Des traces d’anciennes plages sur Mars confirment la présence d’un océan géant, semblable à ceux de la Terre
Auteur: Simon Kabbaj
Autrefois perçue comme une planète aride et hostile, Mars révèle peu à peu un passé surprenant. Une récente étude suggère que la planète rouge n’avait pas seulement des lacs, mais aussi des océans entiers. Grâce à des données obtenues par un radar pénétrant le sol, les chercheurs ont mis en évidence des formations qui ressemblent à d’anciennes plages, prouvant que Mars aurait été, il y a 4 milliards d’années, une planète bien plus humide qu’on ne l’imaginait.
Des plages fossiles découvertes sous la surface martienne

Grâce à des observations par radar pénétrant le sol, les chercheurs ont mis en évidence des structures géologiques rappelant des plages terrestres, situées à plusieurs dizaines de mètres sous la surface martienne. Ces formations sédimentaires, inclinées à un angle de 15 degrés, sont typiques des anciens littoraux où les vagues et les marées ont façonné le paysage. Cette découverte confirme l’existence d’un vaste océan, probablement situé dans l’hémisphère nord de Mars, et ayant existé il y a environ 4 milliards d’années. Baptisé “Deuteronilus”, cet océan aurait recouvert une immense surface, modifiant profondément la géographie de la planète.
Un passé martien bien plus humide que prévu

Si Mars nous apparaît aujourd’hui comme une planète hostile, balayée par des tempêtes de sable titanesques, il n’en a pas toujours été ainsi. Les scientifiques avaient déjà découvert des traces d’anciens cours d’eau et de lacs, mais cette nouvelle étude prouve que l’eau ne se limitait pas à quelques rivières éparses : elle formait un véritable océan. Cette présence d’eau liquide sur une longue période implique que Mars possédait autrefois un climat bien plus tempéré, propice à des conditions habitables. Cette découverte change notre façon d’interpréter l’histoire climatique de la planète et soulève de nouvelles questions sur son évolution.
Le rôle clé du rover chinois Zhurong

Cette percée scientifique a été rendue possible grâce au rover chinois Zhurong, de la China National Space Administration (CNSA). Cet engin, équipé d’un radar capable de sonder le sous-sol jusqu’à 80 mètres de profondeur, a permis aux scientifiques d’identifier des couches de sédiments caractéristiques des anciennes plages. Contrairement aux dunes ou aux formations volcaniques, ces strates de sable sont parallèles à l’ancienne ligne de rivage, ce qui renforce la thèse d’un océan ayant persisté pendant une longue période. Sans cette technologie avancée, il aurait été impossible de confirmer la présence de ces structures sous la surface martienne.
Où est passée toute cette eau ?

Si un océan recouvrait autrefois Mars, une question cruciale demeure : où est passée toute cette eau ? Plusieurs théories sont avancées par les chercheurs. Certains estiment que la perte progressive de l’atmosphère martienne a entraîné l’évaporation de l’eau dans l’espace. D’autres suggèrent que l’eau s’est infiltrée dans le sous-sol, formant d’immenses réservoirs souterrains encore inaccessibles. Cette dernière hypothèse est particulièrement fascinante, car elle implique que des quantités massives d’eau liquide pourraient encore exister sur Mars, bien qu’en profondeur. Comprendre ce phénomène est essentiel pour les futures missions d’exploration et pour envisager d’éventuelles formes de vie passées.
Des indices précieux dans la quête de la vie

Si Mars possédait autrefois un océan vaste et durable, cela signifie que les conditions auraient pu être favorables au développement de la vie. Sur Terre, les zones côtières ont joué un rôle essentiel dans l’apparition des premières formes de vie. Les scientifiques considèrent donc ces anciennes plages martiennes comme des sites privilégiés pour rechercher d’éventuelles traces de micro-organismes fossilisés. Cette découverte pourrait orienter les futures missions spatiales, notamment celles visant à collecter des échantillons et à les analyser en laboratoire. Si la vie a existé sur Mars, c’est probablement le long de ces anciennes côtes qu’il faudra chercher ses traces.
Conclusion

La découverte de plages fossiles sous la surface de Mars représente une avancée majeure dans notre compréhension de l’histoire de la planète rouge. Non seulement elle confirme l’existence d’un océan disparu, mais elle ouvre également de nouvelles pistes de recherche sur le climat martien et la possibilité d’une vie passée. Ces résultats renforcent l’importance des missions futures, qui devront explorer ces anciennes côtes et analyser en détail leurs sédiments. Si un jour nous trouvons des traces de vie sur Mars, elles pourraient bien se cacher sous les vestiges de ses plages oubliées. Et si Mars, autrefois une planète bleue, pouvait un jour révéler tous ses secrets ?