Une immense masse de granit émettant de la chaleur découverte sous la surface de la Lune
Auteur: Mathieu Gagnon
Une découverte qui défie nos certitudes lunaires

On a souvent l’habitude de regarder la Lune comme un astre froid, mort et immuable, n’est-ce pas ? Et pourtant, elle a encore le don de nous surprendre. Imaginez un peu : une énorme masse de granit, enfouie profondément sous un cratère, qui libère lentement, mais sûrement de la chaleur. Ce n’est pas le début d’un roman de science-fiction, c’est bel et bien la réalité décrite par une étude fascinante sur le volcanisme ancien.
Pendant longtemps, les astronomes savaient que la Lune avait connu des champs de lave et des éruptions, mais ils n’avaient jamais vraiment identifié un volcan de type « terrestre » plus traditionnel. C’est désormais chose faite, ou du moins, c’est ce que suggère l’examen minutieux de ce qui se cache sous les cratères Compton et Belkovich, situés sur la face cachée de notre satellite. C’est une trouvaille qui remet pas mal de choses en perspective.
Pourquoi du granit sur la Lune, c’est incroyable ?

Il faut savoir que le granit, c’est assez banal chez nous, sur Terre, mais c’est une denrée extrêmement rare ailleurs dans le système solaire. Sur notre bonne vieille planète, cette roche se forme en profondeur, généralement sous un volcan, là où le magma a le temps de refroidir et de cristalliser tranquillement. Pour fabriquer du granit, la recette inclut souvent de l’eau et la tectonique des plaques… deux choses qui ne courent pas les rues sur la Lune. C’est donc particulièrement excitant d’en trouver là-bas.
Pour dénicher cette masse émettrice de chaleur, l’équipe de chercheurs a dû ruser. Ils ont combiné les données d’orbiteurs lunaires américains et chinois. Ils ont identifié un processus volcanique qu’on n’avait, jusqu’ici, jamais observé sur la Lune. Le Dr Matt Siegler, co-responsable de l’étude au Planetary Science Institute, explique qu’ils ont utilisé un instrument capable d’observer les longueurs d’onde micro-ondes — qui sont plus longues que l’infrarouge — envoyés vers la Lune par les orbiteurs chinois Chang’E 1 et 2.
Le résultat ? Ils ont pu cartographier les températures sous la surface. Et là, surprise : l’un de ces volcans présumés, le fameux Compton-Belkovich, s’est mis à « briller » littéralement dans les longueurs d’onde micro-ondes. Comme le souligne le Dr Siegler, cela signifie qu’il y a de la chaleur. Pas forcément en surface, comme on le verrait en infrarouge, mais en dessous. La seule explication logique, c’est une source de chaleur supplémentaire provenant des profondeurs de la croûte lunaire.
Une histoire de famille et de géologie : 20 km de large et de la radioactivité

Alors, regardons les chiffres de plus près, car ils donnent le vertige. Les données révèlent une caractéristique de surface riche en silicium d’une largeur de 20 kilomètres, que les scientifiques pensent être la caldeira de cet ancien volcan. La température à cet endroit précis est d’environ 10°C plus élevée que dans les environs. Mais attention, ne vous y trompez pas : cette chaleur ne vient pas de magma en fusion qui bouillonnerait encore aujourd’hui. Non, la dernière éruption de ce volcan remonte à environ 3,5 milliards d’années. C’est vieux. Très vieux.
D’où vient la chaleur alors ? C’est là que ça devient technique… et un peu drôle. La chaleur provient d’éléments radioactifs piégés dans les roches. Le Dr Siegler avoue lui-même qu’ils étaient un peu perplexes au début face à cette découverte. Heureusement, le hasard fait bien les choses : sa femme, le Dr Rita Economos, est la géochimiste de la famille ! Avec son aide, ils ont pu reconstituer le puzzle géologique.
Comme l’explique le Dr Economos, cette trouvaille est en fait un batholite de 50 km de large. Un batholite, pour faire simple, c’est un type de roche volcanique qui se forme lorsque la lave monte dans la croûte terrestre mais ne parvient pas à sortir en éruption à la surface. Pour vous donner une image concrète, pensez au parc de Yosemite en Californie : El Capitan et le Half Dome sont des exemples de roches granitiques similaires qui ont fini par émerger.
Conclusion : Vers de nouvelles explorations ?

La présence d’un gisement de granit aussi massif à un endroit où l’on ne l’attendait absolument pas ouvre la porte à pas mal de questions. Cela suggère qu’il pourrait y avoir d’autres zones sur la Lune — et peut-être ailleurs dans le Système solaire — où le granit se cache. Ces résultats, qui ont tout de même de quoi secouer un peu la communauté scientifique, ont été rapportés dans la prestigieuse revue Nature. Cela nous rappelle, je suppose, qu’on a encore beaucoup à apprendre sur notre plus proche voisin céleste.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.