Diamant naturel contre diamant synthétique : un choix cornélien entre éthique, écologie et prix
Auteur: Adam David
L’ami éternel et son concurrent de laboratoire

On se souvient tous du célèbre air chanté par Marylin Monroe : « Diamonds are a girl’s best friend ». Et franchement, ce n’est pas seulement l’ami des femmes, mais de quiconque ayant un capital suffisant pour s’offrir cette pierre magnifique. Si le budget est serré, pas de panique, il reste toujours la possibilité de se tourner vers les diamants synthétiques.
Ces concurrents, fabriqués en laboratoire, ne sont pas nouveaux, loin de là. Ils font de l’ombre aux diamants naturels depuis plus de vingt ans déjà. Leurs arguments de vente? Un prix plus doux, bien sûr, mais surtout un impact social et environnemental supposément bien meilleur. C’est ce que nous allons essayer de démêler aujourd’hui : au-delà de l’éclat, qu’est-ce qui est vraiment le meilleur choix ?
La formation, la traçabilité et le poids carbone

La différence fondamentale entre un diamant naturel et un diamant synthétique, c’est leur processus de cristallisation, leur naissance, en quelque sorte. Le diamant naturel, vous le savez, se forme patiemment dans le manteau terrestre. Le synthétique, lui, est fabriqué à la chaîne — ou presque — dans un laboratoire. Cette méthode d’origine influe sur deux facteurs clés : le prix, moins élevé pour le synthétique, et, surtout, l’environnement.
Saleem Ali, expert à l’université du Delaware dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, est catégorique sur ce point. Il assure qu’« il ne fait aucun doute que les diamants de laboratoire s’en sortent mieux sur le plan environnemental ». Et quand on regarde les effets de l’extraction minière, c’est difficile de le contredire : on parle de destruction des cours d’eau, de poussières et gaz potentiellement cancérigènes, et de la destruction pure et simple de forêts. Ce n’est pas rien, vraiment pas négligeable, comme le souligne la chercheuse Gbemi Oluleye.
Elle avance des chiffres qui donnent le tournis. L’extraction des diamants naturels rejette pas moins de 160 kg de CO² par carat. À titre de comparaison, et c’est là que le fossé se creuse, on parle de seulement 20 kg par carat si ce même diamant de laboratoire est fabriqué en Europe. Pour la chercheuse, malgré les arguments de certains acteurs comme l’International Gem Society, l’impact écologique du diamant naturel est difficile à justifier.
Le paradoxe socio-économique et le spectre des diamants de sang

Alors, si l’environnement plaide pour le synthétique, le tableau change lorsqu’on aborde le facteur socio-économique. Saleem Ali, le même expert qui défendait le bilan écologique des labos, affirme qu’« on ne peut pas omettre l’aspect social » et que, sur ce point, ce sont les diamants naturels qui ont l’avantage. C’est un paradoxe intéressant, vous ne trouvez pas?
Il observe que « l’exploitation minière est bien plus génératrice d’emplois ». Même si la filière du diamant de laboratoire se développe, il est formel : les versions synthétiques « ne rivaliseront jamais avec les diamants naturels » pour ce qui est de l’emploi. C’est un point de vue que les grandes compagnies d’extraction, situées principalement en Russie, au Canada ou au Botswana, s’empressent de soutenir.
Mais, et c’est là que l’achat devient moralement complexe, à quel prix ces emplois sont-ils créés ? Historiquement, les diamants naturels ont été tristement associés à la corruption, servant notamment à financer le crime organisé et les guerres atroces en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Ces fameux « diamants de sang ».
Le fameux Processus de Kimberley a bien été instauré en 2003 pour tenter de juguler cette vente. Mais, avouons-le, il reste aujourd’hui difficile de tracer la provenance exacte de chaque pierre naturelle. Contrairement aux diamants synthétiques, qui, sortis exclusivement du laboratoire, offrent une traçabilité totale. C’est un point non négligeable pour un achat conscient.
Un choix de valeurs, au-delà de la brillance

En fin de compte, choisir entre un diamant naturel et un diamant synthétique ne se résume pas à regarder le prix ou la brillance (qui est quasi identique à l’œil nu, je suppose). C’est un véritable choix de valeurs.
D’un côté, nous avons le diamant naturel, ancré dans l’histoire, qui soutient de nombreux emplois dans des pays comme le Botswana, mais dont le passé éthique est entaché et le coût environnemental (160 kg de CO² par carat !) est particulièrement lourd. De l’autre, le diamant de laboratoire, imbattable sur le plan écologique et offrant une traçabilité parfaite, mais qui ne peut pas rivaliser avec la masse d’emplois générée par l’exploitation minière.
Il appartient donc à chaque acheteur de peser ces éléments cruciaux : l’aspect écologique, le facteur socio-économique et, bien sûr, l’impact sur votre portefeuille. C’est une sacrée décision, non?
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.