Frelons asiatiques : cette erreur que 90 % des jardiniers commettent en hiver (et qui ne sert à rien)
Auteur: Mathieu Gagnon
Une bataille qui se joue parfois à contre-temps

Cela fait maintenant quelques années qu’ils se sont installés chez nous, et franchement, on s’en passerait bien. Les frelons asiatiques sont devenus le cauchemar de nos après-midi d’été, mais surtout une véritable menace pour nos pauvres abeilles et l’équilibre de notre biodiversité. Face à ce fléau, on a tous le même réflexe : vouloir agir, protéger son petit coin de verdure et tenter, tant bien que mal, de limiter la casse. C’est une réaction tout à fait naturelle, je dirais même louable, de vouloir prendre les choses en main pour enrayer leur prolifération.
Seulement voilà, il y a un hic. En voulant trop bien faire, beaucoup d’entre nous tombent dans un piège… au sens propre comme au figuré. Surtout en cette période hivernale. On pense régler le problème, mais certaines habitudes, que l’on croit efficaces, sont en réalité de faux amis qui risquent d’aggraver la situation plutôt que de l’assainir. Alors, avant de sortir votre attirail de guerre contre les insectes, prenez une minute pour vérifier si vous ne faites pas fausse route.
Le piège fait maison : la fausse bonne idée de décembre

On a tous vu passer ces astuces sur Internet ou dans les magazines de jardinage : le fameux piège à la bouteille en plastique. C’est simple, c’est pas cher, et ça donne l’impression d’agir concrètement. Moi-même, je l’avoue, j’ai failli me laisser tenter l’an dernier en voyant une recette de « cocktail » soi-disant miracle. Ces dispositifs maison séduisent énormément de jardiniers qui espèrent simplement retrouver un peu de paix. Mais attention, ce qui semble être une solution miracle est souvent, selon les experts, une catastrophe écologique silencieuse.
Le CNRS et l’Office Français de la Biodiversité (OFB) tirent la sonnette d’alarme : ces pièges ne sont pas sélectifs du tout. En plein mois de décembre, c’est encore pire… ou plutôt, totalement inutile. À cette époque, les frelons sont soit morts, soit en dormance, et les reines sont bien cachées. Résultat ? Votre bouteille ne va attraper que des insectes utiles qui n’ont rien demandé, comme des papillons ou d’autres pollinisateurs essentiels. En gros, on fragilise la nature qu’on voulait protéger, sans même égratigner la population de frelons. C’est un peu un coup d’épée dans l’eau, vous ne trouvez pas ?
Ces fruits oubliés qui leur dressent le couvert

Il y a une autre habitude, peut-être encore plus courante, qui pose problème. Si vous avez la chance d’avoir des arbres fruitiers, vous savez ce que c’est : les fruits tombent, s’abîment, et on ne les ramasse pas toujours. Parfois par manque de temps, parfois par générosité, en se disant que les oiseaux du jardin seront bien contents de picorer une pomme ou une poire trop mûre. C’est un geste qui part d’un bon sentiment, c’est certain. Malheureusement, les oiseaux ne sont pas les seuls gourmands du quartier.
L’INRAE nous rappelle une vérité qu’on oublie souvent : les frelons asiatiques adultes sont de véritables accros au sucre. Contrairement à leurs larves qui ont besoin de viande, les adultes cherchent du « carburant » pour voler, et les fruits fermentés au sol sont pour eux un véritable buffet à volonté. En laissant ces fruits pourrir par terre, on invite les frelons à s’installer durablement chez nous. C’est un peu comme si on leur laissait les clés de la maison avec le frigo plein !
Agir intelligemment pour le printemps

Alors, que faut-il faire pour rectifier le tir ? C’est assez simple, finalement, mais ça demande un peu de discipline. Le premier bon geste, c’est de ramasser systématiquement les fruits tombés au sol, même s’ils sont moches ou éclatés. Cela coupe les vivres aux frelons. Ensuite, pour les pièges, patience ! Il faut attendre le tout début du printemps pour viser uniquement les reines fondatrices, et utiliser des dispositifs sélectifs qu’on retirera dès le mois de mai. C’est le seul moyen d’être efficace sans décimer nos amies les guêpes pollinisatrices.
Enfin, n’oublions pas l’entretien général du jardin : élaguer, supprimer les zones trop humides… tout cela rend votre terrain moins accueillant pour l’installation d’un nid. Et si jamais, malgré tous vos efforts, vous repérez un nid actif, ne jouez surtout pas aux héros. Laissez faire les professionnels. Notre sécurité et celle de la nature valent bien mieux que des improvisations hasardeuses, n’est-ce pas ?
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