Un cadeau de Noël explosif

On a l’habitude d’associer Noël à la paix, à la trêve, n’est-ce pas ? Eh bien, cette année, l’ambiance était… différente, dirons-nous. En donnant le feu vert à des frappes aériennes contre des jihadistes au Nigeria en plein jour de Noël, le 25 décembre, Donald Trump a envoyé un message qui dépasse la simple stratégie militaire. C’est, à mon avis, la confirmation d’un virage assez radical de tout l’appareil d’État américain. On glisse doucement mais sûrement vers un nationalisme chrétien qui ne se cache plus, voire une forme de religiosité assez agressive. Ce n’est plus seulement de la politique, c’est presque une croisade, si vous me passez l’expression.
Ce qui frappe, c’est le contraste. D’un côté, les guirlandes ; de l’autre, les bombardements. Le président n’a pas fait dans la dentelle pour marquer le coup, transformant une fête de fraternité en démonstration de force. C’est une manière très particulière de célébrer la nativité, mais cela semble être la nouvelle norme à Washington.
La double face du message présidentiel

Si vous avez jeté un œil à ses réseaux sociaux mardi et mercredi, vous avez dû être surpris. Sur sa plateforme Truth Social, le président ne s’est pas encombré de politesses. Le 25 décembre, il écrit texto : « JOYEUX NOËL à tous, y compris aux terroristes morts, qui seront encore plus nombreux si leur massacre des chrétiens se poursuit ». C’est brutal, non ? Il en a profité pour annoncer ces fameuses attaques ciblées au Nigeria. Et la veille, le 24 décembre, il avait déjà donné le ton en souhaitant un joyeux Noël « aux pourritures de gauche radicale ». On est loin de l’esprit de partage habituel.
Mais attendez, c’est là que ça devient curieux. Le jour même de Noël, la Maison-Blanche sort un communiqué officiel, signé par lui et sa femme, Melania Trump — ils sont tranquilles dans leur résidence de Mar-a-Lago en Floride. Et là ? Changement total de décor. Le texte est poli, truffé de références chrétiennes. Le mot « Dieu » y apparaît sept fois ! Le couple assure prier pour la « miséricorde divine » et espère que « l’amour infini de Dieu » se répande sur le monde. C’est le jour et la nuit avec ses messages personnels.
Pourtant, malgré toute cette ferveur affichée sur papier, l’agenda officiel de Donald Trump ne mentionne aucune participation à une messe ou un service religieux, ni le 24 ni le 25. C’est un peu paradoxal, je trouve. Surtout pour un homme de 79 ans qui, durant son premier mandat, passait son temps à dire qu’il avait « sauvé » l’expression « Joyeux Noël » face à Barack Obama qui aurait préféré « Joyeuses fêtes ». Entre nous, c’est factuellement faux, mais il y tient mordicus.
Une administration en mission divine ?

Ce n’est pas juste Trump, c’est tout le gouvernement qui semble avoir eu une révélation cette année. Les vœux officiels ont été marqués par une insistance religieuse qu’on avait rarement vue à ce niveau. Regardez le ministère de la Sécurité intérieure : ils ont appelé sur X à « commémorer le miracle de la naissance du Christ ». Rien que ça. Et Marco Rubio, le chef de la diplomatie ? Il nous parle carrément de la promesse « de la vie éternelle dans le Christ ». Même le Pentagone s’y est mis en accueillant un service religieux de Noël le 17 décembre, une première.
On sait bien que les États-Unis aiment se définir comme « une nation sous Dieu », les références divines y sont monnaie courante en politique. Mais n’oublions pas le premier amendement de la Constitution ! Il garantit la liberté de religion mais pose aussi le principe, théoriquement sacré, de la séparation de l’Église et de l’État. On a l’impression que cette ligne bouge.
Le vice-président, JD Vance, ne s’en cache même pas. Pour lui, les préceptes du christianisme devraient être « au cœur de toute la conception du gouvernement ». Et ça va bien au-delà des sujets classiques comme l’avortement. Lors d’un rassemblement du mouvement conservateur Turning Point USA le 21 décembre, il a déclaré : « Nous avons toujours été et, par la grâce de Dieu, nous serons toujours une nation chrétienne ». Il a eu droit à une ovation debout, évidemment.
Conclusion : Trump et ses angoisses célestes

C’est fascinant de comparer les deux hommes. JD Vance, qui s’est converti au catholicisme en 2019, a un discours très structuré sur la religion et la politique. Donald Trump, lui, semble naviguer dans quelque chose de plus… messianique, centré sur sa propre personne. Rappelez-vous son discours d’investiture le 20 janvier : il disait que Dieu l’avait sauvé d’une tentative d’assassinat pendant la campagne pour lui confier le destin de l’Amérique. Rien de moins.
Pourtant, on ne lui connaît pas de pratique religieuse très assidue, et il n’a jamais été connu pour une foi ardente par le passé. Mais il semble que l’âge ou les circonstances le travaillent. Il s’inquiète pour son âme, figurez-vous. « Je veux essayer d’aller au paradis si possible », confiait-il en août. Il ajoutait même : « J’entends dire que je ne suis pas bien placé, que je suis vraiment au bas de l’échelle ! ». Il pensait d’ailleurs que ramener la paix en Ukraine pourrait être un bon point pour son dossier là-haut.
Plus récemment, son optimisme s’est effrité. Le 15 octobre, il a lâché une phrase assez sombre : « Je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit qui me fasse entrer au paradis. Je crois que peut-être je ne suis pas destiné au paradis ». C’est étonnant, non ? Une telle religiosité publique mêlée à un doute personnel si profond. Comme quoi, on peut diriger le monde libre et ne pas savoir où l’on va après.
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