On pense souvent qu’ils sont toujours blancs, mais les renards polaires nous réservent une surprise bleutée
Auteur: Mathieu Gagnon
Une résilience à toute épreuve dans le grand Nord

Les animaux de l’Arctique sont, sans aucun doute, parmi les créatures les plus robustes de notre planète. Il faut l’être, je suppose, pour survivre là-bas. Ils ont développé des adaptations tout à fait spéciales qui leur permettent de tenir le coup face à des températures glaciales, d’immenses étendues de glace de mer et, parfois, de longues périodes sans rien à se mettre sous la dent.
Parmi ces champions de la survie, le renard polaire est célèbre pour sa magnifique fourrure blanche, qui l’aide à se fondre parfaitement dans le décor enneigé. C’est l’image d’Épinal, n’est-ce pas ? Pourtant, saviez-vous que certains de ces renards arborent une couleur bleue ? C’est ce que nous explique Eleanor Higgs, créatrice de contenu numérique.
Eleanor n’est pas n’importe qui : elle possède une licence en zoologie de l’Université de Reading et un master en production de documentaires animaliers de l’Université de Salford. Son travail, édité par Holly Large, nous ouvre les yeux sur cette curiosité de la nature.
Une seule espèce, mais de multiples facettes et un régime strict
Il n’existe qu’une seule espèce de renard polaire, connue scientifiquement sous le nom de Vulpes lagopus. Cependant, on compte tout de même huit sous-espèces, principalement réparties dans les régions de la toundra arctique et sur les îles entourant le Pôle Nord. C’est une distinction importante.
Ces créatures charismatiques ont un régime alimentaire assez strict : elles chassent presque exclusivement des lemmings. C’est leur principale source de nourriture, à tel point que leurs populations sont intimement liées dans un cycle prédateur-proie. Si les lemmings vont bien, les renards aussi.
Alors que les images les plus célèbres nous montrent ces animaux avec des manteaux blancs comme neige, les renards polaires changent en réalité de couleur selon les saisons. Ils passent d’un blanc pur en hiver à un gris foncé en été. Mais ce n’est pas la seule option possible… non. Les renards polaires peuvent aussi présenter une forme de couleur dite « bleue ». Malheureusement, pour ceux qui s’attendaient à un bleu électrique, ce n’est pas tout à fait ça : leur fourrure n’est pas réellement bleue, mais conserve plutôt une teinte brune aux tons froids ou gris ardoise tout au long de l’année.
Où se cachent ces fameux renards « bleus » ?

Cette forme bleue, ou ce « morphe » comme on dit, se trouve plus typiquement sur les îles et près des côtes. Dans ces zones spécifiques, ils peuvent représenter entre 1 et 5 pour cent de la population de renards polaires, alors qu’ils ne constituent qu’environ 1 pour cent des individus dans les régions situées plus à l’intérieur des terres.
Si vous voulez avoir une bonne chance d’en apercevoir un, il faut viser les endroits moins enneigés. Je pense notamment aux côtes de l’Islande, du Groenland et aux îles Aléoutiennes. C’est là que le morphe bleu se trouve en nombre particulièrement élevé.
Pourquoi là-bas ? Eh bien, leurs manteaux sombres sont particulièrement bien adaptés à l’environnement côtier, souvent plus rocheux. C’est une question de camouflage, finalement.
Conclusion : Ce que la science nous dit sur leur survie

Une étude menée en 2017 a cherché à savoir si ces renards bleus étaient affectés par cette couleur de pelage inhabituelle. Les chercheurs ont observé des renards polaires en Norvège sur une longue période de 11 ans. Les résultats sont assez surprenants, honnêtement.
L’étude a révélé qu’ils avaient en fait une probabilité de reproduction plus élevée et une meilleure survie à l’âge adulte que les renards blancs. Les auteurs suggèrent que cela pourrait s’expliquer par le fait qu’il y avait des niveaux relativement faibles de prédateurs sur les sites en Norvège, rendant le camouflage moins crucial.
Ils ont également découvert quelque chose d’intéressant concernant les jeunes : les juvéniles de forme bleue avaient une meilleure survie dans des conditions froides, mais une survie plus faible sous des températures plus élevées, comparés aux juvéniles blancs. Ces résultats ont conduit les auteurs à penser que d’autres facteurs, qu’ils soient comportementaux ou physiologiques, pourraient avoir plus d’impact sur la survie de l’espèce que la simple couleur du pelage.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.