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Révélation alarmante : nos outils classiques de dépistage des infarctus manquent leur cible chez les moins de 66 ans
Crédit: lanature.ca (image IA)

Quand le système de prévention rend un faux verdict

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C’est une nouvelle qui secoue sérieusement les fondements de la médecine préventive, et franchement, c’est assez inquiétant. Nous parlons de centaines de milliers de personnes qui, chaque année, subissent un infarctus sans que rien, absolument rien, dans leur dossier médical n’ait permis d’anticiper ce drame. Or, on utilise pourtant des outils statistiques sophistiqués pour évaluer ce fameux risque cardiovasculaire !

Une étude incroyablement rigoureuse, menée par des chercheurs de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai et publiée dans la revue spécialisée JACC: Advances, vient de révéler une faille béante dans ce système. En examinant le cas de patients relativement jeunes, moins de 66 ans, victimes d’un premier infarctus, les auteurs ont découvert quelque chose d’ahurissant : près de la moitié d’entre eux auraient été considérés comme n’étant pas prioritaires pour un traitement préventif, selon nos critères habituels.

Imaginez la situation : vous avez l’impression d’être à faible risque, votre médecin vous rassure, et patatras, l’infarctus survient. Cette étude met donc frontalement en cause l’efficacité de nos outils classiques comme les scores ASCVD ou PREVENT. Il devient urgent de repenser profondément la manière dont nous abordons la prévention cardiaque.

Le biais structurel des scores classiques (ASCVD et PREVENT)

credit : lanature.ca (image IA)

Aujourd’hui, l’évaluation du risque cardiovasculaire repose principalement sur deux piliers statistiques : les scores ASCVD (pour Atherosclerotic Cardiovascular Disease) et PREVENT. Ces modèles ont été conçus pour estimer la probabilité qu’une personne subisse un infarctus ou un AVC sur une période de 10 ans. Pour y arriver, ils s’appuient sur des variables que tout le monde connaît : l’âge, le sexe, l’origine ethnique, votre taux de cholestérol, votre tension artérielle, si vous fumez ou non, et si vous êtes diabétique. C’est du classique, du bon sens statistique.

L’idée derrière ces scores, c’est d’identifier les individus à haut risque pour pouvoir leur proposer une prévention, souvent par des médicaments comme les statines, ou une surveillance plus poussée. Le problème ? Leur capacité à prédire un infarctus de manière individuelle semble largement surestimée.

L’étude menée à Mount Sinai est sans appel. Elle a analysé les données de 474 patients âgés de moins de 66 ans hospitalisés pour un premier infarctus. Tenez-vous bien :

  • 45 % des patients (soit 209 individus) auraient été classés en risque « faible » ou « limite » deux jours seulement avant leur infarctus, si l’on se base sur le score ASCVD.
  • Ce pourcentage grimpe même à 61 % (soit 285 patients) avec le score PREVENT, qui était pourtant censé être plus sensible.

Comme le souligne le Dr Ahmadi, cette approche, qui utilise ces scores comme filtres principaux, « n’est plus adaptée à la médecine individualisée ». Ces outils ont été calibrés sur des données de population, c’est-à-dire qu’ils restent efficaces à grande échelle, mais ils échouent lamentablement à détecter les cas qui ne présentent pas les profils classiques de haut risque. Ils donnent un faux sentiment de sécurité aux personnes jeunes et sans symptômes apparents, chez qui une athérosclérose silencieuse est pourtant bien présente.

La méthodologie précise et le danger des symptômes trop tardifs

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L’étude est d’autant plus alarmante qu’elle s’appuie sur une méthodologie solide et très réaliste. Les chercheurs ont mené une analyse rétrospective des données de ces 474 patients, tous sans antécédent connu de maladie coronarienne, hospitalisés entre janvier 2020 et juillet 2025 pour un premier infarctus. Le suivi s’est fait dans deux établissements du Mount Sinai Health System à New York : Mount Sinai Morningside et The Mount Sinai Hospital.

Les scientifiques ont recueilli toutes les informations cliniques — démographiques, antécédents, taux de cholestérol, etc. — puis ont calculé le score ASCVD à J-2, soit deux jours avant l’infarctus, simulant ainsi une évaluation de routine. Les résultats ont confirmé que la majorité des infarctus touchent des profils non considérés prioritaires, ceux qui se trouvent dans les catégories :

  • Faible (moins de 5 % de risque à 10 ans)
  • Limite (5 à 7,5 %)
  • Intermédiaire (7,5 à 20 %)
  • Élevé (plus de 20 %)

Mais au-delà des scores, l’étude met en lumière un autre point crucial : l’apparition des symptômes. Sur les 474 cas étudiés, 60 % des individus n’ont ressenti de signes cliniques que dans les 48 heures précédant leur infarctus ! C’est un délai ridiculement court. Quand la douleur ou la gêne respiratoire apparaît, l’ischémie myocardique est déjà engagée, voire irréversible. C’est le danger de l’attente des signes cliniques comme déclencheur d’un bilan.

Anna Mueller le précise bien : « L’absence de symptômes ne constitue pas une garantie. Nombre de patients ont vécu leur premier infarctus sans signe annonciateur ». L’explication est simple : l’athérosclérose, la formation de plaques dans les artères, peut être silencieuse pendant des années. La plaque se rompt soudainement, créant un caillot qui bloque l’artère. Le patient, rassuré par un score faible et l’absence de douleur thoracique, ne bénéficiera d’aucun examen complémentaire. Et c’est là que le drame se produit. Nous intervenons souvent trop tard.

Vers une médecine proactive : replacer l’imagerie au centre de la prévention

Que faire face à ce décalage entre le risque estimé par les modèles populationnels et le risque réel chez l’individu ? Les auteurs appellent clairement à une refonte complète de nos stratégies. On ne peut plus se contenter de simples chiffres ou de l’observation des symptômes. Il faut passer d’une médecine réactive à une médecine proactive.

Le Dr Ahmadi suggère de replacer l’imagerie cardiovasculaire au centre du dépistage. Le but est de détecter les plaques d’athérosclérose tant qu’elles sont encore silencieuses, bien avant qu’elles ne menacent de rompre. Il existe déjà des techniques non invasives qui permettraient d’y parvenir. On pense notamment :

  • L’échographie des artères carotides.
  • Le scanner coronaire.
  • Le score calcique.

Ces examens permettent de visualiser les dépôts de plaque et d’évaluer le degré d’obstruction artérielle. Ils cibleraient bien plus précisément les individus réellement en danger, même ceux qui affichent un score « faible ».

Bien sûr, il reste un défi de taille, et il est surtout d’ordre économique et logistique. Généraliser l’imagerie pour tous les patients à risque faible ou intermédiaire coûterait cher et nécessiterait une organisation massive. Mais, si l’on regarde l’autre côté de la balance, l’état actuel manque une part significative des cas qui pourraient être évités, ce qui représente aussi un coût humain et social faramineux.

L’avenir se trouve probablement dans une médecine beaucoup plus personnalisée, intégrant l’intelligence artificielle pour croiser toutes ces données hétérogènes — cliniques, biologiques, et d’imagerie — afin de construire des profils de risque dynamiques. En attendant, le message aux professionnels de santé est clair : ne vous reposez pas uniquement sur les scores de risque standards. Certains patients, même sans facteurs évidents, méritent une évaluation plus fine.

Selon la source : science-et-vie.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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