Ces « corps flottants » dans vos yeux : sont-ils dangereux ou juste le signe qu’on vieillit ?
Auteur: Adam David
Démêler le mythe des vers de la réalité des taches mobiles

Franchement, qui n’a jamais eu cette petite frousse en voyant une ombre étrange, comme une minuscule mouche ou un filament, qui se déplace dans notre champ de vision ? On se dit immédiatement : « Mon Dieu, est-ce un parasite ? » Rassurez-vous, si l’idée de vers dans les yeux est digne d’un film d’horreur – et oui, malheureusement, cela arrive parfois – c’est incroyablement rare.
Dans l’immense majorité des cas, ces taches que vous voyez se mouvoir ne sont pas des vers. Elles sont le signe d’une affection bénigne de l’œil, totalement inoffensive, qu’on appelle les « corps flottants ». La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne nécessitent que très rarement un traitement. Ces phénomènes sont d’ailleurs le plus souvent liés au simple et naturel vieillissement de l’œil. L’article que vous lisez est une mise à jour d’un texte que nous avions publié initialement le 14 juillet 2025.
Le mécanisme derrière la Myodésopsie : pourquoi voyons-nous ces ombres ?
Alors, si ce ne sont pas des parasites ou des insectes qui se baladent, qu’est-ce que c’est ? En réalité, ces petits débris flottants sont bien présents à l’intérieur de votre globe oculaire. On les voit parce qu’ils projettent une ombre sur notre rétine, cette structure ultra-sensible à la lumière située au fond de l’œil. Ce ne sont pas des particules venues de l’extérieur, on insiste là-dessus !
Ces « fausses mouches » – ou corps flottants – peuvent prendre différentes apparences, vraiment variées. On peut observer des :
- Petites taches sombres ou de simples points noirs.
- Fils ou filaments.
- Fragments ressemblant étrangement à des toiles d’araignée.
Ces fragments nagent dans le corps vitré. Le corps vitré, pour faire simple, c’est une substance gélatineuse, transparente et incolore qui remplit l’espace entre le cristallin et la rétine.
Le véritable coupable, c’est souvent le temps qui passe. Avec le vieillissement, ce corps vitré peut se liquéfier. On observe alors ce qu’on appelle un décollement postérieur de ce corps vitré. C’est ce détachement qui génère les fameux débris qui flottent et qui sont à l’origine de cette pathologie bénigne : la myodésopsie.
D’ailleurs, le processus de fragmentation et de liquéfaction peut aussi être accéléré par le stress et la fatigue, en particulier chez des personnes étonnamment jeunes, notamment celles de moins de 30 ans. Parfois, en plus des corps flottants, on perçoit des éclairs ou des flashs lumineux. Ces flashs sont causés par les tractions que l’enveloppe du corps vitré exerce sur la rétine lorsqu’elle se détache, et notre cerveau traduit ce tiraillement en une impression de lumière.
Pour s’assurer que tout va bien, un examen du fond de l’œil permet de confirmer la présence des fragments. Heureusement, dans la grande majorité des cas, cette myodésopsie n’a aucun impact négatif sur la vision et les corps flottants finissent par diminuer progressivement, supprimant ainsi la gêne.
Complications rares et prise en charge chirurgicale
Attention cependant. Même si la myodésopsie est bénigne, le décollement postérieur du vitré peut très rarement s’accompagner de complications. Vraiment, ce n’est pas la norme, mais il faut le savoir. Il s’agit principalement de déchirures ou d’un décollement de la rétine. Si les tiraillements exercés par le corps vitré sur la rétine sont trop forts, ils peuvent créer des déchirures.
Pourquoi c’est grave ? Parce que le liquide du corps vitré peut s’engouffrer dans cette déchirure, s’insinuer derrière la rétine et la décoller de la paroi de l’œil. C’est là que les symptômes deviennent très alarmants : les patients décrivent une perte de leur champ visuel, comme si un rideau sombre venait masquer une partie de la vision. Cette zone sombre s’étend au fur et à mesure que le décollement progresse.
Le traitement diffère selon la gravité. Si ce ne sont que des déchirures, on utilise la photocoagulation laser, qui permet de « souder » la rétine à la paroi, empêchant ainsi le liquide de s’infiltrer. Par contre, si l’on est face à un décollement rétinien, une opération chirurgicale de l’œil atteint devient nécessaire.
Quant aux corps flottants eux-mêmes, s’ils deviennent dans de très rares situations extrêmement gênants au point de nuire à la qualité de vie, un traitement chirurgical peut aussi être envisagé pour les retirer, ou pour stopper des tractions qui pourraient être dangereuses pour la rétine.
La vérité sur les parasites oculaires : quand les vers sont réels

Bon, après avoir dit et répété que vos « corps flottants » n’étaient pas des vers, il faut bien avouer que la contamination parasitaire de l’œil existe bel et bien. C’est l’exception qui confirme la règle, en gros.
Plusieurs parasites peuvent contaminer l’humain. Le plus souvent cité est le nématode (un ver rond) appelé Loa loa. Ce parasite est endémique des forêts tropicales d’Afrique centrale et de l’Ouest et est à l’origine de la maladie appelée **loase**.
La plupart des personnes contaminées ne présentent d’ailleurs aucun symptôme. Mais parfois, elles subissent des gonflements avec démangeaisons sur les bras ou les jambes. Dans les cas les plus impressionnants, les vers peuvent migrer jusque dans les yeux, provoquant des douleurs et une gêne qui nécessitent obligatoirement un traitement médicamenteux spécifique.
Il existe aussi l’ophtalmomyiase externe. Ce sont des mouches (non piqueuses, ouf !) qui, en déposant accidentellement leurs larves dans l’œil lors d’un contact fortuit – la mouche « myia » heurtant l’œil au vol –, colonisent les tissus oculaires. Les symptômes sont alors similaires à ceux d’une conjonctivite aiguë. En somme, vous avez vraiment peu de chance d’avoir de vrais vers dans les yeux ! La très grande majorité du temps, vous faites face à un phénomène naturel et sans gravité. Respirez !
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.