Plus qu’un simple dicton de grand-mère

Je suis prêt à parier, enfin, c’est presque une certitude, qu’on vous a déjà conseillé de « dormir dessus » face à un dilemme épineux. On a souvent l’impression que c’est une façon polie de remettre le problème à plus tard, n’est-ce pas ? Pourtant, se mettre au lit et revoir la situation au petit matin aide vraiment à y voir plus clair, et ce n’est pas juste un effet placebo ou une illusion de l’esprit.
Il y a une véritable science derrière tout ça. On sait que le sommeil est essentiel pour le corps, c’est évident, mais pendant longtemps, les chercheurs nageaient un peu dans le flou concernant ses fonctions exactes. Aujourd’hui, on sait que pendant que vous ronflez paisiblement, votre cerveau, lui, ne chôme pas : il s’active en coulisses bien plus qu’on ne le croit.
Le grand ménage de la mémoire

Selon une théorie assez pointue, qu’on appelle la consolidation active des systèmes, notre cerveau profite de la nuit pour repasser nos vieux souvenirs en boucle. C’est un peu comme s’il faisait du tri sélectif pendant votre absence. Une étude de 2021 explique que cette réactivation a une double fonction : d’abord, elle stabilise les souvenirs fragiles pour les rendre plus solides face aux interférences.
Ensuite, et c’est là que ça devient intéressant, elle réorganise et intègre les nouveaux souvenirs dans votre « bibliothèque » existante à long terme. Ce processus ne sert pas uniquement à se rappeler où on a posé ses clés ; on pense qu’il joue un rôle crucial, voire déterminant, dans la résolution de problèmes complexes.
La synergie créative des phases de sommeil

En 2018, des chercheurs ont avancé une idée séduisante : ce serait la synergie, ou la collaboration si vous préférez, entre le sommeil paradoxal (REM) et le sommeil lent qui nous permettrait de trouver des solutions créatives. À l’époque, Penny Lewis, l’autrice principale, confiait au magazine The Atlantic que c’était encore théorique et qu’il restait des zones d’ombre à explorer.
Depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts et les neuroscientifiques ont continué de creuser la question. De nombreuses recherches sont venues étoffer cette hypothèse, suggérant que notre cerveau profite de ces différents cycles pour assembler les pièces du puzzle d’une manière que nous n’arrivons pas à faire éveillés.
L’étude de 2021 : Les chiffres sont parlants

Pour tester ça concrètement, une étude de 2021 a mis des participants face à un jeu vidéo de réflexion. Certains ont dû passer une journée entière éveillés avant de s’y remettre, tandis que les autres ont eu droit à une bonne nuit de sommeil. Le résultat ? Il est assez bluffant, je trouve.
Les auteurs ont noté que le sommeil améliorait considérablement la résolution de problèmes : 62 % des sujets du groupe « sommeil » ont résolu l’énigme, contre seulement 24 % pour ceux qui étaient restés éveillés. C’est une différence énorme qui ne peut pas être due au simple hasard.
Piratage cérébral : L’expérience des sons

Une étude un peu plus ancienne, datant de 2019, avait déjà montré qu’on pouvait presque « pirater » cette fonction du cerveau. Imaginez : 57 participants devaient résoudre des puzzles associés à des sons aléatoires. Pendant leur sommeil, les chercheurs leur ont fait écouter la moitié des sons liés aux puzzles qu’ils n’avaient pas réussi à finir.
Et devinez quoi ? Le lendemain matin, ce sont précisément ces puzzles-là que les participants ont mieux réussi à résoudre. Kristin Sanders, la première autrice, expliquait que ce processus naturel de réorganisation de la mémoire peut être « boosté » en jouant des sons associés à l’information qu’on essaie de traiter. C’est fascinant, non ?
Attention, ce n’est pas de la magie non plus

Cela dit, il y a un bémol important, comme le soulignait Mark Beeman, l’auteur principal de l’étude. Il disait très justement : « Peu importe combien je dors, je ne vais pas soudainement comprendre les trous noirs ou trouver un remède à une maladie rare, car je n’ai pas les connaissances de base nécessaires. »
En gros, une bonne nuit peut vous aider à assembler les pièces du puzzle, mais seulement si vous avez déjà les pièces en main. Il est peu probable, enfin, disons impossible, que vous vous réveilliez d’une sieste en ayant résolu le problème de l’informatique quantique à température ambiante par magie.
Mieux décider pour éviter les pièges

Au-delà des casse-têtes, le sommeil semble aussi nous aider à prendre de meilleures décisions au quotidien. Une étude de 2024 menée par des scientifiques de l’Université Duke a découvert que dormir avant de faire un choix nous aide à éviter ce qu’on appelle le « biais de primauté ». Vous savez, c’est cette tendance agaçante à être trop influencé par la toute première info qu’on reçoit.
Bien sûr, ce n’est pas toujours grave — piquer un somme dans la boulangerie avant de choisir son sandwich serait un peu excessif. Mais pour des choix importants, le sommeil nous permet de prendre du recul. Selon Allie Sinclair, l’autrice principale, cela permet aux gens de faire des choix « plus rationnels ».
L’astuce d’Edison et la zone crépusculaire
Les rêves, ou plus précisément l’hypnagogie — cet état étrange entre veille et sommeil — pourraient aussi être un outil puissant. Thomas Edison, paraît-il, était un grand fan de cette zone grise. Il utilisait la technique de la cuillère : il s’endormait avec une cuillère (ou un objet similaire) à la main pour qu’elle tombe et le réveille dès qu’il s’assoupissait.
Il jurait que passer du temps dans cet espace liminal nourrissait sa créativité. Et vous savez quoi ? Il avait peut-être bien raison. C’est une méthode un peu rustique, certes, mais qui a fait ses preuves pour certains grands esprits.
La confirmation française

En 2021, des scientifiques français ont décidé de mettre l’affirmation d’Edison à l’épreuve, comme le rapporte le psychologue Dan Denis. Les participants devaient résoudre un problème de maths qui contenait une « règle cachée » permettant de trouver la solution bien plus vite. Après une micro-sieste (interrompue par la chute d’un objet, façon Edison), ils ont réessayé.
Les résultats sont clairs : ceux qui se sont réveillés après une brève phase d’endormissement ont eu beaucoup plus de succès pour dénicher cette règle cachée, comparés à ceux restés éveillés ou tombés dans un sommeil profond. Comme le dit Denis, l’endormissement est vraiment un « point idéal » pour la créativité.
Mamie avait (encore) raison

Bon, soyons raisonnables : n’allez pas dire à votre examinateur du permis de conduire que vous devez « fermer les yeux une minute » au beau milieu du créneau. Il y a évidemment des moments où dormir sur un problème n’est pas l’option la plus pratique, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais tout cela nous montre à quel point la recherche dans ce domaine est fascinante et active. Il reste énormément à découvrir. En attendant, cela fait du bien de savoir que, comme beaucoup de choses que nous racontaient nos grands-mères, le conseil de « dormir dessus » est solide et approuvé par la science.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.