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Schizophrénie, bipolarité, anorexie : Et si tous les troubles mentaux avaient une racine génétique commune ?
Crédit: lanature.ca (image IA)

Quand le diagnostic traditionnel montre ses limites

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Il y a un chiffre qui, franchement, donne le vertige : en France, on estime qu’une personne sur deux sera confrontée à un trouble de santé mentale à un moment donné de son existence. C’est colossal. Pendant très longtemps, la psychiatrie s’est appuyée sur l’observation minutieuse des comportements pour poser des étiquettes diagnostiques bien distinctes. Le problème, c’est que la réalité clinique, ce que vivent les patients et les praticiens au quotidien, est souvent bien plus floue, bien plus « perméable » entre les catégories.

Nous voyons des personnes cumuler plusieurs syndromes, ce qui remet inévitablement en cause nos systèmes de classification habituels, vous ne trouvez pas ? Eh bien, la science semble confirmer cette intuition. Une étude génétique d’une ampleur incroyable, publiée récemment dans la prestigieuse revue Nature, vient carrément bousculer tous nos repères. Cette recherche internationale suggère que quatorze troubles majeurs partageraient des fondements biologiques si proches qu’on doit sérieusement se demander si l’origine n’est pas la même.

Cinq grandes familles génétiques derrière quatorze maladies psychiques

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Imaginez l’effort : un immense collectif de chercheurs a décortiqué les génomes de plus d’un million de patients souffrant de divers troubles psychiatriques. Leur but était de trouver la structure commune qui pourrait se cacher derrière ces maladies si variées. L’enquête a porté sur quatorze affections distinctes et les résultats sont assez frappants. Ils ont identifié cinq ensembles génétiques principaux qui, à eux seuls, expliqueraient les deux tiers (soit 66%, ou deux tiers) de la diversité que l’on observe dans les troubles mentaux.

Cela met en lumière une parenté inattendue. Par exemple, la schizophrénie et les troubles bipolaires ne sont pas si éloignés génétiquement parlant ; ils partagent de très larges fragments de leur patrimoine. D’autres familles de troubles, comme la dépression, l’anxiété et le stress post-traumatique, se regroupent autour d’un socle génétique qualifié d’« internalisant ». Les experts ont même réussi à recenser précisément 238 sites génétiques qui semblent jouer un rôle en influençant plusieurs de ces maladies simultanément. C’est la preuve qu’on ne peut pas tirer de traits aussi nets qu’on le voudrait entre les diagnostics.

L’organisation cellulaire partagée : Neurones contre cellules gliales

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Ce qui est fascinant, c’est que la génétique ne fait pas que nous donner des chiffres ; elle nous montre aussi où ça se passe dans le cerveau. Les analyses montrent que la plupart des variations génétiques influencent plusieurs troubles en même temps. Elles sont rarement spécifiques à une seule pathologie, ce qui, encore une fois, casse nos anciennes boîtes de classification. Mais, il existe quand même des signatures biologiques distinctes au niveau de l’activité cellulaire.

Prenons l’exemple de la schizophrénie ou des troubles bipolaires : les gènes impliqués s’expriment surtout dans les neurones. Ce sont ces cellules qui sont responsables de la transmission des signaux électriques, le cœur de la communication cérébrale. À l’inverse, pour la dépression et l’anxiété, on voit que ce sont principalement les cellules gliales (notamment les oligodendrocytes), qui sont touchées. Ces cellules servent en quelque sorte de bouclier protecteur autour des nerfs.

Les chercheurs ont également repéré des segments cruciaux du génome, de véritables « zones chaudes » : une région sur le chromosome 11, par exemple, rassemble plusieurs associations génétiques liées à de multiples diagnostics. Et bien sûr, on retrouve le fameux gène DRD2, déjà bien connu pour son lien avec la dopamine et les conduites addictives.

  • Les variantes génomiques ne s’arrêtent pas aux catégories de maladies.
  • Elles affectent aussi des traits comportementaux : la tendance à la rumination, l’hypersensibilité aux situations difficiles ou même le sentiment d’isolement et de solitude.

C’est ce que les scientifiques appellent une vulnérabilité génétique transdiagnostique : un terrain commun de susceptibilité qui relie différentes atteintes psychiques.

Vers une clinique revisitée : Adapter les stratégies thérapeutiques

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Alors, que fait-on de tout ça ? Cette nouvelle compréhension génétique, qui ne colle pas parfaitement à nos vieux clivages diagnostiques, nous force à reconsidérer la manière dont nous classifions et traitons les troubles psychiques. Mieux comprendre ces bases génétiques partagées pourrait nous permettre, à terme, d’anticiper le risque chez certaines personnes, d’adapter les stratégies thérapeutiques, et surtout, de cibler plusieurs troubles simultanément chez un même patient.

Cependant, les auteurs de l’étude sont prudents, et c’est bien normal. Le bagage génétique est une chose, mais il ne prédit pas l’intégralité de la maladie. La réponse aux traitements varie énormément d’un individu à l’autre, et la singularité des symptômes persiste. Il ne faut pas l’oublier. De plus, il y a un point crucial à souligner : la majorité des données utilisées pour cette étude proviennent principalement de populations européennes. Nous devons donc confirmer si la portée de ces résultats est vraiment universelle, si elle s’applique à toutes les populations du monde. C’est une étape fondamentale dans la recherche, mais le chemin vers une médecine personnalisée en psychiatrie est encore long.

Selon la source : passeportsante.net

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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