Des poupées vieilles de 2 400 ans découvertes au sommet d’une pyramide par des archéologues
Auteur: Simon Kabbaj
Des archéologues ont récemment fait une découverte exceptionnelle au sommet d’une pyramide ancienne au Salvador. En explorant le site de San Isidro, ils ont mis au jour des figurines d’argile vieilles de plus de 2 400 ans. Ces petites sculptures, à la fois intrigantes et expressives, ouvrent une fenêtre fascinante sur la culture maya et ses rituels mystérieux. Voici les détails de cette découverte étonnante.
1. Une découverte rare au cœur d’un site historique

Une équipe d’archéologues dirigée par Jan Szymański, chercheur de l’Université de Varsovie, a entrepris des fouilles au sommet de l’ancienne pyramide de San Isidro. Ce site, situé au Salvador, abrite des vestiges de la civilisation maya, une culture qui a prospéré pendant des siècles en Amérique centrale. Cinq figurines d’argile, intactes malgré leur ancienneté, ont été découvertes soigneusement disposées sur le sommet de la pyramide. Ce type de découverte est extrêmement rare, surtout dans un tel état de conservation.
2. Des figurines vieilles de 2 400 ans

Les chercheurs estiment que ces figurines, appelées Bolinas, datent d’environ 400 avant Jésus-Christ, ce qui leur donne un âge de 2 400 ans. Ce sont les premières figurines Bolinas intactes découvertes depuis 2012, date à laquelle des objets similaires avaient été trouvés sur un autre site maya au Guatemala. Leur ancienneté et leur état remarquable en font une découverte précieuse pour mieux comprendre les pratiques culturelles de l’époque.
3. Des personnages expressifs au rôle mystérieux

Les figurines représentent quatre femmes et un homme, chacune sculptée avec des visages très expressifs. Fait surprenant, l’expression des visages change selon l’angle sous lequel on les regarde : vues de face, elles semblent en colère, vues d’en haut, elles sourient, et vues d’en bas, elles paraissent apeurées. Ce soin apporté aux détails laisse penser que ces figurines étaient peut-être utilisées dans des rituels publics, où elles pouvaient jouer un rôle central dans les cérémonies.
4. Une disposition intrigante et une taille inhabituelle

Autre détail troublant : les figurines ont été retrouvées alignées par ordre de taille, de la plus petite à la plus grande. Elles mesurent entre 10 et 30 centimètres de haut, une taille relativement petite qui suggère qu’elles étaient faciles à manipuler, peut-être pour être montrées à une assemblée ou utilisées dans une sorte de théâtre rituel. Cette disposition soigneuse laisse penser que leur emplacement avait une signification symbolique importante.
5. Des figurines aux têtes amovibles

Un détail particulièrement fascinant est que les têtes des figurines peuvent être retirées, un peu comme les poupées modernes. Ce mécanisme unique, combiné à leurs expressions saisissantes, donne l’impression que ces figurines étaient destinées à être animées, peut-être pour raconter des histoires religieuses ou représenter des divinités. Cette capacité à modifier leur apparence ou leur position pourrait refléter une volonté de représenter plusieurs personnages ou émotions dans un même rituel.
6. Un personnage masculin marqué par des symboles

Parmi les figurines découvertes, une attire particulièrement l’attention : le seul personnage masculin du groupe. Ce dernier est orné de motifs délicats gravés sur son visage, pouvant représenter des tatouages ou des scarifications, des pratiques rituelles courantes chez les Mayas. Ce personnage se distingue également par un torse plus allongé et des hanches plus fines, ce qui le différencie clairement des figurines féminines. Ces caractéristiques renforcent l’hypothèse qu’il s’agissait d’un personnage de haut rang ou d’un prêtre important.
Conclusion

Cette découverte fascinante sur le site de San Isidro nous rappelle à quel point la civilisation maya reste pleine de mystères. Ces figurines expressives, à la fois fragiles et riches de significations, sont une fenêtre directe sur des pratiques religieuses et culturelles disparues depuis des millénaires. En continuant à fouiller ces sites, les archéologues espèrent en apprendre davantage sur le rôle de ces objets, et sur les croyances profondes d’un peuple dont l’héritage nous intrigue encore aujourd’hui.
Source : academia.edu