Une épouse demande des comptes après la mort de son mari, survenue après 8 heures d’attente aux urgences au Canada
Auteur: Simon Kabbaj
Une tragédie évitable aux urgences ?
C’est le genre d’histoire qui vous glace le sang, surtout quand on pense à la confiance aveugle qu’on place dans nos hôpitaux. Prashant Sreekumar, un comptable de 44 ans, un homme qui avait toute la vie devant lui, est décédé le 22 décembre dernier. Pourquoi ? C’est la question qui hante tout le monde. Il était au travail quand de violentes douleurs à la poitrine l’ont saisi. Direction l’hôpital, logique, non ? Il a été emmené au Grey Nuns Hospital d’Edmonton, capitale de l’Alberta.
Là-bas, le protocole semblait standard au début. Enregistrement au triage. Puis, l’attente. Cette interminable attente sur une chaise en plastique. On lui a fait un électrocardiogramme (ECG), on lui a donné du Tylenol pour la douleur… du paracétamol pour une douleur thoracique, vous imaginez ? Les infirmières vérifiaient sa pression artérielle, mais il restait là, assis. Ce n’est qu’après plus de huit heures d’agonie silencieuse qu’on l’a enfin appelé en salle de traitement. Trop tard. Quelques secondes à peine après être entré, il s’est effondré. Mort. Apparemment un arrêt cardiaque, selon les médias locaux. Huit heures pour mourir en quelques secondes.
La douleur d’une famille et la quête de réponses
Sa femme, Mme Niharika, est dévastée. On peut difficilement imaginer le choc. Vendredi 26 décembre, elle s’est confiée à Postmedia avec une phrase qui résume tout : « Je veux justice pour Prashant ». Elle ne demande pas la lune, juste qu’on lui explique comment son mari a pu être traité – ou plutôt ignoré – de la sorte. Elle veut que le personnel rende des comptes. Dans sa douleur, elle se pose des questions terribles… Est-ce de la négligence ? Ou pire, est-ce que le racisme a joué un rôle ?
« Nous sommes tous citoyens canadiens. Nous avons travaillé et payé tant d’impôts dans ce pays, et la seule fois où Prashant a eu besoin d’aide médicale, on ne la lui a pas donnée », a-t-elle lâché. C’est un cri du cœur. Le Calgary Sun rapporte qu’elle est désormais seule face à un gouffre financier. Elle est comptable aussi, comme Prashant, mais elle ne travaille pas. Elle doit s’occuper 24h/24 de leur plus jeune enfant qui nécessite des soins constants. Prashant était le seul pourvoyeur pour leurs trois enfants, âgés de 3, 10 et 14 ans. Trois jours après le drame, elle disait : « J’aimais ma vie, maintenant je vais juste vivre chaque jour en espérant qu’il passe ».
Système en faillite ou erreur humaine ?
Varinder Bhullar, un leader de la communauté indienne et ami de la famille (il utilisait les services comptables de Prashant), a jeté un pavé dans la mare ce samedi 27 décembre 2025. Pour lui, le système de santé canadien part à vau-l’eau. « Ça empire », dit-il, en comparant la situation à son arrivée au Canada il y a 30 ans. Il a raconté à PTI Videos les détails médicaux troublants. L’ECG fait à l’arrivée ne montrait rien d’anormal, les analyses de sang non plus. Selon lui, cela a donné une « fausse indication » au personnel.
Mais voilà le hic : « Sa tension artérielle continuait de grimper. Et cette partie, je pense, a été ignorée ; cet avertissement a été ignoré par les professionnels de santé », insiste M. Bhullar. Il pointe du doigt le manque de lits criant. Une erreur fatale de jugement combinée à une infrastructure défaillante.
Par contre, et c’est important de le noter, M. Bhullar refuse catégoriquement l’étiquette du racisme, contrairement aux craintes de la veuve. « Non, absolument non », a-t-il déclaré. Il mentionne même un commentaire sur sa page sociale venant d’un homme blanc, assis juste à côté de Prashant ce soir-là, qui attendait lui aussi depuis neuf heures avec des douleurs thoraciques. « Je ne dirais pas que c’est lié au racisme. Mais je dirais que c’est de la négligence… ou un échec du système où les attentes sont trop longues ».
Conclusion : Les autorités réagissent (timidement)
Face au drame, les réponses officielles restent, disons… protocolaires. Karen MacMillan, de Covenant Health, a déclaré être « profondément attristée » par le décès de ce patient de 44 ans au Grey Nuns Community Hospital. Elle précise que le dossier est entre les mains du médecin légiste en chef et qu’elle ne peut pas commenter les détails. « Il n’y a rien de plus important que la sécurité et les soins de nos patients », assure le communiqué. On a envie de dire : vraiment ?
De l’autre côté du globe, à New Delhi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a réagi vendredi. Il a rappelé que bien que d’origine indienne, Prashant était citoyen canadien. « Le gouvernement canadien devrait prendre ses responsabilités dans cette affaire », a-t-il déclaré. Une manière diplomatique de dire que c’est à Ottawa de régler ce gâchis. En attendant, une famille est brisée.
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