Un apnéiste croate pulvérise le record mondial en retenant son souffle près d’une demi-heure (littéralement !)
Auteur: Mathieu Gagnon
Une performance qui coupe le souffle

Respirer. C’est probablement la chose la plus naturelle au monde, n’est-ce pas ? Depuis notre premier cri jusqu’au dernier soupir, le cycle est incessant, vital. On estime d’ailleurs qu’un être humain moyen prendra plus de 600 millions de respirations au cours d’une vie entière. C’est énorme quand on y pense. Mais il existe une catégorie de personnes un peu à part, une sous-classe de plongeurs appelés apnéistes, qui entraînent leur corps et surtout leur esprit à mettre ce mécanisme automatique sur pause, défiant largement la limite habituelle des 30 à 90 secondes que nous connaissons tous.
Prenez par exemple le cas de Budimir Šobat, un autre apnéiste croate. Le 27 mars 2021, ce monsieur avait réussi à tenir sous l’eau pendant un temps hallucinant de 24 minutes et 37 secondes. Une prouesse rendue possible, il faut le préciser, grâce à l’inhalation d’oxygène pur quelques minutes avant de plonger. On pensait ce record difficilement battable. Et pourtant… Quatre ans plus tard, son compatriote Vitomir Maričić a non seulement battu ce record, mais il l’a littéralement explosé. Et franchement, ce n’était même pas serré. Vitomir Maričić a établi une nouvelle marque mondiale stupéfiante de 29 minutes et 3 secondes. C’est presque cinq minutes de plus que le record précédent !
Le déroulement de l’exploit à Opatija
Revenons sur les détails de cette journée particulière. Cela s’est passé le 14 juin 2025, dans la ville côtière d’Opatija, en Croatie. Membre du groupe Adriatic Freediving, Maričić s’est immergé dans la piscine de l’Hôtel Bristol, profonde de trois mètres. Il n’était pas seul, bien sûr ; une foule d’environ 100 personnes s’était rassemblée pour observer cette tentative, selon les informations rapportées par le site Divernet. Ce n’était pas juste pour la gloire, enfin, pas uniquement. Maričić a expliqué qu’il voyait ce record comme un défi personnel, certes, mais aussi comme un moyen efficace d’attirer l’attention sur la conservation des océans. C’est une cause noble, je trouve, d’utiliser son corps ainsi pour passer un message.
Ce qui est fascinant, c’est ce qu’il a ressenti pendant cette demi-heure immobile. Il a confié à Divernet quelque chose d’assez surprenant : « Après la marque des 20 minutes, tout est devenu plus facile, du moins mentalement ». Vous imaginez ? Plus facile après 20 minutes sans respirer ? Il a tout de même nuancé ses propos en précisant que l’expérience devenait de pire en pire physiquement. Son diaphragme, notamment, subissait des contractions violentes. « Mais mentalement, je savais que je n’allais pas abandonner », a-t-il ajouté. C’est là toute la force de ces athlètes, je suppose : savoir dissocier la douleur physique de la volonté mentale.
La science derrière l’impossible : oxygène et physiologie

Il ne faut pas prendre à la légère le fait de priver son corps d’oxygène. Notre organisme est une machine bien huilée, équipée de divers systèmes d’alerte. Le principal système repose sur un groupe de cellules spécialisées situées dans le cerveau et le cou, appelées chémorécepteurs. Ces petites sentinelles surveillent en permanence l’équilibre entre le dioxyde de carbone (CO2) et l’oxygène. Quand on retient sa respiration, le taux de CO2 grimpe en flèche, ce qui pousse le cerveau à déclencher une envie impérieuse de respirer. C’est à ce moment-là que le diaphragme commence à se contracter involontairement. Pour le commun des mortels, c’est là qu’on craque et qu’on prend une grande goulée d’air.
Cependant, pour ce record précis, Maričić a utilisé une technique bien spécifique : il a « pré-chargé » son organisme en inhalant de l’oxygène pur pendant 10 minutes avant de s’immerger. Cette technique permet de décaler l’équilibre initial entre l’oxygène et le dioxyde de carbone, offrant aux apnéistes la possibilité de tenir beaucoup, beaucoup plus longtemps que ce que notre biologie « nue » permettrait. C’est une distinction importante. Pour vous donner une idée, le record du monde d’apnée statique sans assistance (donc sans oxygène pur avant) est beaucoup plus court, bien que toujours très impressionnant : 11 minutes et 35 secondes. On voit bien la différence que fait l’oxygène pur.
Conclusion : L’homme face aux mammifères marins

Pour mettre ces chiffres en perspective, il faut regarder du côté de nos amis les animaux. Comme le note ScienceAlert, le record de Maričić double carrément la durée maximale d’apnée du grand dauphin (le fameux « bottlenose dolphin ») et rivalise même avec les capacités de certains phoques communs. C’est assez incroyable de se dire qu’un humain peut concurrencer ces animaux aquatiques, ne serait-ce que temporairement et avec de l’aide.
Cela dit, restons humbles. L’humanité a beau repousser ses limites, nous n’avons aucun espoir de ravir tous les records aux mammifères marins. Prenez la baleine à bec de Cuvier, par exemple. Elle peut rester immergée sous l’eau pendant plus de trois heures. Là, on est dans une tout autre dimension, n’est-ce pas ? Maričić a réalisé un exploit phénoménal, c’est indiscutable, mais la nature garde encore une bonne longueur d’avance sur nous.
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