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Ces microbes qu’on oublie : nos alliés invisibles pour une santé de fer
Crédit: lanature.ca (image IA)

Au-delà de la peur des germes

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Quand on ouvre le journal ou qu’on scrolle sur nos téléphones, les titres sont souvent les mêmes : virus, bactéries, épidémies. C’est toujours le scénario catastrophe, n’est-ce pas ? Les microbes sont présentés comme les grands méchants de l’histoire. Pourtant, et c’est là que ça devient intéressant, une vague croissante de recherches suggère qu’on ne regarde que la moitié du tableau. Peut-être même la moins intéressante.

C’est en tout cas l’avis d’une équipe dirigée par Jake Robinson, un écologiste microbien de l’Université Flinders. Selon lui, il est grand temps de braquer les projecteurs sur le bon côté des choses : ces microbes et composés naturels qui, loin de nous rendre malades, protègent notre santé, apaisent notre système immunitaire et aident même nos écosystèmes à rebondir après un coup dur.

Dans un article récent, ce groupe a dévoilé quelque chose d’inédit, un prototype en libre accès qu’ils ont baptisé la Database of Salutogenic Potential (Base de données du potentiel salutogénique). C’est un peu un catalogue vivant des « gentils », recensant les microbes et les composés biogéniques directement liés à des résultats de santé positifs. Comme le dit Robinson : « Les preuves émergentes montrent que l’exposition à divers microbiomes environnementaux et produits biochimiques naturels favorise aussi la santé et la résilience. » C’est un changement de perspective rafraîchissant, non ?

Une base de données pour rééquilibrer l’histoire

credit : lanature.ca (image IA)

Si vous avez travaillé dans la santé publique, ou même si vous êtes simplement un parent attentif, cette mentalité « anti-pathogène » est logique. Pendant plus d’un siècle, on a scruté l’air, le sol et l’eau à la recherche de coupables, de causes d’infection. Et disons-le clairement : cette vigilance a sauvé des vies. Des millions, probablement. Mais il y a un coût à cette guerre totale. En voulant tout stériliser, nous avons négligé une diversité microbienne tout aussi réelle qui soutient la santé humaine et planétaire.

On parle ici d’organismes capables d’entraîner nos systèmes immunitaires, de moduler l’inflammation, d’influencer notre métabolisme et même d’atténuer le stress. Robinson est assez direct sur ce déséquilibre historique. Il note que si cette vision centrée sur les pathogènes était nécessaire, elle risque aujourd’hui de nous faire passer à côté de la biodiversité invisible qui nous maintient en vie. « En consolidant ces données, nous visons à rééquilibrer l’histoire des microbes – en soulignant non seulement ce qui nous rend malades, mais aussi ce qui nous maintient en bonne santé », explique-t-il. Après tout, et c’est une phrase à retenir, la santé n’est pas simplement l’absence de maladie.

Alors, qu’est-ce qu’on trouve dans ce fameux prototype ? Pour l’instant, la base de données recense 124 taxons microbiens potentiellement salutogéniques et 14 composés biochimiques bénéfiques. Ça va des bactéries vivant dans le sol aux phytoncides dérivés des plantes. Chacun d’eux est lié à des bénéfices mesurables comme la régulation immunitaire ou le soutien métabolique. La base enregistre aussi les origines environnementales – l’air de la forêt, des sols riches en biodiversité, ou même des cours d’école végétalisées – pour qu’on sache où trouver ces expositions positives.

Applications concrètes et gestion des risques

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Ce n’est pas juste de la théorie pour les chercheurs en blouse blanche. Si on traduit ça dans la vie de tous les jours, le potentiel est énorme. Imaginez des urbanistes utilisant cette base de données pour concevoir des parcs, des rues ou des cours d’école non seulement « verts », mais microbiologiquement riches. Les agences de santé publique pourraient aligner des interventions basées sur la nature avec des expositions microbiennes spécifiques connues pour réduire le stress. Les écologistes de la restauration pourraient choisir des stratégies de plantation qui stabilisent les paysages tout en boostant ces microbiomes salutogéniques.

Mais attention, il ne s’agit pas de vivre dans un monde de bisounours où tous les microbes sont nos amis. Robinson insiste sur l’équilibre et ne cache pas les dangers. Ses travaux plus larges montrent par exemple que les environnements urbains peuvent abriter plus de pathogènes que les forêts. Une recherche récente à laquelle il a participé a révélé que les sols urbains contenaient des niveaux plusieurs fois supérieurs de Klebsiella pneumoniae. C’est du sérieux.

L’idée est donc de construire des politiques qui réduisent les expositions nocives tout en cultivant délibérément celles qui sont bénéfiques, et qu’on a trop longtemps ignorées. L’équipe critique aussi les « fausses solutions » qui privilégient l’image aux résultats. Ils plaident pour un investissement fondé sur des preuves, en particulier dans les communautés qui subissent de plein fouet l’injustice environnementale. Car si les bienfaits de la biodiversité sont réels, alors l’accès équitable à ces environnements devient une priorité de santé publique, pas un luxe pour les quartiers riches.

Conclusion : Vers des étiquettes nutritionnelles microbiennes ?

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Pour finir, il faut voir cette base de données comme un début, pas une fin en soi. Elle est en libre accès, collaborative, et conçue pour grandir. On peut s’attendre à voir plus de taxons, plus de composés et des liens plus forts avec les résultats cliniques à l’avenir. Robinson et son équipe imaginent même pouvoir un jour créer des « étiquettes nutritionnelles microbiennes » pour des lieux comme les écoles, les hôpitaux ou les logements. On ne se contenterait plus de verdir les espaces, on les enrichirait microbiologiquement.

Comme le dit si bien Robinson : « Tout comme la perte de biodiversité menace notre santé, la restauration de la richesse microbienne et biochimique pourrait être une clé pour des avenirs plus sains. » Au fond, ce travail ne nie pas que les pathogènes sont dangereux. Il dit juste qu’ils ne sont pas toute l’histoire. C’est un appel à l’action pour arrêter de traiter la biodiversité comme quelque chose à nettoyer à l’eau de Javel, et commencer à la voir comme une pierre angulaire de notre santé.

Selon la source : earth.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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