Le stress peut-il vraiment provoquer le cancer? Ce que disent les oncologues sur cette idée reçue tenace
Auteur: Adam David
La vérité derrière une peur commune
C’est une question que l’on entend souvent, alimentée par l’anxiété et le bon sens populaire: un stress intense et prolongé peut-il déclencher un cancer? Si l’adoption d’une bonne hygiène de vie – alimentation équilibrée et activité physique – est unanimement reconnue pour réduire les risques de maladies chroniques, l’influence exacte du facteur psychologique reste souvent dans une zone grise. Face à ce flou, des chercheurs spécialisés en oncologie apportent aujourd’hui des clarifications indispensables, même si la réponse demeure plus nuancée qu’un simple «oui» ou «non».
Un facteur contributif, mais pas une cause directe

Pour tenter d’éclaircir la situation, le Daily Mail a interrogé plusieurs experts. Parmi eux, la chercheuse Melanie Flint de l’Université de Brighton, dont les travaux portent spécifiquement sur l’impact du stress sur nos systèmes hormonaux. Elle nuance immédiatement la croyance la plus répandue. «Je ne pense pas que l’on puisse écarter la contribution du stress au cancer», avance-t-elle, tout en précisant qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une cause directe.
Selon elle, le stress agirait comme un facteur facilitateur. Il y contribuerait à la fois dans l’«initiation du cancer au départ» et, de manière plus flagrante encore, dans la «propagation de celui-ci une fois qu’on l’a». C’est une distinction cruciale qui modifie notre perception du risque.
Les mutations génétiques face à l’anxiété

Cette interaction entre le stress et la maladie ne serait d’ailleurs pas uniforme chez tout le monde. Melanie Flint souligne que l’effet du stress pourrait être bien plus significatif dans certaines populations. Elle évoque notamment les personnes porteuses de mutations cancéreuses qui réduisent la capacité de l’ADN à se réparer correctement.
Les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, connues pour augmenter fortement le risque de développer des cancers du sein ou de l’ovaire, en sont l’exemple le plus parlant. Les patientes concernées pourraient être potentiellement plus vulnérables aux effets délétères du stress, qui viendrait s’ajouter à une prédisposition génétique déjà existante.
Le rôle du cortisol dans la propagation de la maladie

Mais alors, comment le stress, qui est une réaction physiologique et psychologique, peut-il influencer la biologie d’une cellule cancéreuse ? L’explication semble passer par les hormones. Nazanin Derakhshan, professeur à l’Université de Reading, insiste de son côté sur l’impact du stress une fois la maladie déclarée : «Dans le cas du cancer du sein, il est prouvé que l’anxiété et la dépression augmentent le risque de récidive et de mortalité.»
Melanie Flint précise que c’est l’hormone du stress, le cortisol, qui permettrait aux cellules cancéreuses de devenir en quelque sorte «invisibles» aux yeux du système immunitaire. Le système de défense de l’organisme, moins alerte, faciliterait ainsi la propagation du cancer. Ce mécanisme pourrait expliquer pourquoi l’impact du stress chronique sur la récidive est l’aspect le mieux documenté par la science.
Pourquoi la gestion du stress est essentielle pour les patients

En résumé, bien que les preuves concernant la capacité du stress à provoquer directement un cancer ne soient pas totalement concluantes, le rôle qu’il joue dans l’accélération ou la récidive d’un cancer déjà existant apparaît de plus en plus clair. Les chercheurs sont unanimes : on ne peut plus ignorer cette dimension psychologique.
Si l’on ne peut pas toujours éviter les facteurs de stress de la vie courante, apprendre à les gérer devient un enjeu majeur, surtout pour les personnes atteintes d’un cancer ou celles identifiées comme étant à haut risque. La chercheuse suggère d’ailleurs aux patients de consulter des professionnels de santé pour obtenir des outils concrets de gestion du stress et de l’anxiété.
Prioriser le bien-être émotionnel

L’idée reçue selon laquelle le stress «donne» le cancer est donc réfutée dans sa simplicité. Cependant, la science confirme que le stress n’est pas un facteur neutre dans le combat contre la maladie. En agissant sur le système hormonal et immunitaire, il peut affaiblir les défenses et faciliter la progression du cancer. C’est pourquoi, au-delà de l’alimentation et du sport, l’attention portée à notre santé émotionnelle est désormais un élément indissociable d’une stratégie de prévention et de guérison globale.
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