Quand la fidèle alliée tire la sonnette d’alarme

C’est le genre de déclaration qui fait grincer des dents, surtout venant d’elle. Marjorie Taylor Greene, celle qu’on a longtemps considérée comme une inconditionnelle du mouvement MAGA, a jeté un véritable pavé dans la mare lors d’une interview accordée à CNN ce mardi. Face à la correspondante à la Maison Blanche, Kaitlan Collins, l’élue de Géorgie n’y est pas allée par quatre chemins : selon elle, le soutien au président Donald Trump parmi les législateurs républicains s’effrite dangereusement. Elle a utilisé une image forte, presque cinématographique, en affirmant que « le barrage est en train de rompre ».
Pour appuyer ses dires — parce qu’il ne s’agit pas juste d’un sentiment, n’est-ce pas ? — elle a pointé du doigt des faits précis, des votes qui, d’après elle, montrent que les rangs se dispersent. « Beaucoup de républicains ne l’ont peut-être pas interpellé publiquement », a-t-elle admis, mais les actes sont là. La semaine dernière, par exemple, 13 républicains ont voté avec les démocrates pour annuler l’un des décrets du président Trump, celui-là même qui lui permettait de licencier des fonctionnaires fédéraux. Et ce n’est pas tout. Elle a aussi mentionné les républicains de l’Indiana qui ont voté contre le redécoupage électoral. Pour Greene, ce sont des signes avant-coureurs indéniables : les législateurs sont de plus en plus prêts à défier ouvertement le président alors qu’ils se préparent pour les élections de mi-mandat de 2026. Elle prévient : Trump a de « vrais problèmes » au sein de la Chambre et du Sénat, et on risque de voir d’autres ruptures à l’avenir.
Guerre des mots et retraite anticipée : la rupture est consommée

Évidemment, la réplique ne s’est pas fait attendre. Et elle est cinglante. Davis Ingle, le porte-parole de la Maison Blanche, a confié à The Independent qu’ils n’avaient « pas de temps à consacrer à sa petite amertume ». L’ambiance est posée. Ingle a insisté sur le fait que le président Trump reste le « leader incontesté » du mouvement MAGA, qu’il qualifie de mouvement politique à la croissance la plus rapide de l’histoire américaine. Il a même contre-attaqué en accusant l’élue d’abandonner ses électeurs en plein mandat et de déserter « le combat important dans lequel nous sommes engagés ».
C’est assez fou quand on y pense, non ? En arrivant au Congrès en 2021, Greene s’était pourtant taillé une place de choix comme alliée indéfectible de Trump, votant systématiquement avec lui et relayant ses affirmations sur la fraude électorale de 2020. Mais voilà, la musique a changé plus tôt cette année. Elle a commencé à s’opposer à lui sur des sujets sensibles comme les subventions de santé, le soutien américain à Israël ou encore une pétition réclamant la publication des dossiers du ministère de la Justice sur Jeffrey Epstein. La réaction du président ? Il l’a accusée d’avoir « mal tourné » (ou « went BAD » pour reprendre ses termes) et l’a traitée de « traître ». Face à cette fureur et à la menace d’un rival lors des primaires, Greene a pris une décision radicale le mois dernier : elle se retirera du Congrès. Notez bien la date, son dernier jour en fonction sera le 5 janvier 2026.
Entre manque d’empathie et déconnexion économique

Durant son entretien avec CNN, Greene ne s’est pas contentée de généralités. Elle a mis le doigt sur des plaies bien précises, des moments où, selon elle, Trump a laissé tomber les Américains. Le cas le plus marquant — et franchement le plus sombre — concerne sa réaction à la mort de Rob Reiner. Le célèbre réalisateur et critique notoire de Trump a été assassiné aux côtés de sa femme dans leur maison de Los Angeles dimanche dernier. Une tragédie, objectivement. Pourtant, dans un message sur Truth Social, Trump a affirmé que Reiner était mort « à cause de la colère qu’il a causée aux autres par son affliction massive, inflexible et incurable d’une maladie paralysante pour l’esprit connue sous le nom de SYNDROME DE DÉRANGEMENT TRUMP ».
Greene a qualifié cette réponse de « sans classe » et de « tout simplement fausse », notant que même de nombreux fidèles du président ont été choqués. Mais le malaise va au-delà. Elle a aussi critiqué l’incapacité apparente de Trump à saisir les angoisses économiques des électeurs. Plus tôt ce mois-ci, le président a qualifié le terme « abordabilité » de « canular » (hoax), affirmant que les prix baissent et attribuant à l’économie une note de « A-plus-plus-plus-plus-plus ». Sérieusement ? Beaucoup d’Américains ne voient pas les choses ainsi. Un sondage Politico de novembre révèle que 46 % des personnes interrogées estiment que le coût de la vie actuel est le pire qu’elles aient jamais connu.
« Ce que j’aimerais voir de la part du président, c’est de l’empathie », a lâché Greene. Elle rappelle une évidence parfois oubliée : « Trump est un milliardaire… Quand il regarde une caméra et dit que l’abordabilité est un canular… il s’adresse à des Américains qui souffrent ». Pour elle, ce n’est clairement pas le bon message.
Conclusion : Des prédictions sombres pour 2026

La conséquence de tout ça ? Greene prédit des temps difficiles pour son propre camp. Elle s’attend à ce que les républicains subissent des pertes lors des élections de mi-mandat de 2026, celles-là mêmes qui détermineront qui contrôlera le Congrès. Avec une franchise désarmante, elle a déclaré : « Je suis l’une de ces personnes prêtes à admettre la vérité et à dire que je ne vois pas les républicains gagner les mi-mandats pour l’instant ». Elle pense aussi qu’il est peu probable que le président de la Chambre, Mike Johnson, reste au pouvoir.
Alors, y a-t-il une issue ? Que peut faire Trump pour éviter une déroute électorale ? Le conseil de Greene est simple, du moins en théorie : il doit « plonger à fond dans les politiques America First ». Elle l’encourage vivement à détourner son attention des problèmes de politique étrangère pour se concentrer sur la réalisation de ses promesses de campagne, celles destinées à aider les travailleurs américains ordinaires au quotidien. Reste à voir s’il écoutera celle qu’il qualifie désormais de traître.
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