Ce « hack » du super-autoroute du cerveau booste la mémoire de plus de 200 % — et pourrait même prévenir Alzheimer
Auteur: Mathieu Gagnon
Quand le nez devient notre meilleur allié

On ne va pas se mentir, vieillir apporte son lot de changements pas toujours très fun. Les rides qui se creusent, les cheveux qui virent au gris, et parfois même, on perd quelques centimètres sous la toise. C’est la vie, non ? Mais honnêtement, ce n’est pas vraiment ça qui nous empêche de dormir. Ce qui fait vraiment peur, c’est ce qui se passe à l’intérieur.
D’ailleurs, une étude du Global Brain Health Institute — une initiative internationale qui se bat pour améliorer la santé cérébrale et réduire l’impact de la démence — a révélé que plus de la moitié des gens sont terrorisés à l’idée de perdre la mémoire. C’est compréhensible. Mais et si la solution était juste là… sous notre nez ? Littéralement, je veux dire.
C’est là qu’entre en scène Michael Leon. Ce neuroscientifique renommé, titulaire d’un doctorat et ancien professeur à l’Université de Californie à Irvine, a passé sa carrière à essayer de comprendre comment la chimie altère notre perception. Un truc fascinant qui l’a conduit à étudier le système olfactif. Ses travaux suggèrent qu’on peut littéralement « pirater » notre odorat pour booster la mémoire de plus de 200 %. Oui, vous avez bien lu. Et ça ne s’arrête pas là : l’enrichissement olfactif pourrait aussi aider les étudiants à mieux apprendre et même tenir Alzheimer à distance.
Une super-autoroute vers le cerveau (et la leçon des sommeliers)
Vous avez déjà eu cette impression bizarre ? Un flash de déjà-vu ou le sentiment de savoir ce qui va arriver ? Bon, je m’égare peut-être un peu, mais votre nez a un véritable super-pouvoir. Le système olfactif est comme une « super-autoroute » qui mène directement à l’hippocampe, le centre de votre mémoire. C’est unique, car les autres sens ont été un peu « déviés » au cours de notre évolution. Là, c’est du direct. Une simple inspiration et vous touchez une partie profonde de votre cerveau.
Pour illustrer ce lien, Michael Leon prend souvent l’exemple des sommeliers. Ces experts passent des années à analyser des centaines d’arômes complexes, mémorisant chaque arôme, chaque note. C’est un travail de titan. Mais en faisant ça, ils stimulent constamment leur système olfactif. Résultat ? Ils boostent leur mémoire sans même s’en rendre compte. Une étude de 2016 publiée dans Frontiers in Human Neuroscience a d’ailleurs montré que les régions du cerveau liées à la mémoire sont physiquement plus épaisses chez les maîtres sommeliers que chez le commun des mortels.
Les chercheurs de cette étude estiment que c’est une découverte majeure. Pourquoi ? Parce que ça suggère que ces sommeliers pourraient être plus résistants aux maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Cette maladie fait mourir les neurones, en commençant souvent par l’hippocampe. Donc, si vous avez un centre de la mémoire plus épais… eh bien, vous avez littéralement plus de matière grise pour vous défendre contre la mort neuronale. C’est logique, quand on y pense.
L’expérience qui change tout : 226 % d’amélioration !

Michael Leon ne s’est pas contenté de théories. Il a voulu voir ce que ça donnait sur le terrain, avec de vrais gens. Avec ses collègues, il a mené une étude sur un groupe de 43 hommes et femmes, âgés de 60 à 85 ans. C’est pile la tranche d’âge où l’on commence à s’inquiéter pour sa mémoire, d’après les experts. L’expérience était simple : chaque nuit, les participants utilisaient un diffuseur d’odeurs.
La moitié du groupe a eu droit à toute une panoplie d’huiles essentielles, tandis que l’autre moitié a reçu un placebo avec juste des « traces d’odeur ». Tout ça est détaillé dans leur papier publié en 2023 dans Frontiers in Human Neuroscience. On a testé leur mémoire avant, puis six mois plus tard. Et là… accrochez-vous.
Le groupe stimulé par les odeurs a vu sa mémoire s’améliorer de 226 % par rapport au groupe sans stimulation. C’est énorme ! Michael Leon a même déclaré que c’était « la plus grande amélioration de la mémoire que quiconque ait jamais trouvée ». Tout ça grâce à cette fameuse connexion directe avec le centre de la mémoire.
Mais il y a un revers à la médaille. Dans un autre papier publié dans Frontiers in Molecular Neuroscience, l’équipe a observé un lien entre le déclin olfactif (la perte d’odorat) et pas moins de 139 conditions neurodégénératives, incluant Alzheimer et la démence. Si la stimulation aide, la privation d’odeurs, elle, fait des dégâts. C’est particulièrement inquiétant quand on sait que le COVID-19 a privé tant de gens de leur odorat. Une étude de 2023 dans le journal Laryngoscope indique que 24 % des patients n’ont récupéré que partiellement leur odorat après le COVID, et 3 % n’ont vu aucune amélioration.
Réparer les dégâts et solutions concrètes

Heureusement, tout n’est pas perdu, même si vous avez l’impression que votre nez ne fonctionne plus comme avant. Michael Leon est formel : « L’enrichissement olfactif, le fait de sentir plusieurs odeurs régulièrement, peut aider les gens à restaurer leur capacité à sentir ». L’idée, c’est que même sans l’odorat, le « matériel » (les neurones et récepteurs) est toujours là. Il faut juste redémarrer la machine, un peu comme on rebooterait un vieux PC.
On peut donc littéralement reconstruire son système olfactif. Il y a la thérapie classique de rééducation (SRT), un peu fastidieuse, qui demande de renifler des parfums tous les jours pendant des mois. Mais une étude récente suggère que des cours de cuisine fréquents pourraient être encore plus efficaces pour raviver l’odorat ! C’est quand même plus sympa, non ?
Et ce n’est pas que pour les seniors. Leon et son équipe pensent que ça peut aider les jeunes, en boostant leur « fonction exécutive » (cette intelligence flexible qui permet de se concentrer à l’école). Bon, il admet qu’il faut encore bosser le sujet avant d’en être sûr.
Mais concrètement, on fait quoi ? On passe notre journée à renifler des roses ? Leon admet que c’est pas très pratique. C’est pour ça qu’il a lancé un produit appelé Memory Air. C’est un appareil, un peu comme dans son étude de 2023, qui diffuse des arômes pendant que vous dormez. Il cycle à travers 40 odeurs agréables. Le but n’est pas l’aromathérapie ciblée, mais la variété pour stimuler le cerveau. Le prix pique un peu par contre : il est disponible sur leur site pour 799 $, avec des abonnements pour les recharges. Un investissement, certes, mais pour un super-pouvoir biologique, ça se discute.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.