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Face au “FOFO”, cette angoisse qui nous pousse à ignorer les alertes médicales
Crédit: lanature.ca (image IA)

La peur de savoir

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L’ère post-pandémique a laissé des traces profondes dans les systèmes de santé, notamment des retards de dépistage qu’il faut absolument combler. Mais, au-delà des défis logistiques, une nouvelle forme d’évitement psychologique inquiète les professionnels : le « FOFO », pour Fear of Finding Out. Cette peur, souvent silencieuse, pousse un nombre croissant d’individus à délibérément ignorer courriers médicaux, examens de contrôle ou rendez-vous cruciaux.

Une tendance massive, que la radio *France Inter* a récemment identifiée comme un véritable enjeu de santé publique, et dont les conséquences pourraient être dramatiques pour la détection précoce des maladies graves.

Un mécanisme d’évitement psychologique

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Après le fameux FOMO (*Fear of Missing Out*) et le JOMO qui lui faisait contrepoint, voici donc le FOFO. Mais l’enjeu ici n’a rien d’une simple tendance sociale ou numérique. Les médecins décrivent un mécanisme d’évitement pur et simple, où l’individu choisit l’ignorance comme bouclier psychologique.

Il s’agit concrètement de refuser d’ouvrir une enveloppe administrative ou de repousser une consultation « de peur d’avoir à en affronter le contenu », selon les termes du média public. Cette stratégie est consciente, bien que motivée par l’angoisse, pour retarder l’affrontement d’une potentielle mauvaise nouvelle.

Le recul mesurable des dépistages

Ce phénomène s’observe dans un contexte déjà fragile où les taux de dépistage stagnent. Les chiffres disponibles, bien qu’encore préliminaires, confirment cette retraite face aux soins essentiels. Une étude américaine, menée sur 2 000 adultes de 18 à 65 ans, a par exemple mesuré une chute de 10 % des rendez-vous médicaux et des dépistages de cancers sur une seule année.

En France, la tendance est parallèle. Santé Publique France montre que le dépistage organisé du cancer du sein n’a toujours pas retrouvé son dynamisme d’avant 2020, restant inférieur aux niveaux observés dès 2012. Le terme même de FOFO est né dans le milieu médical pour nommer ce qui bloque désormais la prise en charge.

Quand l’angoisse paralyse l’action

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Comment cette angoisse se traduit-elle dans le quotidien d’un patient ? Prenons l’exemple simple d’un homme de 52 ans, éligible à une coloscopie de dépistage. Il reçoit le courrier, peut-être même le lit, mais le laisse ensuite traîner sur la table, avant de l’annuler discrètement. Ce n’est pas de la négligence ; c’est l’angoisse qui s’installe.

Qu’il s’agisse d’une mammographie de routine, d’une prise de sang annuelle ou d’un check-up, le FOFO s’immisce partout, transformant une démarche rapide en une source de paralysie. Le report des soins fait alors inévitablement perdre des chances vitales au patient en cas de pathologie silencieuse. Comme le résume un extrait du podcast : « La mauvaise nouvelle n’existe pas puisqu’on ne s’y confronte pas. »

Les racines complexes de la peur de savoir

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Pourquoi cette peur de savoir s’ancre-t-elle dans nos sociétés ? Le FOFO touche naturellement les individus déjà sujets à l’anxiété, mais il est alimenté par un éventail de facteurs bien plus large. On trouve d’abord les barrières purement psychiques : l’effroi d’être « étiqueté malade » ou l’appréhension des traitements lourds.

Mais des raisons plus prosaïques jouent aussi un rôle. Il y a les difficultés logistiques (trouver un transport, organiser la garde des enfants) et les facteurs socio-économiques, les populations les plus modestes étant souvent les moins dépistées. Enfin, le phénomène est symptomatique d’une défiance croissante envers le système de santé, incitant certains à se tourner vers des alternatives non médicales.

Un impératif de santé publique

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Si les professionnels martèlent que le FOFO est un enjeu de santé publique, c’est que ses répercussions vont bien au-delà du cas individuel. En retardant les diagnostics, on augmente mécaniquement la complexité et les coûts de santé globaux, et l’on réduit surtout l’efficacité de nos systèmes de prévention.

Lutter contre ce phénomène devient donc crucial. Cela passe par une simplification drastique des démarches administratives, une meilleure accessibilité des soins, mais surtout par l’amélioration de la communication. Il faut s’attaquer aux barrières psychiques en aidant les patients à mieux comprendre et à verbaliser leurs peurs, car c’est le premier pas pour les surmonter.

Selon la source : passeportsante.net

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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