Plusieurs troubles psychiatriques et neuro auraient une origine commune, selon une étude
Auteur: Simon Kabbaj
Une récente étude scientifique a révélé que 8 troubles psychiatriques partagent une même base génétique. Ces résultats remettent en question la manière dont ces affections sont perçues et pourraient ouvrir la voie à de nouveaux traitements. Pendant longtemps, chaque trouble psychiatrique était considéré comme une maladie distincte avec ses propres causes et traitements. Cependant, ces nouvelles découvertes suggèrent que certains d’entre eux sont plus interconnectés qu’on ne le pensait.
Quels sont les troubles concernés ?
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L’étude a identifié huit conditions ayant des bases génétiques communes :
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Troubles psychiatriques :
- Schizophrénie
- Trouble bipolaire
- Dépression majeure
- Trouble obsessionnel-compulsif (TOC)
- Anorexie mentale
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Troubles neurodéveloppementaux :
- Trouble du spectre de l’autisme (TSA)
- Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH)
- Syndrome de Tourette
L’inclusion des troubles neurodéveloppementaux dans cette étude s’explique par le fait qu’ils partagent des similitudes génétiques avec certains troubles psychiatriques. Par exemple, il a été observé que l’autisme et le TDAH apparaissent souvent ensemble et que des mécanismes biologiques communs peuvent les relier à des troubles comme la schizophrénie ou la dépression.
Un rôle clé des gènes dans le développement du cerveau
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Les chercheurs ont examiné plus de 18 000 variations génétiques impliquées dans ces troubles et ont identifié 683 mutations influençant directement l’expression des gènes dans le cerveau. Ces variations jouent un rôle à différentes étapes du développement cérébral, ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes sont plus à risque de développer plusieurs troubles à la fois.
Selon Hyejung Won, généticienne à l’Université de Caroline du Nord, les protéines produites par ces gènes sont fortement interconnectées. Ainsi, lorsqu’une protéine est affectée par une mutation, cela peut provoquer un effet en cascade sur plusieurs fonctions cérébrales, favorisant l’apparition de plusieurs troubles simultanément.
Vers une nouvelle approche des traitements ?
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L’une des conclusions majeures de cette étude est que ces troubles ne devraient peut-être plus être traités de manière totalement indépendante. En comprenant mieux les facteurs génétiques communs, il pourrait être possible de développer des traitements plus efficaces capables de cibler plusieurs affections à la fois.
Jusqu’à présent, la classification stricte des troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux a parfois rendu difficile leur prise en charge. Par exemple, une personne souffrant d’autisme peut aussi présenter des symptômes de dépression ou d’anxiété, mais les traitements sont souvent pensés trouble par trouble, sans toujours prendre en compte les facteurs biologiques communs.
Conclusion : un pas de plus vers une prise en charge plus adaptée
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Cette étude apporte un éclairage nouveau sur la complexité des troubles psychiatriques et neurodéveloppementaux. En mettant en évidence leurs bases génétiques communes, elle ouvre la voie à des traitements plus ciblés et plus efficaces, qui pourraient bénéficier à des millions de personnes à travers le monde.
Il reste encore beaucoup à découvrir, mais cette avancée représente une étape clé dans la compréhension de ces affections. Peut-on espérer, dans un futur proche, une approche thérapeutique globale prenant en compte ces liens génétiques ?
source recherche : linkinghub.elsevier.com