Aller au contenu
Quand l’Homme s’arrête, la nature reprend ses droits : L’incroyable adaptation des oiseaux urbains
Crédit: lanature.ca (image IA)

La Morphologie des oiseaux bouleversée par le confinement

credit : lanature.ca (image IA)

On aurait pu penser que la pandémie de Covid-19, avec ses confinements à répétition, n’était qu’une parenthèse triste et bruyante dans nos vies. Mais pour la nature, visiblement, ç’a été une sacrée opportunité. Une nouvelle étude vient de mettre en lumière quelque chose d’absolument fascinant, qui montre à quel point nos actions impactent le monde vivant : certains oiseaux urbains, en particulier ceux qui sont nés alors que nous étions cloîtrés chez nous, ont vu la forme de leur bec changer !

Ils sont devenus plus longs et plus fins, rappelant étrangement ceux de leurs cousins sauvages, lorsque l’activité humaine a brusquement cessé. C’est une révélation majeure sur la façon dont cet arrêt brutal de nos activités – que les scientifiques appellent maintenant l’« anthropause » – n’a pas seulement permis à la faune de réinvestir certains espaces, non, ça a provoqué des modifications morphologiques directes chez certains animaux.

L’Anthropause : Un laboratoire naturel pour comprendre l’évolution urbaine

credit : lanature.ca (image IA)

L’urbanisation, il faut bien le dire, a chamboulé les cartes. La faune sauvage doit jongler avec des défis environnementaux qui n’ont rien à voir avec leur habitat d’origine. Si beaucoup d’espèces souffrent, d’autres, au contraire, trouvent des combines pour s’adapter, développant même des capacités spécifiques aux milieux urbains pour y prospérer. Ces adaptations se manifestent souvent par des modifications phénotypiques ou morphologiques rapides. Avouons-le, nous comprenons mal les mécanismes exacts derrière ces changements, car dans nos villes, les facteurs de stress et les modifications environnementales surviennent simultanément.

C’est pour cela que les mesures de confinement, et l’interruption nette de notre agitation, ont constitué un contexte particulièrement propice à l’étude. Durant cette « anthropause », on a observé des changements de comportement marqués : les mammifères sauvages se sont mis à parcourir des distances plus longues, se rapprochant même davantage des routes. Les oiseaux, eux, passaient plus de temps à l’intérieur des zones urbaines, près des grands axes routiers et des aéroports. Mais jusqu’ici, on n’avait jamais documenté de modifications morphologiques claires associées à cette période.

L’équipe de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) a donc exploré la question en se concentrant sur un sujet d’étude idéal : le junco ardoisé (Junco hyemalis). Ce petit oiseau à robe grise d’Amérique du Nord vit normalement dans les forêts montagneuses. Mais en raison de la réduction de son habitat naturel, surtout en Californie du Sud, et des effets du réchauffement climatique, il a dû s’adapter aux zones urbaines et périurbaines. Granivore et insectivore à l’origine, les populations urbaines ont appris à se nourrir des miettes et des déchets alimentaires que nous laissons traîner. Leur flexibilité en fait un modèle parfait pour observer les réponses à l’urbanisation.

L’étude de l’UCLA : Des données de 2018 à 2025

credit : lanature.ca (image IA)

Pour y voir clair, les chercheurs de l’UCLA ont concentré leurs efforts sur les oiseaux présents sur leur campus avant, pendant et après la pandémie. Leur objectif, comme ils l’expliquent dans leur étude publiée le 15 décembre dans la revue PNAS, était clair : « Nous avons cherché à déterminer si l’activité humaine avait influencé la forme et la taille du bec des juncos en évaluant des individus d’âge connu avant, pendant et après l’anthropause ».

C’est une observation sur le long terme, puisqu’ils ont suivi l’évolution des juncos ardoisés qui ont élu domicile sur le campus entre 2018 et 2025. Ils n’ont pas fait les choses à moitié, capturant et baguant un nombre impressionnant d’oiseaux :

  • Ils ont étudié 305 juncos adultes urbains.
  • Ils ont analysé 132 juncos sauvages pour la comparaison.

Leurs caractéristiques physiques ont été analysées en mesurant précisément les dimensions de leur bec, mais aussi de leur tarse, cet os situé sous la patte arrière. Après l’analyse statistique des données, les résultats sont sans appel : les oiseaux nés pendant la pandémie, lorsque le campus était désert, avaient des becs plus fins et plus longs, très semblables à ceux de leurs congénères sauvages. Inversement, ceux nés avant et après la reprise de l’activité humaine affichaient des becs courts et trapus.

La Pression de la Forage : Pourquoi le bec a-t-il changé ?

credit : lanature.ca (image IA)

Franchement, même les chercheurs ont été soufflés. Eleanor Diamant, l’auteure principale de l’étude (qui a mené ces recherches dans le cadre de son doctorat à l’UCLA), l’a confié : « Nous avons été assez surpris de constater l’ampleur de ce changement ». Elle pense que l’explication est simple : moins d’humains, c’est moins de déchets et de restes de nourriture faciles d’accès.

Les juncos de l’UCLA affectionnent particulièrement les terrasses de restaurants et les allées piétonnes, mais quand ces zones ont été désertées, ils ont dû trouver leur nourriture autrement, notamment dans des environnements plus compliqués comme les buissons. Ils ont donc été contraints d’adopter une méthode de nourrissage plus proche de celle des oiseaux sauvages. Se déplacer plus loin hors du campus n’était pas une option viable pour ces oiseaux, qui ne s’éloignent presque jamais de leur territoire.

Comme le note Diamant, « Nous pensons que les juncos ayant des formes de bec différentes ont mieux réussi lorsque le campus était fermé. Ceux dont le bec leur permettait de mieux se nourrir de graines ont probablement obtenu plus de nourriture et élevé plus de petits. » C’est une évolution ultrarapide, visible à l’échelle d’une vie ! Pamela Yeh, professeure d’écologie et de biologie évolutive à l’UCLA, a ajouté qu’il est « fascinant de pouvoir observer l’évolution se dérouler sous nos yeux ».

Toutefois, les chercheurs insistent sur la prudence. Pour confirmer que ces changements sont définitivement liés à notre activité, des analyses génétiques et comportementales sont encore nécessaires. Il est essentiel de distinguer si les modifications sont dues à des changements génétiques induits par l’absence humaine ou si ce sont des déplacements temporaires d’oiseaux sauvages vers la ville pendant cette période de calme. Quoi qu’il en soit, cette étude est un rappel saisissant de l’impact profond, et parfois inattendu, que notre présence a sur la faune urbaine.

Selon la source : trustmyscience.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu