L’alerte qui nous concerne tous

C’est une pathologie qui progresse dans l’ombre, sans provoquer la moindre douleur, mais dont les conséquences pourraient devenir majeures pour la santé publique. Autrefois surnommée la « maladie du foie gras », la stéatose hépatique métabolique (MASLD) concerne déjà, selon une série de rapports internationaux récents, près d’un Français sur trois. L’alerte, mise à jour notamment par l’OMS, est lancée : cette accumulation silencieuse de graisse dans l’organe est bien plus qu’une simple surcharge.
Le piège de la maladie longtemps invisible

Longtemps, l’excès de graisse dans le foie était principalement associé à la consommation abusive d’alcool. Or, ces dix dernières années, l’épidémiologie a basculé : ce sont les formes métaboliques qui explosent, intimement liées au surpoids, à la sédentarité chronique et au prédiabète. Le problème majeur réside dans son évolution insidieuse. La MASLD s’installe sans fièvre, sans douleur, sans symptôme spécifique.
Ce caractère asymptomatique explique pourquoi la maladie est si souvent découverte par pur hasard, lors d’une prise de sang de routine ou d’une échographie effectuée pour une autre raison. L’absence de signes avant-coureurs rend la pathologie particulièrement dangereuse, car l’accumulation de graisses peut dégénérer en inflammation sévère, puis en fibrose, cirrhose, voire en cancer du foie.
La nouvelle épidémiologie est sans appel

Les chiffres récents forcent un changement de perspective. Le rapport 2024 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique clairement que la stéatose métabolique affecte entre 25 % et 30 % de la population adulte en Europe. Cette croissance est jugée « particulièrement préoccupante » chez les adultes jeunes, ceux que l’on considérerait a priori comme moins à risque.
Mais l’enjeu dépasse la seule santé hépatique. Une analyse majeure publiée dans *Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology* en 2025 insiste sur le caractère systémique de l’affection : le foie gras n’est pas seulement un problème de foie. Il augmente significativement les risques de développer un diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires ou certains cancers. Il est même devenu l’une des premières causes de cirrhose dans les pays occidentaux, comme le rappelait une revue de *Gut* en 2024.
Portrait-robot du patient non-buveur

À quoi ressemble la personne typique touchée aujourd’hui ? Il ne s’agit plus nécessairement de quelqu’un confronté à l’alcoolisme. Imaginez plutôt un homme ou une femme de 45 ans, actif, peut-être légèrement en surpoids, soumis au stress du quotidien et ayant tendance à manger sur le pouce. Cette personne ne fume pas et ne boit qu’occasionnellement. C’est lors d’un simple bilan que l’on découvre une élévation modérée des enzymes hépatiques (transaminases), rapidement confirmée par une échographie.
Ce scénario illustre la majorité des nouveaux diagnostics. La maladie touche désormais des populations qui ne correspondent pas aux critères classiques du risque, y compris des patients avec un indice de masse corporelle (IMC) normal. Sans prise en charge active, cette simple accumulation de graisse (stéatose) peut basculer vers une inflammation chronique plus sévère (MASH), ouvrant la porte à la fibrose.
Les implications massives pour la santé publique

Avec une prévalence qui frôle les 30 %, la MASLD pourrait bien se transformer en la prochaine grande crise métabolique des sociétés développées, alertent les chercheurs. La pression sur les systèmes de santé est déjà palpable, notamment sur les listes d’attente pour les greffes hépatiques.
Face à ce constat, les sociétés savantes revoient leurs recommandations. Elles préconisent désormais d’intensifier le dépistage chez les patients jugés à haut risque, c’est-à-dire ceux qui souffrent d’obésité, de diabète de type 2 ou qui présentent déjà des facteurs de risque cardiovasculaire. L’accès aux diagnostics par imagerie, souvent inégal, reste cependant un frein important au suivi à long terme des populations.
le poids de la prévention

Si de nouveaux traitements médicamenteux sont actuellement en phase de développement pour cibler spécifiquement les mécanismes de la MASLD, la solution la plus efficace et la plus accessible reste, pour l’instant, celle qui dépend de nos habitudes de vie. La stratégie recommandée par la communauté scientifique est claire : parvenir à une perte de poids comprise entre 7 % et 10 % du poids corporel. C’est la seule mesure capable d’inverser significativement l’accumulation de graisses et de prévenir les complications graves. En attendant les avancées thérapeutiques, c’est notre assiette et notre mode de vie qui tiennent les rênes de cette épidémie silencieuse.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.