Aller au contenu
788 Espèces Découvertes au Fond des Océans : Un Trésor Biologique en Sursis Copy
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une course aux ressources au détriment de la vie ?

credit : lanature.ca (image IA)

C’est une situation qui a tout du scénario de science-fiction, mais qui est pourtant bien réelle en cette fin d’année 2025. Alors que des entreprises lorgnent avec avidité sur les ressources enfouies sous l’eau, des scientifiques s’activent pour dresser un inventaire d’urgence. De quoi parle-t-on ? De créatures vivant dans les profondeurs océaniques, potentiellement menacées d’extinction avant même que nous ayons eu le temps de bien les connaître.

Dans un article publié le 24 décembre 2025, Elizabeth Rayne rapporte un chiffre qui donne le vertige : 788 espèces ont été repérées jusqu’à présent. Et, croyez-moi, il pourrait y en avoir bien d’autres qui attendent, tapies dans l’obscurité totale. La perspective de l’exploitation minière en eaux profondes dans une zone jusqu’ici immaculée soulève une controverse majeure. C’est un débat houleux, certes, mais les chercheurs qui scrutent le fond de l’océan viennent de poser sur la table 788 raisons concrètes pour lesquelles le monde des affaires devrait peut-être, disons… revoir sa copie.

La Zone Clarion-Clipperton : Entre métal précieux et biodiversité fragile

credit : lanature.ca (image IA)

Tout se joue dans une étendue d’eau libre située quelque part entre le Mexique et Hawaï : la zone de Clarion-Clipperton (CCZ). C’est loin, c’est profond, et c’est malheureusement très convoité. Bien que les profondeurs de cette région du Pacifique oriental soient encore mal étudiées, des compagnies se bousculent pour tenter d’exploiter ses métaux. Mais à quel prix ? Thomas Dahlgren, biologiste marin à l’Université de Göteborg, mène la charge avec d’autres institutions pour cartographier ces fonds marins.

Leur mission est complexe : tester l’impact minier et recenser les espèces vivant à des profondeurs hallucinantes de plus de 13 000 pieds (soit 4 000 mètres) avant qu’elles ne soient perturbées. Dahlgren a été clair dans une étude récemment publiée dans la revue Nature Ecology & Evolution : bien qu’ils n’aient trouvé aucune preuve de changement dans l’abondance faunique dans une zone touchée par les panaches de sédiments lors d’un test, les relations de dominance entre les espèces, elles, ont été altérées. Résultat ? Une biodiversité globale réduite. C’est subtil, mais critique.

Pourquoi tant d’intérêt pour ce coin perdu ? Parce que ces animaux dépendent souvent de la « neige marine » (cette matière organique qui tombe de la surface) pour survivre. Mais les machines minières, elles, utilisent des dispositifs d’aspiration pour extraire des minéraux que l’on s’arrache : cuivre, cobalt, or, nickel, argent, zinc et des éléments de terres rares. Tout ça est contenu dans des nodules polymétalliques, ou parfois dans des croûtes sur les montagnes sous-marines et des sulfures polymétalliques près des évents hydrothermaux. Lors d’un test minier commercial en 2022 sur la plaine abyssale du Pacifique oriental, on a tout de même trouvé plus de 3 000 tonnes de métal. Le problème, c’est que les panaches de sédiments créés par l’exploitation pourraient affecter la vie marine, comme les baleines et les dauphins sensibles au bruit, sans parler de la biodiversité locale.

Des créatures étranges et des dommages collatéraux inévitables

credit : lanature.ca (image IA)

Ce qui est fascinant, et un peu triste aussi, c’est que certaines espèces potentiellement impactées n’ont peut-être même pas encore été découvertes officiellement, beaucoup n’ayant été identifiées que par des données ADN. On trouve dans ces eaux des créatures pour le moins inhabituelles. Imaginez des araignées de mer, des « cochons de mer » roses (oui, ça existe), des chimères, des vers annélides, ou encore des concombres de mer transparents à travers lesquels on peut voir la digestion se faire… C’est un monde à part. Il y a aussi des éponges de verre et des coraux solitaires qui ressemblent à des fleurs spectrales dans les ténèbres.

Pour protéger ces écosystèmes, il faut savoir qui y habite. Les vers annélides, par exemple, sont l’un des plus grands groupes d’invertébrés à peupler le fond marin. Des équipes de Göteborg et du Muséum d’Histoire Naturelle de Londres ont découvert pas moins de 300 nouvelles espèces de ces vers en explorant la CCZ. Malheureusement – et c’est là que la réalité nous rattrape – certains spécimens n’ont pas survécu au voyage vers la surface, leur corps ne résistant pas à la chute drastique de la pression.

Les chiffres de l’impact sont préoccupants. Lorsque Dahlgren et son équipe ont testé les effets potentiels des panaches de sédiments, la densité de population de la macrofaune (les animaux non microscopiques) a chuté de 37 % sur le passage direct du mécanisme d’aspiration. Le souci majeur, c’est que la plupart de la faune abyssale, environ 74 %, vit dans la couche supérieure des sédiments. C’est exactement cette couche qui est perturbée, voire détruite, par les machines. Au-delà de l’écrasement, il y a d’autres inquiétudes : les dommages aux branchies, l’atteinte aux structures d’alimentation, et les concentrations élevées de métaux qui deviennent toxiques pour la vie sur la plaine abyssale.

Conclusion : Un besoin urgent de surveillance

credit : lanature.ca (image IA)

Face à ces constats, on ne peut pas simplement fermer les yeux. Les chercheurs insistent sur un point crucial : une surveillance à plus long terme des sites impactés est indispensable pour obtenir de meilleures preuves sur les taux de récupération. Comme ils l’expliquent eux-mêmes, c’est particulièrement pertinent pour les zones touchées par la retombée des panaches, où les changements écologiques peuvent se produire plus lentement que sur les sites directement raclés.

Ces changements insidieux devraient être au cœur des futures études d’impact environnemental. Car une fois que ces écosystèmes uniques sont endommagés, la question reste entière : pourront-ils vraiment s’en remettre ? Rien n’est moins sûr.

Selon la source : popularmechanics.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu