Un condamné à mort demande à être exécuté par une méthode rare, non utilisée depuis 15 ans
Auteur: Simon Kabbaj
Brad Sigmon, un condamné à mort de 67 ans, a pris une décision qui fait débat : il a choisi le peloton d’exécution pour mettre fin à ses jours. Cette méthode, rarement utilisée aux États-Unis, n’a pas été appliquée depuis 15 ans. Prévue pour le 7 mars 2025, son exécution relance le débat sur la peine de mort et les méthodes employées.
Qui est Brad Sigmon ?

Brad Sigmon est incarcéré depuis plus de 20 ans en Caroline du Sud. Il a été condamné à mort pour un double meurtre particulièrement violent. En 2001, il a assassiné William et Gladys Larke, les parents de son ex-compagne, à coups de batte de baseball, dans leur domicile situé dans le comté de Greenville.
Un crime marqué par la violence et la vengeance

Après avoir tué les parents de son ex-compagne, Sigmon a kidnappé cette dernière sous la menace d’une arme. Lorsqu’elle a réussi à s’échapper de son véhicule, il a tenté de lui tirer dessus. Plus tard, lors de son interrogatoire, il a justifié son geste par la jalousie :
“Si je ne pouvais pas l’avoir, personne ne l’aurait.”
Un parcours judiciaire marqué par des appels rejetés

Condamné pour deux meurtres et un cambriolage avec effraction, Brad Sigmon a écopé d’une peine de mort, accompagnée d’une peine de 30 ans d’emprisonnement pour le cambriolage. Pendant des années, il a tenté de faire appel de sa condamnation, mais toutes ses démarches ont échoué. Son exécution est désormais imminente.
Pourquoi choisir le peloton d’exécution ?

En Caroline du Sud, trois méthodes d’exécution sont proposées aux condamnés :
- L’électrocution (méthode par défaut)
- L’injection létale
- Le peloton d’exécution
Sigmon a rejeté l’électrocution et l’injection létale, préférant être fusillé. Le peloton d’exécution est extrêmement rare : il n’a été employé que quatre fois depuis 1960.
Comment fonctionne cette méthode ?

Lors d’une exécution par peloton d’exécution, le condamné est attaché sur une chaise, les yeux bandés, et un cible est placée sur sa poitrine. Trois officiers volontaires de l’administration pénitentiaire tirent alors simultanément sur son torse. Cette procédure, considérée comme brutale, n’a pas été utilisée depuis 2010, date à laquelle elle a été appliquée à Ronnie Lee Gardner, un meurtrier exécuté dans l’Utah.
Une alternative jugée "monstrueuse"

L’avocat de Sigmon, Gerald “Bo” King, a expliqué que son client n’avait pas vraiment le choix. Selon lui, l’électrocution est une méthode cruelle, car elle brûle et “cuit” la personne vivante. Quant à l’injection létale, elle est aussi remise en question, car des exécutions récentes en Caroline du Sud ont duré anormalement longtemps, causant d’atroces souffrances.
Un cas qui relance le débat

Le choix de Brad Sigmon met en lumière les limites et les critiques du système pénal américain. Certains dénoncent la cruauté des méthodes d’exécution, tandis que d’autres soulignent l’inefficacité des longues procédures d’appel. Cette affaire pourrait bien faire jurisprudence et influencer les décisions futures sur la peine de mort aux États-Unis.
Conclusion : Un choix qui marque l’histoire judiciaire
