Un mur sous-marin antique datant de 5 800 av. J.-C. découvert au large des côtes françaises
Auteur: Mathieu Gagnon
Les secrets de la mer d’Iroise

On pense souvent tout connaître de notre littoral, mais la mer a cette capacité unique de garder ses secrets bien enfouis, parfois pendant des millénaires. C’est exactement ce qui vient de se passer au large du Finistère, une région que j’affectionne particulièrement pour ses mystères.
Des scientifiques ont annoncé jeudi une découverte qui, franchement, laisse rêveur : un mur, ou plutôt une structure artificielle, immergé depuis une éternité au large de l’île de Sein. On ne parle pas d’un petit muret de jardin, mais d’une construction vieille de 7 000 ans. Imaginez un peu, cela remonte à une époque où le monde n’avait rien à voir avec celui d’aujourd’hui. C’est une fenêtre ouverte sur notre passé lointain qui vient tout juste d’être dépoussiérée… ou devrais-je dire, dessalée.
L’œil du géologue et la confirmation des plongeurs

L’histoire de cette trouvaille est assez amusante, car elle ne date pas d’hier. Tout a commencé en 2017, grâce à la curiosité d’un géologue à la retraite, Yves Fouquet. En examinant des cartes des fonds marins réalisées avec un système laser, il a repéré quelque chose d’anormal, une forme qui ne collait pas avec le relief naturel. C’est souvent comme ça que ça commence, un détail qui cloche.
Mais il a fallu du temps pour en avoir le cœur net. Des plongeurs ont exploré le site à plusieurs reprises entre 2022 et 2024. Et là, surprise ! Ils ont confirmé la présence de structures en granit. Yves Fouquet a d’ailleurs admis que les archéologues « ne s’attendaient pas à trouver des structures aussi bien conservées dans un environnement aussi rude ». C’est vrai que les courants dans ce coin-là, ce n’est pas de la rigolade. En plus de ce mur principal, ils ont repéré une douzaine d’autres petites structures fabriquées par l’homme datant de la même période. C’est tout un complexe qui dormait là-dessous.
À quoi servait ce mur de 120 mètres ?

Parlons un peu technique, mais restons simples. Le mur en question est imposant : il mesure environ 120 mètres de long. Les chercheurs estiment qu’il a été érigé quelque part entre 5 800 et 5 300 avant Jésus-Christ. Aujourd’hui, ces pierres reposent par neuf mètres de fond, mais il faut se rappeler qu’à l’époque, le niveau de la mer était beaucoup plus bas. Nos ancêtres marchaient au sec là où les poissons nagent aujourd’hui.
Alors, pourquoi s’embêter à construire un truc pareil ? Les chercheurs ont leurs petites idées. Ils pensent qu’il pourrait s’agir de pièges à poissons installés sur l’estran, une technique ingénieuse pour se nourrir. Ou bien, peut-être, des murs destinés à se protéger contre la montée des eaux, ce qui résonne étrangement avec nos soucis actuels, vous ne trouvez pas ? Yvan Pailler, professeur d’archéologie à l’Université de Bretagne Occidentale, a expliqué à l’AFP que c’est une découverte très intéressante qui « ouvre de nouvelles perspectives pour l’archéologie sous-marine ».
Un savoir-faire bien avant les mégalithes

Ce qui me fascine le plus dans cette histoire, c’est ce que cela raconte sur les gens de l’époque. Selon l’étude, publiée dans l’International Journal of Nautical Archaeology — une lecture que je ne fais pas tous les jours, je l’avoue — ces constructions témoignent d’une sacrée organisation sociale.
Pour extraire, déplacer et ériger des blocs pesant plusieurs tonnes, il ne suffisait pas d’avoir des bras costauds, il fallait savoir s’organiser. Le texte précise que ces blocs sont similaires en masse à de nombreux mégalithes bretons. Le plus fou, c’est que ce savoir-faire technique serait antérieur de plusieurs siècles aux premières constructions mégalithiques que l’on connaît bien. Nos ancêtres bretons étaient visiblement des ingénieurs avant l’heure, capables de prouesses bien plus tôt qu’on ne le pensait. Cela nous aide à mieux comprendre comment ces sociétés côtières fonctionnaient au quotidien.
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