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La chasse en haute mer: Les États-Unis traquent les pétroliers soupçonnés de financer le régime vénézuélien
Crédit: lanature.ca (image IA)

L’intensification du blocus naval américain

Il faut croire que la pression monte de plusieurs crans dans la mer des Caraïbes. Dimanche dernier, un responsable américain, qui a préféré rester anonyme (comme c’est souvent le cas dans ces affaires sensibles, n’est-ce pas?), a confirmé à l’AFP que les États-Unis étaient activement à la poursuite d’un pétrolier. C’était l’aboutissement logique du blocus que Washington a décidé d’imposer contre tous les navires qui ont le malheur d’être liés, d’une manière ou d’une autre, au Venezuela.

Ce responsable a été plutôt clair, même s’il ne donnait pas de nom à l’époque : «Les garde-côtes américains poursuivent activement un navire sous sanctions (…) qui participe au contournement illégal des sanctions par le Venezuela.» Apparemment, l’embarcation battait sous faux pavillon et, cerise sur le gâteau, faisait déjà l’objet d’une ordonnance de saisie judiciaire. On parle ici de guerre économique, ni plus ni moins.

Les saisies controversées et l’accusation de ‘flotte fantôme’

Ce n’est pas le premier incident, loin de là. Les États-Unis avaient annoncé dès mardi la mise en place d’un véritable blocus naval visant le pays dirigé par le socialiste Nicolas Maduro. Déjà, deux pétroliers ont été interceptés et saisis parce que Washington les soupçonnait de transporter du pétrole vénézuélien soumis aux fameuses sanctions. Franchement, ça donne l’impression d’une chasse aux trésors, ou plutôt aux barils!

Le dernier en date à avoir été arraisonné avant la poursuite de dimanche, c’était le Centuries. Il a été intercepté samedi par les garde-côtes américains, une opération qui a fait bondir Caracas, qui a immédiatement qualifié l’acte de «vol» et d’«enlèvement». On comprend leur frustration, même si on ne partage pas forcément leurs idées politiques. Mais voilà le hic : le Centuries battait pavillon du Panama et, bizarrement, il n’apparaissait pas sur la liste publique des personnes morales et physiques sous sanctions du Trésor américain.

Devant cette incohérence apparente, il fallait bien que la Maison-Blanche se justifie. C’est Anna Kelly, une porte-parole, qui a expliqué la situation sur X. Selon elle, si ce pétrolier a été ciblé, c’est parce qu’il contenait du pétrole de la PDSVA (la compagnie pétrolière publique vénézuélienne) qui est, elle, sous sanctions. La porte-parole a ajouté que le navire naviguait sous un «faux pavillon» et ferait partie de la «flotte fantôme vénézuélienne» utilisée pour le trafic de pétrole «volé» et pour «financer le régime narcoterroriste de Maduro». Les mots sont forts, très forts.

Le cas du Bella 1 et les liens présumés avec l’Iran et le Hezbollah

credit : lanature.ca (image IA)

Mais revenons à la poursuite de dimanche. Les médias américains ont rapidement identifié ce troisième navire comme étant le Bella 1. Et là, l’histoire se complique, car ce bateau est sous sanctions américaines depuis 2024, non seulement pour ses liens avec le Venezuela, mais aussi pour ses liens présumés avec l’Iran et le groupe chiite libanais Hezbollah. Le site spécialisé TankerTrackers, qui surveille ce genre de mouvement, indiquait qu’il était en route pour le Venezuela et qu’il ne transportait pas de cargaison au moment de la tentative d’interception.

Selon ce que rapportait le New York Times, les forces américaines s’en sont approchées tard samedi. Elles ont même obtenu un mandat d’un juge fédéral pour tenter de l’intercepter, mais le capitaine a dû prendre la poudre d’escampette puisque le navire a continué sa route. Quel culot!

Ces interventions musclées interviennent dans un contexte politique tendu. Le président américain Donald Trump martèle que le Venezuela se sert de son or noir — sa principale et oh combien précieuse ressource — pour financer des activités épouvantables comme «le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements». C’est cette accusation de «narcoterrorisme» qui justifie, aux yeux de Washington, une telle radicalité en haute mer.

Le paradoxe Chevron et la défense de la légalité par Caracas

credit : lanature.ca (image IA)

Ce qui est vraiment fascinant, c’est le contraste saisissant entre ces saisies et un autre mouvement sur l’eau. Au même moment, figurez-vous, le géant américain Chevron envoyait tranquillement un pétrolier chargé, cette fois-ci, de Caracas vers les États-Unis. La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodríguez, a d’ailleurs confirmé cette information dimanche, mais a soigneusement omis de mentionner les bateaux interceptés par Washington. Je suppose qu’il faut bien sauver les apparences.

«Un navire de la société américaine Chevron a quitté notre pays avec à son bord du pétrole vénézuélien à destination des États-Unis, dans le strict respect des réglementations et conformément aux engagements pris par notre industrie pétrolière», a-t-elle déclaré sur Telegram. Il faut savoir que Chevron a bénéficié cette année d’une nouvelle licence pour extraire du brut au Venezuela, ce qui représente environ 10% de la production totale du pays. C’est quand même un sacré pourcentage, non ?

Delcy Rodríguez a insisté, disant que le Venezuela «a toujours été, et continuera d’être, respectueux de la légalité nationale et internationale». Évidemment, Caracas dément en bloc toute implication dans le trafic de drogue et accuse Washington de chercher purement et simplement à renverser le président Maduro pour s’emparer des réserves pétrolières du pays. En fin de compte, que l’on parle de narcoterrorisme ou de pétrole volé, ce sont les Caraïbes qui deviennent, encore une fois, le théâtre d’une bataille géopolitique où l’or noir est au centre de toutes les tensions.

Selon la source : journaldemontreal.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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