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La désinformation : une réalité biologique inévitable, des bactéries jusqu’à nous
Crédit: lanature.ca (image IA)

Plus qu’un problème technologique, une histoire naturelle

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On entend parler de « fake news » à longueur de journée, n’est-ce pas ? Des rumeurs alarmantes sur l’inefficacité supposée des vaccins aux images manipulées, en passant par la déformation délibérée des propos de nos politiciens, les réseaux sociaux semblent être devenus une véritable jungle. C’est fatiguant, et on a souvent l’impression que c’est un mal moderne, né avec Internet.

Pourtant, il faut croire que nous faisons fausse route. Loin d’être un phénomène récent, la désinformation n’a absolument rien de nouveau. C’est du moins ce qu’affirme un papier fascinant publié récemment — en 2025, pour être précis — dans le journal scientifique Interface. Selon ces chercheurs, dont les travaux ont été rapportés par Paul Arnold pour Phys.org et relus par Gaby Clark et Robert Egan, le mensonge ne serait pas le propre de l’homme.

En réalité, ces chercheurs soutiennent une thèse audacieuse : la désinformation est une propriété inhérente et inévitable des systèmes biologiques. Oui, vous avez bien lu. Cela concerne tout le monde, depuis la plus petite bactérie invisible à l’œil nu jusqu’aux oiseaux dans le ciel, et bien sûr, nos sociétés humaines complexes. C’est une histoire inscrite dans la nature même.

La communication sociale : un terrain fertile pour l’erreur

credit : lanature.ca (image IA)

Pour comprendre, il faut revenir à la base. La communication sociale est un pilier essentiel de l’évolution. Imaginez un organisme seul dans son coin : pour apprendre sur son environnement, il doit procéder par essais et erreurs. C’est risqué, parfois mortel. Alors qu’en groupe, c’est différent. Une bactérie coordonne son comportement avec ses voisines pour lancer une défense collective, ou un animal apprend du danger grâce aux autres.

Mais voilà le hic… Ces connexions sociales, si vitales soient-elles, agissent aussi comme des autoroutes pour la désinformation. C’est le revers de la médaille. Les chercheurs expliquent, avec un numéro de référence précis pour les curieux (DOI: 10.1098/rsif.2025.0161), que la transmission sociale implique de percevoir, décoder, mettre à jour ses croyances et ré-encoder le message par des actions.

Prenons l’exemple d’une volée d’oiseaux, illustrée dans l’étude. Un seul oiseau peut lancer un cri d’alarme. C’est une cascade de fausses alarmes qui se déclenche : le comportement d’alerte se propage dans tout le groupe, même en l’absence totale de menace réelle. Le groupe fuit, paniqué, pour rien. C’est de la désinformation pure, biologique, et immédiate. Notre compréhension de ces origines biologiques était jusqu’ici assez limitée, bien que les études sur les sociétés humaines abondent.

Un défaut ou une fonctionnalité ? Ce que disent les modèles

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L’équipe ne s’est pas contentée de supposer. Ils ont passé au peigne fin des décennies d’études empiriques et théoriques pour traquer la désinformation dans la nature. Et croyez-moi, ils ont trouvé de quoi faire. Outre l’oiseau qui crie au loup pour rien, ils ont identifié des populations animales entières qui copient bêtement des routes migratoires obsolètes, ou encore des bactéries qui émettent des signaux trompeurs. C’est partout.

Pour aller plus loin, les auteurs de l’étude ont développé des modèles mathématiques. L’objectif ? Pouvoir mesurer la désinformation chez n’importe quelle espèce. Cela permet aux scientifiques de voir à quel point les croyances d’un organisme sont justes, et à quel point les informations venant des autres peuvent faire basculer ces croyances. Et le résultat de ces calculs est surprenant.

Leur conclusion est sans appel : la désinformation n’est pas un « bug », un échec ou une maladie du système. Non, c’est une caractéristique fondamentale de toute communication biologique. Les auteurs expliquent clairement que la désinformation transmise socialement est probablement omniprésente et doit être vue comme une partie normale du fonctionnement des systèmes sociaux, écologiques et évolutifs, plutôt que comme une pathologie étrange.

Conclusion : Vers de nouvelles stratégies de contrôle

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Maintenant que le modèle est établi, qu’est-ce qu’on fait ? C’est la question que se posent les chercheurs. Ils veulent désormais utiliser ce savoir pour répondre à des questions très concrètes. Par exemple, comment la désinformation affecte-t-elle la survie pure et simple des populations animales ? C’est une question de vie ou de mort.

Peut-être pourrons-nous trouver des lois universelles pour contrôler ce fléau, que ce soit au sein d’un banc de poissons ou… sur nos plateformes de réseaux sociaux qui se propagent comme une traînée de poudre. Les réponses que nous trouverons dans la nature pourraient bien nous aider à élaborer des stratégies pour mieux gérer la désinformation, tant dans nos systèmes humains que biologiques. Une belle leçon d’humilité face à la nature, vous ne trouvez pas ?

Selon la source : phys.org

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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