les médecins à mieux interpréter les analyses de sang à l’avenir.
Un risque presque doublé pour les plus vulnérables

L’étude a identifié un groupe de personnes particulièrement à risque. Celles qui cumulent deux facteurs : une fonction rénale affaiblie ET un niveau élevé d’un biomarqueur spécifique, la chaîne légère des neurofilaments. Pour ces personnes, le risque de développer une démence est presque doublé par rapport à celles qui ont des reins en bonne santé avec le même niveau de biomarqueur.
Même en tenant compte de l’âge, du sexe ou du fameux gène APOEe4 (un facteur de risque génétique connu pour Alzheimer), ce constat reste valable. Cela suggère vraiment que les reins jouent un rôle de régulateur, une sorte de chef d’orchestre qui peut influencer le tempo de la maladie chez les personnes prédisposées.
Surveiller ses reins, une nouvelle priorité ?

Alors, que retenir de tout ça ? D’abord, pas de panique. Avoir des soucis de reins ne signifie pas qu’on aura Alzheimer. En revanche, cette étude nous rappelle une chose essentielle : notre corps est un tout. La santé d’un organe peut avoir des conséquences sur un autre, de manière parfois inattendue.
Comme le dit le Dr Gasparini, « surveiller la santé rénale pourrait être plus important qu’on ne le pense » pour mieux évaluer le risque de progression de la maladie. Bien sûr, l’étude a ses limites, comme le fait que les participants étaient majoritairement suédois et très éduqués. Mais c’est une porte ouverte sur une nouvelle façon de comprendre et, peut-être un jour, de mieux prendre en charge la maladie d’Alzheimer. Prendre soin de ses reins, c’est aussi, d’une certaine manière, prendre soin de son cerveau.
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